Chapitre 6: Comment une rencontre peut-elle tout changer
« - "Bella?" L'homme rentra dans la chambre et je me tournai vers lui, souriante.
- "Bonjour Carlisle. Ça tombe bien que vous soyez là, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer!" Je le vis baisser les yeux avec remords.
"Y a-t-il un problème?" M'enquis-je. Il releva ses yeux vers moi et je compris. J'ignore encore comment, mais je compris.
"Carlisle…"
- "Je suis désolé Bella." Plaida-t-il. "Je n'ai pas le choix".
- "Carlisle non. Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n'avez pas le droit." Me braquais-je.
- "Bella, je viens de te le dire, je n'ai pas le choix. Il le faut."
- "Non s'il vous plait…" Suppliais-je.
- "Je t'assure que ça me fend le cœur de devoir faire ça et que si je le pouvais, je ferais autrement mais je ne peux pas Bella. Il faut que tu comprennes…"
- "Non!" Criais-je. "Vous aviez promis! J'avais confiance en vous. Je pensais que vous seriez de mon coté, vous n'avez pas le droit de me trahir comme ça."
- "Pardonne-moi."
- "Ne faites pas ça! Je vous en supplie, ne faites pas ça!" Implorais-je.
- "Je suis désolé Bella. Vraiment désolé." »
Dring dring…
Le portable me réveilla en sursaut. J'ouvris lentement les yeux, encore enfermée dans mon sommeil torturant puis décrochai, complètement amorphe.
- "Allo?"
- "Bella! Oh mon Dieu tu m'as fais si peur! Mais enfin où t'es passé? Il est plus de minuit! Je croyais que tu avais décidé de bavarder un peu avec Esmée mais je l'ai appelé et elle m'a dit que tu n'étais pas restée longtemps."
- "Calme-toi Rose, j'ai simplement…" Je réfléchis à ce que j'avais vraiment fait et où je me trouvais avant de lui donner une réponse qui m'éberlua. "Dormi dans ma voiture."
Je me sentais terriblement penaude.
- "Dans ta voiture? Mais enfin bon sang qu'est-ce qui te prend? T'es pas bien ou quoi!"
Je ne lui répondis pas, repensant à tout ce qui était arrivé avant que je n'aille piquer une sieste dans ma Chevrolet. Cela me donna le tournis.
- "Écoute Rosalie… Je vais arriver d'accord? Ne t'inquiète pas pour moi."
- "Qu'est-ce qui se passe? Tu as une voix étrange."
- "Je te laisse, j'ai plus de batterie. A tout à l'heure."
- "Bella att…" Trop tard, j'avais raccroché. Je reposais mon portable sur le siège d'à coté et mis ma tête en arrière contre l'appui tête.
Comment une rencontre peut elle tout changer?
Je venais de rêver du moment qui avait détruit ma vie à jamais. J'avais rêvé de cette scène tellement de fois… Et pourtant, la revivre dans mes songes est à chaque fois une épreuve destructrice. J'avais toujours l'impression que je ne m'en relèverai pas. Plus je rêvais de cette scène, plus je m'enfonçais dans la déprime. Il fallait que ça cesse. Je devais arrêter de m'autodétruire avec mon passé. Je devais aller de l'avant. Oublier tout ce qui me fait souffrir depuis toutes ces années. Mais comment faire?
Cela fait cinq ans que j'essaye de toutes mes forces de m'accrocher à ce qu'il me reste, de m'en sortir émotionnellement. Mais la vérité, c'est que j'ignore ce qu'il me reste. Je n'ai rien sur quoi me raccrocher, rien qui puisse me motiver à me lever le matin, rien qui puisse me donner envie de sourire, de rire, d'être heureuse tout simplement. Moi qui croyais m'en être remise, que j'avais survécu, fini par oublier… Moi qui croyais que j'en avais fini avec la douleur, toute cette souffrance qui m'a accompagné pendant toutes ces années…
Il a suffit qu'il réapparaisse, que je le revoie une seconde, pour tout effacer. Tous ces efforts et cette motivation de vivre. Il a fallut que je le revoie, pour que tout disparaisse, s'envole. Je me rendais compte que finalement, je n'avais jamais oublié, je ne m'étais jamais remise de cet enfer. J'avais simplement gardé toutes ces peines au fond de moi, à l'intérieur de mon être alors qu'elles ne demandaient qu'à sortir, qu'à ressurgir. Je n'avais jamais réussi à combattre mes démons personnels, jamais. L'arrivée de Carlisle Cullen le prouve.
Comment une rencontre peut elle tout changer…
J'arrivai à l'appartement pour trouver une Rosalie en pleurs. Elle me sauta au cou, m'apprit qu'elle avait rappelé Esmée pour la rassurer et qu'elle lui avait raconté ce qu'il s'était passé dans sa boutique. Elle essayait de me réconforter, de me dire des choses gentilles mais je ne l'écoutais pas et je ne pouvais pas me rappeler un traître mot de ce qu'elle me disait. Je partis m'enfermer dans ma chambre et tentai vainement de retenir les larmes qui me submergeaient. Je m'avançai vers ma penderie, l'ouvris, et attrapai un vieux sac rouge puis le sortis. Je le mis sur mon lit et en sortis un grand punching-ball rouge que je n'avais pas utilisé depuis des lustres. Je l'accrochai au plafond, à l'endroit où j'avais l'habitude de le suspendre, puis sortis des gants rouges également, de boxes pour les mettre. Je fis pour finir, ce qui m'avait permis de m'évader de cette vie minable et de cette dépression. Je tapai des coups.
Je frappais, me défoulais, et tentais tant bien que mal de faire sortir ma haine envers cet homme, cette mère et cette vie cauchemardesque. Je ne m'arrêtais pas de cogner de toute la nuit. Je voyais défiler les heures sur mon radio-réveil mais je m'en fichais royalement. Tout ce qui comptait à ce moment là, était de faire en sorte de ne pas penser car si je commençais à penser, je savais très bien ce à quoi je penserai et ça, il en était hors de question. Lorsque le soleil montra le bout de son nez, J'entendis des coups à la porte de ma chambre. Rosalie m'appela à plusieurs reprises mais je l'ignorais littéralement.
- "Bella, je peux entrer?" Demanda-t-elle après avoir ouvert la porte.
- "T'es déjà à l'intérieur." Répondis-je acide. Elle alla s'asseoir sur mon lit tandis que je continuais mes uppercuts.
- "Qu'est-ce que tu fais?" Demanda-t-elle après un moment.
- "Ça ne se voit pas? T'as besoin de lunettes?" Rétorquais-je.
- "Je vois… Et tu n'es pas fatiguée? Je veux dire que tu as passé toute la nuit à faire ça alors…"
- "Je pète la forme." Répondis-je inamicale.
- "Tu comptes continuer encore longtemps?" Demanda-t-elle.
- "Je ne sais pas. Aussi longtemps qu'il faudra."
- "Que veux tu dire?" Je me tournai vers elle pour lui répondre, toujours avec froideur.
- "Je veux dire que je continuerai de taper jusqu'à ce que l'idée de me jeter sous un pont sorte de mon esprit." Après cette réponse, je retournai à mon occupation.
- "Te jeter sous un pont? Mais enfin Bella ça ne va pas? Depuis quand tu as des envies suicidaires maintenant?" S'emporta-t-elle.
- "Tu veux vraiment le savoir? Depuis toujours Rosalie!" Criais-je en frappant un coup plus fort que d'habitude. "J'ai essayé de me persuader que j'avais remonté la pente et que j'allais bien mais tout ça, ce n'était que des foutaises. Des foutaises Rose!"
- "Mais enfin Bella qu'est-ce que tu racontes? Tu allais très bien. Il suffit que ce type débarque pour que tu veuilles te tuer? Mais c'est n'importe quoi!"
- "Au contraire Rose, si je ne l'avais pas revu, je n'aurais jamais su que je n'étais toujours pas remise, que j'étais toujours dépressive. Je me voile la face et cela ne peut plus continuer ainsi." Je frappais de plus en plus rapidement à présent.
- "Alors quoi? Tu vas aller sauter d'une falaise et mettre fin à tes jours? C'est ça que tu veux?" Je sentis les sanglots de sa voix. Cela me rendit plus mal que je ne l'étais. Mais je n'arrivais pas à être gentille.
- "Je viens de te le dire. Je ne bougerai pas d'ici et ne cesserai pas de boxer tant que je n'aurais pas trouvé une bonne raison de rester dans ce monde pourri."
- "Et ton boulot?"
- "Je m'en fiche!" Hurlais-je.
- "Bella je t'en prie, arrête-ça tout de suite, tu commences à me faire peur."
Je m'arrêtai de cogner et me tournai vers elle durement, pour la voir sanglotante. Pourtant je restai toujours aussi glaciale et agressive. Je voulais vraiment la serrer dans mes bras, m'excuser de mon comportement odieux envers elle, surtout après ce qu'elle avait vécu. Mais tout ce que je pouvais faire était d'envenimer les choses encore plus.
- "Alors donne-moi en une." Ordonnais-je entre mes dents. "Donne-moi une bonne raison pour que je continue ma vie." Elle ne bougea pas et n'ouvrit pas la bouche. "VAS-Y ROSALIE! PARLE!"
- "Moi?" C'était une question, pas une réponse. "J'ai besoin de toi, tu ne peux pas me laisser! Et Charlie, Esmée… Pense à nous. A ce qu'on ressentirait si tu te comportais en égoïste. Ton père ne pourra pas s'en remettre. Il a déjà failli te perdre et je vois bien qu'il ne l'a toujours pas encaissé. Et moi non plus je ne pourrai pas m'en remettre."
- "C'est plutôt toi qui es égoïste." Répliquais-je. "Tu parles des autres, de ce que vous, vous ressentirez mais moi? Tu as pensé à ce que moi je ressens? Si je suis heureuse? Je ne veux pas que tu parles des autres. Je veux que tu parles de moi. Que tu me donnes une raison de désirer vivre, tu comprends? Quelque chose qui me rende joyeuse et optimiste, souriante et enjouée… J'ai cherché toute la nuit quelque chose de ma vie qui me faisait me sentir comme ça. Mais je n'en ai trouvé aucune. Je ne vois aucune raison qui me donne l'envie de me lever tous les matins, ni de vouloir que le soleil ne se couche jamais. Tout ce que je sais, c'est que tous les jours j'ai hâte d'aller dormir et je déteste me lever le matin. Alors donne-moi en une parce que moi je sèche complètement."
Elle me regarda dans les yeux et s'exprima.
- "Je ne sais pas Bella. Il n'y a que toi qui puisses savoir ce qui te rend heureuse. Mais je ne pense pas que le suicide soit la bonne solution."
- "Je n'ai jamais dit que je voulais me tuer." Contrais-je. "Tu crois sincèrement que je passerais tout ce temps à tenter de trouver une bonne raison pour vivre si je comptais me suicider?"
- "Alors continue de chercher. N'abandonne pas car je sais qu'il y en a une. Si ça se trouve, tu ne l'as même pas encore trouvé."
- "Que veux tu dire par là?" Demandais-je.
- "Qu'on ne sait jamais de quoi la vie est faite. Tu n'as peut être rien pour le moment mais le bonheur peut très bien frapper à ta porte." Dit-elle avec espoir.
- "Non mais je rêve." Dis-je. "On n'est pas dans Coups de foudre à Notting Hill, ni dans un autre film sentimental où l'amour compte plus que tout et triomphe toujours."
- "Hé, c'est toi qui as parlé d'amour." Rit-elle. "Mais pense-y. Tu connais l'expression « La vie vaut d'être vécue »?"
- "Où veux tu en venir?" Demandais-je incertaine.
- "Tu verras…" Dit-elle avant de sortir de la pièce. Je m'assis sur mon lit afin de comprendre ce que Rosalie m'avait dit avant d'abandonner et de me remettre à mon défouloir.
- "Allo Mike?"
- "Bella! Ça fait tellement plaisir que tu m'appelles! Comment vas-tu?"
Fichu Mike. Toujours à rêver…
- "Je vais très bien". Mentis-je. "En fait, je t'appelais pour te dire que je ne pourrai pas venir au travail aujourd'hui."
- "Oh bien sûr. Et pourquoi? Tu as quelque chose de prévu?" Évidemment il pose la question qui ne fallait pas.
- "Euh… A vrai dire je… J'ai effectivement quelque chose prévu ce samedi." Balbutiais-je. Connaissant Mike, je savais qu'il ne s'arrêterait pas là. Mais on peut espérer…
- "Et tu as prévu quoi?" M'interrogea-t-il. Il me fallait une idée et vite.
- "Un truc." Dis-je. Pathétique.
- "Un truc?" Mais zut il ne peut pas me lâcher les pieds?
- "Euh… Un rendez vous. Oui c'est ça! Un rendez vous." Répondis-je, satisfaite d'avoir trouvé quelque chose de crédible.
- "Tu sors? Et avec qui?" Demanda-t-il. Merde. Je dis quoi là?
- "Effectivement je sors. Bon Mike il faut que je te laisse, mon portable se décharge. Merci de me remplacer."
- "Attends, tu ne m'as pas répondu. Avec qui?" Insista-t-il.
- "Et bien…" Je réfléchis deux secondes au nom que j'allais lui donner, mais il apparut devant moi comme une évidence. "Je sors avec Edward Cullen." Annonçais-je en me mordant la lèvre sévèrement. Mais qu'est-ce qu'il me prend? Je pète un plomb là.
- "Ah… C'est drôle, je croyais que ta vie était trop compliquée pour que tu sortes avec quelqu'un?"
- "Bah, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis pas vrai?" Hésitais-je.
- "C'est toi qui vois." Dit-il sèchement.
- "Alors on se voit lundi?" Demandais-je.
- "Ouais c'est ça. Salut Bella."
- "Salut Mike." Dis-je avant qu'il ne raccroche. Je me sentais un peu mal pour lui. Je lui avais fait du mal en lui mentant pour me préserver. C'était minable.
J'entendis mon portable qui sonnait et jurai contre ce satané objet qui ne me laissait jamais tranquille.
- "Allo?" Décrochais-je exaspérée. J'avais une envie irrésistible de le balancer contre mon punching-ball.
- "Allo Bella? C'est Angela à l'appareil."
- "Angie? Comment vas-tu?" J'étais étonnée qu'elle m'appelle. Cela faisait si longtemps.
- "Je sais que mon appel doit t'intriguer. On ne s'est pas parlée depuis des lustres."
- "Au contraire, ça me fait plaisir que tu m'appelles." La rassurais-je en sentant son hésitation et son incertitude. Angela a toujours été timide.
- "C'est juste que Ben et moi sommes à Seattle ce weekend et j'avais pensé que peut être on aurait pu se voir à Port Angeles demain. Mais si tu as autre chose à faire je comprendrai…"
- "Tu plaisantes? Cela me ferait énormément plaisir de te revoir." Dis-je éberluée. "On a qu'à déjeuner là bas et passer l'après-midi à traîner et se balader. Qu'en dis-tu?"
- "Ça me semble parfait." Dit-elle. "Je passerai te chercher à Forks, chez toi demain midi."
- "Super. A demain dans ce cas."
- "Salut." Je raccrochai et éteignis mon portable pour ne plus qu'il sonne. Puis je mis mon cerveau en pause et me concentrai sur mes coups de poings et de pieds.
Plus tard en fin de journée, j'ouvris la porte de ma chambre pour m'engouffrer dans la cuisine. Rose était sur son ordinateur portable et faisait à manger.
- "J'ai décidé que tu avais raison." Dis-je en passant la porte. Elle releva la tête et m'interrogea du regard. "J'ai passé ma nuit et ma journée à chercher des réponses et je n'en ai trouvé aucune. J'en suis donc arrivée à la conclusion que je ne trouverai pas ce que je cherche de cette façon. Alors j'ai pris la décision que je vais prendre la vie comme elle vient et découvrir par moi-même ce qu'elle peut m'apporter." Elle sourit avec fierté, et alla me serrer dans ses bras.
- "Je le savais". Me murmura-t-elle. "Il faut que tu sourisses à la vie."
- "Je sais. Je vais essayer, je te le promets. Qu'est-ce que tu faisais?" Demandais-je pour changer de sujet.
- "Il ne vaut mieux pas que tu le saches." Me dit-elle.
- "Laisses tomber j'ai compris. Tu fais encore des recherches sur eux n'est-ce pas?"
- "Je n'abandonnerai pas Bella. Je n'ai rien inventé et je compte le prouver." Se défendit-elle.
- "Très bien, alors vas-y continue. Prouve que les Cullen sont des extraterrestres, je ne demande qu'à voir." M'emportais-je.
- "Je ne pense pas qu'ils soient des extraterrestres."
- "Alors quoi? Qu'est-ce qu'ils sont?" M'impatientais-je.
- "Je ne sais pas. C'est pour ça que je cherche des infos sur le net. Pour l'instant j'opte pour une bande de super héros mais ça me semble un peu lourd tout de même."
- "Ma pauvre Rosalie…" Murmurais-je.
- "Un jour, tu verras que j'avais raison Bella."
- "Si tu le dis." Marmonnais-je. "Alors, qu'as-tu fait de ta journée à part te renseigner sur cette famille?" Demandais-je pour changer de sujet.
- "Rien du tout. Je suis restée ici à t'entendre te déchaîner et à regarder la télévision en compagnie de Victor Newman." Je la regardai avec les yeux ronds.
- "Les Feux de l'Amour? Tu as regardé Les Feux de l'Amour?" Demandais-je abasourdie. J'hallucinais.
- "Au moins moi, je n'ai pas passé des heures à m'en prendre à un pauvre punching-ball innocent." Nargua-t-elle.
- "Je n'ai pas fait que ça je te signale." Elle arqua un sourcil. "J'ai aussi parlé au téléphone."
- "Ah oui? On peut savoir avec qui?" Demanda-t-elle. J'optai pour la facilité.
- "Angela m'a appelé." Elle ouvrit ses yeux en grand.
- "Et bien pour une surprise… Comment ça se fait?"
- "Elle passe le weekend à Seattle et on s'est donnée rendez-vous demain pour passer la journée à Port Angeles."
- "Je suis contente que tu te mettes enfin à te bouger et sortir." Dit-elle en souriant.
- "Oui, je crois que ça me fera du bien." Répondis-je.
- "Bon et sinon, personne d'autre?" Demanda-t-elle. Je ne répondis pas et elle attendit que je lâche le morceau.
- "J'ai appelé Mike pour lui signaler mon absence d'aujourd'hui." Elle allait changer de sujet lorsqu'elle vit mon air embarrassé.
- "Accouche Bella. Que s'est il passé?"
- "Je crois que j'ai fait une énorme boulette." Dis-je avec une panique soudaine.
- "Comment ça?" Demanda-t-elle.
- "Et bien, quand je lui ai dit que je ne pouvais pas venir ce samedi là, il m'a demandé la raison de mon absence. Et je ne savais pas quoi lui dire alors…" Je m'arrêtai, trop honteuse de ce qui allait suivre.
- "Et alors?" Me pressa-t-elle.
- "Alors je lui ai dit que je devais sortir avec Edward." Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Puis elle se mit à rire.
- "Mais enfin tu es complètement folle! Tu as oublié que c'est à Mike que tu t'adressais? Il va le répéter à tout son entourage et tu sais comment ça se passe ici… Oh mon Dieu s'il l'apprend…" Elle rigola encore plus.
- "Je sais mais je devais trouver quelque chose et il n'y a que ça qui m'est venu en tête. Oh la poisse!" Me plaignis-je.
- "Tu l'as dit. Mais pourquoi tu n'as pas dit que tu sortais avec moi ou ton père? C'était plus simple." Je la regardai penaude.
- "Je n'y avais pas pensé." Dis-je à regrets. "Tu crois qu'il va m'en vouloir?" Elle comprit tout de suite de qui je parlais.
- "Il va surtout te prendre pour une folle. Tu ferais mieux d'aller le trouver pour lui annoncer que tu t'es servie de lui avant qu'il n'apprenne par je ne sais qui qu'il avait rendez-vous avec toi. Imagine un peu le quiproquo…"
- "Ferme-là." Ordonnais-je, ce qui déclencha son hilarité. "De toute façon il n'en saura rien et si jamais il venait à l'apprendre, et bien il viendra sûrement me voir et je lui expliquerai."
- "Et s'il s'était pointé à la boutique aujourd'hui?" Argua-t-elle.
- "Impossible. Mike l'aurait remarqué et m'aurait appelé."
- "Mais quand même, tu te rends compte que tu as pris un risque énorme?" Elle avait raison, j'avais sérieusement agis de façon irréfléchie. "En tout cas, ça a dû bien lui foutre les boules à ce blondinet. J'aurais bien aimé voir sa tête."
- "Tu n'as vraiment pas de cœur." Dis-je.
- "Hé, on parle de Mike là. Si on ne peut même plus rire de lui alors de quoi rions nous?"
- "D'accord tu as raison, mais je me sens quand même coupable pour lui." Répliquais-je.
- "Ouais c'est ça. Allez viens mythomane on va manger."
Nous clôturâmes la discussion de cette manière et la soirée passa rapidement. Après avoir regardé un vieux film où le paquet de mouchoirs est d'usage, j'allai me coucher et m'endormis rapidement, exténuée par la nuit blanche que j'avais passée. La nuit fut sans rêve et reposante. C'était ce dont j'avais besoin pour ma sortie avec mon ancienne amie Angela.
Le matin était tout à fait banal. Je me lève, me prépare, mange, fais ma toilette et patiente le temps qu'Angie vienne me chercher. Rose avait décidé de passer voir Charlie. J'ignore pourquoi mais ne m'en accommoda pas. J'entendis la sonnette et courus ouvrir à une Angela profondément changée. Ses cheveux étaient plus courts, et elle se maquillait légèrement. Ses lunettes rectangulaires et discrètes en revanche sont restées les mêmes.
- "Salut Angie." Saluai-je en la prenant dans mes bras.
- "Bella. Cela fait tellement de temps qu'on ne s'est pas vue. Combien?"
- "Je dirais trois bonnes années." Dis-je en souriant.
- "Tu n'as pas vraiment changée." Dit-elle après avoir fait une introspection de moi.
- "Toi non plus. Enfin, un petit peu quand même. Ben est avec toi?" Demandais-je.
- "Il nous attend dans la voiture."
- "Allons y alors." Dis-je en prenant mon sac et mes clés. Je la vis qui n'avait pas bougé, et me regardait avec un sourire vrai.
- "Qu'y a-t-il?" Demandais-je. Elle sourit encore plus.
- "On a tellement de temps à rattraper." Murmura-t-elle. J'acquiesçai. Je ne pouvais qu'être d'accord avec elle.
Le trajet en voiture se déroula dans la bonne humeur. Ben s'amusa à nous raconter des anecdotes de la fac et il faut avouer qu'il avait toujours su faire amuser la galerie. Je me rappelle encore lorsqu'il passait des heures à relater un film d'action ou d'épouvante… Apparemment ça n'a toujours pas changé puisqu'il passa la moitié du trajet à nous raconter chaque détail du dernier film en date qu'il a vu et dont j'ai déjà oublié le titre. Angela en profita d'ailleurs pour me prêter un film qu'elle m'avait promis de me filer un jour. Lorsque je vis le DVD et reconnus la couverture de la première version du Compte Dracula, je lui sautai au cou.
Nous arrivâmes à Port Angeles assez rapidement et déjeunâmes dans un petit restaurant de pêcheurs pas trop cher. Ben a insisté pour payer malgré mes réticences et Angela se rangea de son coté. Nous parlâmes de nos vies respectives et de nos projets d'avenir. Ou disons leurs projets d'avenir car les miens se résumaient à ce que j'allais acheter demain pour les courses. Tout se passa très bien et je m'étonnai moi-même d'être comme un poisson dans l'eau en leur compagnie. Ils étaient apparemment très heureux ensemble avec leur nouvelle vie à Chicago. Les voir autant amoureux l'un de l'autre me remplissait de joie à l'intérieur, mais aussi de regrets. Je regrettais amèrement de ne pas vivre une histoire comme la leur. Avoir quelqu'un sur qui se reposer, sur qui compter, qui est là pour t'épauler dans les moments difficiles. Quelqu'un qui te donne l'impression d'être le centre de l'univers, d'être importante. J'aimerais tellement vivre ça. Malheureusement ça ne m'est jamais arrivée et je ne sais pas si cela m'arrivera un jour. L'espoir fait vivre comme on dit…
Après le déjeuner, Ben nous dit au revoir et partit rejoindre son cousin avec qui il avait donné rendez vous. Angela et moi passâmes l'après-midi toutes les deux à déambuler dans la rue. Nous ne nous arrêtions que très rarement dans les boutiques de vêtements car ni elle ni moi n'aimions le shopping. Une minute à la librairie nous suffit pour décider de ne plus y remettre les pieds. Elle était petite et ne comportait que très peu de livres. Nous discutâmes de tout et de rien. Je lui relatais les frasques de Rosalie et elle rit.
Surtout quand je lui racontai le fameux samedi où elle s'en était prise à un type baraqué chez le concessionnaire parce qu'il lui plaisait et où elle avait déclenché une dispute mémorable…
- "C'est dommage que je ne l'aie jamais rencontré. Elle a l'air d'être quelqu'un de bien." Dit-elle.
- "Elle l'est. Mais tu as sûrement dû la connaître. Elle est allée au lycée de Forks. Avant que je n'arrive."
- "Oui mais je ne la connaissais que comme étant la fille la plus attirante du lycée qui s'est évaporée pour des raisons inconnues." Expliqua-t-elle.
- "Je vois. Il y a dû avoir des rumeurs j'imagine."
- "Plutôt oui. Certains affirmaient qu'elle était enceinte, d'autres disaient qu'elle était partie dans un hôpital psychiatrique. J'ai toujours trouvé ça dégoûtant."
- "Tu m'étonnes. Mais je suis heureuse qu'elle soit partie avant qu'elle n'aie à supporter les regards et les rumeurs des autres. Moi, je n'ai pas été épargnée et je peux te dire que c'est quelque chose qui m'a vraiment marqué." Répondis-je
- "Je sais oui. Tiens, tu sais qui j'ai revu la semaine dernière?" Je souris devant sa façon de changer de sujet pour ne pas parler de quelque chose de difficile.
Elle me raconta sa rencontre avec Jessica Stanley, une ancienne commère du lycée. Jessica avait été la première fille à venir me parler, mais je m'étais vite rendue compte qu'elle ne restait avec moi que pour ma popularité due à la nouveauté. Je me rappelle qu'elle avait aussi été la première à colporter des rumeurs plus ou moins fausses à mon sujet. Elle était sortie avec Mike après que celui-ci ait abandonné de me courtiser. J'ignore toujours comment ils ont rompu, mais je sais qu'ils se sont remis ensembles plusieurs fois avant de rompre définitivement. D'après Angela, elle travaille à présent dans le domaine du secrétariat pour une entreprise de mode.
Tant mieux pour elle, car être payée pour parler au téléphone, c'est quelque chose qu'elle doit adorer. Dans le milieu de la mode qui plus est.
Lorsque la fin de la journée arriva et que le soleil commençait à se coucher, Angie et moi décidâmes de nous quitter. Elle proposa de me ramener en voiture mais ils avaient l'air pressés de rentrer alors je lui assurai que je prendrai un taxi pour rentrer. Elle était réticente, ainsi que Ben mais j'insistai pour rentrer seule. Je n'ai jamais aimé être un poids pour quiconque. Elle voulut également attendre le taxi avec moi mais encore une fois, je déclinai. Nous nous dîmes au revoir et nous promîmes de nous revoir en sachant pertinemment que cela serait compromis. Entre sa vie à Chicago et la mienne ici…
Je me dirigeais actuellement vers le poste des taxis, seule dans la pénombre. Les rues étaient désertes et silencieuses. J'ignore combien de temps j'errais vers ma destination lorsque j'entendis au loin un sifflement.
- "Salut ma belle." Entendis-je derrière moi. Je me retournai pour voir une silhouette masculine avec une bouteille de bière à la main. J'entrepris de l'ignorer lorsque je vis un autre type surgir du trottoir d'en face. Je m'apprêtai à courir mais quand je me tournai, un troisième homme me barrait le chemin.
- "Et ou comptes-tu aller comme ça?" Demanda le troisième. Je soupirai d'agacement. Ils étaient en train de me faire perdre mon temps.
- "Laisse-moi passer." Ordonnais-je.
- "Oh, mais c'est qu'elle mordrait la petite." Rigola le premier. Ils me faisaient vomir de dégoût. Tant pis, puisqu'ils n'avaient pas l'intention de me laisser tranquille, j'allais devoir leur donner une petite correction.
- "Si vous me osez me toucher, vous le regretterez." Les prévins-je. Sans succès évidemment.
- "Tu crois ça?" Demanda celui qui n'avait pas encore parlé. "Moi je crois qu'au contraire on va bien s'amuser." Rit-il en s'approchant de moi. Lorsqu'il me prit le bras, je lui écrasa le pied et il me lâcha en reculant. Puis je me tourna vers lui et lui mis une droite en plein milieu du visage.
- "La salope, elle m'a cassé le nez!" Cria-t-il. Les deux autres qui n'avaient pas bougé, se reprirent et avancèrent vers moi. Celui de derrière me prit les deux bras pour m'immobiliser, tandis que celui face à moi, s'approchait en murmurant:
- "Tu as vraiment cru que tu pouvais t'échapper comme ça? Tu es à nous chérie."
J'en profitai pour lui mettre un coup de pied bien placé qui le fit hurler, tout en faisant un coup de coude à celui qui me maintenait pour qu'il se recule. Chose qu'il fit. Je lui assénai un coup de pied dans l'estomac qui le fit tomber par terre, puis me tourna vers le dernier debout, l'autre avec le nez cassé ayant prit la fuite. Je remarquai un revolver dans sa poche arrière. Je frémis avant de courir et de lui sortir de la poche de son pantalon, puis le brandis devant lui.
- "Ne bougez-pas ou je tire!" Menaçais-je. Les deux hommes me regardaient choqués par ce que je venais de faire. Celui à qui appartenait le pistolet se ressaisit et parla.
- "Doucement avec ce truc Bébé. Tu ne voudrais pas te faire mal."
- "Je ne suis pas ton Bébé!" Hurlais-je en tenant le pistolet plus fermement. La panique commençait à me gagner. J'étais en train de réaliser que j'étais coincée dans une rue avec deux violeurs et je savais que je ne réussirai jamais à appuyer sur la détente.
- "Écoute-moi. Je te conseille de poser ce…"
- "La ferme! Tu n'as aucun conseil à me donner d'accord?" Criais-je.
- "Pose cet engin immédiatement." Ordonna l'autre. Pour toute réponse, je chargea le revolver. Cela provoqua un effet de peur sur eux. Et sur moi par la même occasion. Il suffisait d'une pression et la balle partirait.
- "Écoute-moi chérie…" Dit le premier.
- "Ne m'appelle pas comme ça!" Le coupais-je.
- "Tu n'oseras jamais tirer." Dit-il avec un sourire sadique.
- "Tu crois ça? Et si je te disais que je l'avais déjà fait?" Mentis-je avec aplomb. Ils ne semblèrent pas dupes.
- "Alors tire." Ordonna-t-il calmement. "Tire."
- "Je t'ai dis de te taire!" Paniquais-je.
- "Tu ne le feras pas. Tu n'es qu'une salle petite idiote qui a trop peur de se salir les mains."
- "Arrête-ça!"
- "Dès que tu auras posé ce revolver, mon pote et moi on va s'amuser avec toi comme c'était prévu. Mais puisque tu ne t'es pas montrée très coopérative, Une punition s'impose.
- "La ferme!" Hurlais-je pour la énième fois.
- "Pose ce flingue." Dit l'autre type.
- "Non tire." Ordonna le premier.
- "Pose le!"
- "Tire!"
- "Arrêtez!" Criais-je.
- "Pose le!"
- "Tire!"
- "Bella!"
Le coup partit sans que ne m'en sois rendue compte. J'avais tiré sur la personne qui m'avait appelé, prise d'une crise de panique. Je ne savais même pas qui c'était. Ce n'est que lorsque je le vis s'approcher que je le reconnus. Edward. J'avais tiré sur Edward Cullen. Je commençai alors à crier. J'étais devenue un assassin. Je ne savais pas par où il était venu mais il était là. J'haletais.
- "Oh mon Dieu!" Hurlais-je, désorientée. "Edward je suis terriblement désolée." Dis-je entre les sanglots lorsqu'il fut proche de moi.
- "Tout va bien Bella. Pose cette arme veux-tu?" Répondit-il avec calme, mais anxiété tout de même.
- "Me calmer? Mais comment est-ce que je pourrais me calmer? Je t'ai tiré dessus! Il faut t'emmener à l'hôpital…"
- "Pose cette arme Bella." Répéta-t-il.
- "Edward…"
- "Je t'en prie." Dit-il en tendant sa main pour attraper l'arme. C'est à ce moment là que je me rendis compte de trois choses.
La première, est qu'il était debout et se comportait normalement, alors qu'il devrait être à terre et se tordre de douleur.
La seconde est que les deux types s'étaient tirés sans laisser de trace.
Et enfin la troisième chose et sans aucun doute, la plus démentielle est que la balle qui était sensée se retrouver dans son estomac gisait par terre à ses pieds…
On dit que la curiosité est un vilain défaut. Je crois qu'ici, ce soit le fait de ne pas être curieux qui aurait été un défaut incroyable. Je regardais la scène sous tous ses angles. Edward était devant moi et n'avait pas bougé, attendant que je réagisse. La vérité, c'est que j'étais trop abasourdie, choquée et incrédule pour réagir. Si j'en crois que je viens de voir, La balle ne l'avait pas traversé. Elle n'avait pas réussi à transpercer sa peau. Ce qui est humainement impossible puisque seul le métal est incassable, infranchissable. Je repensai à l'expression « Avoir la peau dure comme du métal ». On peut dire qu'elle correspond bien à la situation actuelle. Peut être que finalement, Rosalie avait dit la vérité.
- "Bella…"
- "Qu'est-ce que… Comment…" Je n'arrivais pas à formuler quoi que ce soit de cohérent.
- "Pose cette arme, on va en discuter."
- "Non!" Criais-je en pointant l'arme sur lui, bien qu'elle ne sera pas très utile après ce à quoi je viens d'assister. "Dis-moi la vérité." Ordonnais-je. "Comment cette balle s'est elle retrouvée au sol?"
- "Tu as dû mal viser." Tenta-t-il.
- "J'ai très bien visé. Je l'ai vu! J'ai vu cette balle foncer droit sur toi. Elle aurait dû t'atteindre et te transpercer. Mais elle n'a pas réussi."
- "Écoute-moi et pose ce pistolet." Répéta-t-il calmement.
- "Mais t'es quoi au juste? Un mutant?" Demandais-je, mal assurée.
- "Pas vraiment non."
- "Alors comment se fait-il que ta peau soit plus dure que le métal? Que même une balle ne peut pas la franchir?" Répliquais-je.
- "Bella, po…"
- "Ne me dis pas de poser cette arme!" Le coupais-je en resserrant ma prise sur la manche du pistolet.
- "Sérieusement, après ce que tu viens de voir, tu penses vraiment que ce revolver te sera utile?" Me rappela-t-il.
Je ne répondis pas mais me contentai de secouer la tête. Petit à petit, j'abaissai mon arme, complètement bouleversée. Il avait gardé sa main tendue vers moi et lorsque le pistolet fut assez bas, il posa sa paume dessus et s'en empara quand je le lâchai.
Puis il fit une chose étonnante. Il me prit dans ses bras et je me laissai aller en pleurant. J'ignore pourquoi mais étrangement, je me sentais bien. J'avais l'impression d'être là où je devais être, où je voulais être, où j'avais besoin d'être. Après un moment dont j'aurais aimé qu'il ne s'arrête pas, il me relâcha et je lui fis face.
- "Est-ce que ça va?" Demanda-t-il avec inquiétude. Je hochai la tête pour réponse. Il comprit que j'avais besoin de temps pour formuler une phrase qui tienne debout.
- "Tu me dois une explication." Dis-je après quelques minutes de silence.
- "Je crois qu'on a tous les deux quelque chose à cacher." Clarifia-t-il. Je ne réfutai pas. A quoi bon? "Tu pourrais me dire ce que tu faisais là, toute seule avec ces trois salopards?" Me demanda-t-il.
- "Je pourrais te poser la même question". Répliquais-je avant de réaliser quelque chose. "Attends une minute… Comment tu savais qu'ils étaient trois? Quand t'es arrivé, ils n'étaient plus que deux." Il fronça les sourcils avant d'éluder.
- "Et si on allait en parler calmement ailleurs?"
- "Où ça?" Demandais-je.
- "Je t'invite au restaurant." Expliqua-t-il. Je le regardai avec étonnement. Je ne m'y attendais vraiment pas. "Ou si tu préfères, je peux te ramener directement chez toi." Dit-il en voyant que je ne répondais pas. Je me pressa de secouer la tête.
- "Non, il n'y a aucun problème." Répondis-je. Il sourit devant mon empressement.
- "Viens je connais un italien pas loin."
Je trouvais drôle que ce soit lui, le nouvel arrivant qui me fasse connaître l'endroit à moi, qui habite à Forks depuis des années. Il m'emmena vers sa Volvo grise de la dernière fois et vint me tenir la portière comme il l'avait fait précédemment. Je souris avant de monter dans la voiture. Il y a cinq minutes, je me croyais encore prise au piège par des malfrats et là, je me trouvais en charmante compagnie et invitée au restaurant.
C'est fou comme la situation peut changer d'un instant à l'autre. Elle peut passer de catastrophique à paradisiaque. Car oui, un dîner avec Edward était tout ce qu'il y avait d'attirant. Nous roulions dans un silence confortable, sachant très bien tout deux que l'interrogatoire redouté n'allait pas tarder à faire son apparition. Il se gara devant un resto appelé « La Bella Italia » Et me tint galamment la porte lorsque nous entrions. Une hôtesse se présenta devant nous et écarquilla les yeux quand elle vit celui qui m'accompagnait. Elle se mit alors à faire un sourire charmeur et à papillonner des cils. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour attirer l'attention…
Edward commanda une table pour deux et la demoiselle nous y conduisit avec une légère déception. Le jeune homme recula ma chaise pour que je puisse m'y installer et l'hôtesse disparut après nous avoir donné la carte du menu.
- "Tu as fais exprès de choisir un restaurant qui porte mon prénom?" Demandais-je.
- "Pure coïncidence." Répliqua-t-il en me fixant de ses yeux dorés.
- "Est-ce que tu vas répondre à mes questions?" M'enquis-je.
- "Seulement si tu réponds aux miennes." Je me renfrognai. Si je devais passer par là pour avoir mes réponses, alors soit.
- "Voila ce que je propose. A chaque question que je pose, tu en poses une à ton tour. La réponse est obligatoire et doit être honnête."
- "Cela me semble juste." Répondit-il
- "Je commence." Annonçais-je. "Comment m'as-tu trouvé?"
- "Je ne te cherchais pas. J'étais à Port Angeles pour raisons personnelles et en roulant, je t'ai vu sur le trottoir."
- "Et pourquoi…"
- "C'est mon tour." Me coupa-t-il. Je grognais mais consentis. "Tu voulais savoir tout à l'heure comment j'avais su qu'ils étaient trois. La vérité c'est que j'étais là depuis le début. J'allais intervenir quand je t'ai vu frapper ce gars. D'où te viens cette technique d'autodéfense?"
C'était une question facile.
- "J'ai pris des cours de boxe il y a quelques années. J'avais besoin de me défouler et ayant toujours été maladroite, je voulais apprendre à me défendre." Il hocha la tête.
- "Vous avez choisi?" La serveuse arriva pour prendre nos commandes et fit les yeux doux à Edward. Cela eut le don de m'agacer. Celui-ci se tourna vers moi et attendit que je réponde.
- "Des raviolis aux champignons." Énonçais-je.
- "Et pour vous?" Demanda-t-elle avec une voix séductrice.
- "Rien du tout merci." La serveuse partit déçue. Quant à moi je sacrifiai la question que j'avais prévu pour lui demander:
- "Pourquoi tu ne manges pas?"
- "Je n'ai pas faim." Dit-il simplement.
- "On a dit que l'on devait répondre honnêtement."
- "Oh, mais je ne mens pas." Répondit-il avec un sourire mystérieux. Je décidai d'abandonner. "Qu'est-ce que tu faisais seule dans la rue?"
- "Je partais en quête d'un taxi." Répondis-je. "J'ai passé la journée avec des amis et ils m'ont proposé de me ramener mais j'ai préféré refuser."
- "Tu aurais dû accepter."
- "Peut être, mais je n'ai jamais aimé être encombrante."
- "Tu n'aurais pas été encombrante. Demander un service n'est pas du tout paraître encombrant. Surtout si ce sont eux qui te l'ont proposé. Au moins tu ne te serais pas retrouvée sur le point de te faire violer ou de tuer quelqu'un. Je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé si je n'étais pas intervenu." Dit-il entre ses dents.
- "Alors heureusement que je t'ai tiré dessus, n'est-ce pas?" Rétorquais-je pour le provoquer. Il me fit les gros yeux avant de répliquer.
- "L'idéal aurait été que tu ne t'empares pas de cette arme car tu aurais pu tirer par mégarde sur l'un de ces types et devenir une criminelle, ce que tu étais sur le point de faire vu l'état de panique dans lequel tu te trouvais. Ou pire encore, te blesser. Mais quitte à tirer sur quelqu'un, mieux vaut en effet que ce soit sur moi."
- "Donc tu avoues que tu es invincible?" Il ne répondit pas mais baissa les yeux. Je pris ça pour un oui. La serveuse arriva avec mon plat et repartit aussi sec en voyant qu'Edward ne lui prêtait pas attention. Je souris de satisfaction.
- "Pourquoi tu souris?" Me demanda-t-il.
- "Pour rien." Répondis-je en secouant la tête. "Est-ce que tu vas me dire ce que tu es?"
- "Tu vas me dire comment tu connais mon père?" Je lâchai ma fourchette et lui lançai un regard menaçant qui le fit rire. "Désolé mais si tu espères être effrayante avec cette petite grimace, tu as tort."
- "Qui t'a dit que je le connaissais?" Attaquais-je.
- "Je l'ai seulement deviné." Dit-il. Je le regardai sceptique, puis un silence s'installa. Je décidai de le rompre.
- "Pourquoi est-ce que tu ne lui demandes pas?"
- "J'ai essayé par tous les moyens de le faire parler mais il n'y a rien à faire. Il refuse de laisser filtrer la moindre information." Expliqua-t-il. J'avais l'impression que sa phrase était à double sens. Que cache-t-il? Il changea de sujet inexplicablement. "Pourquoi avoir arrêté la boxe?"
- "Je m'en servais uniquement comme défouloir. J'avais besoin d'extérioriser ma haine et ma colère. Une fois que je n'en avais plus, je n'avais plus besoin de faire de boxe." J'avais répondu honnêtement, ce qui m'étonna puisque je n'en disais jamais plus que ce que je ne devais. Je pris un ravioli, le mâchai et l'avalai, avant de lui poser une question. "Est-ce que tu es vraiment invincible ou y a-t-il quelque chose qui puisse te tuer?"
- "Tu penses à la cryptonite de Superman?" Rigola-t-il. Je levai les yeux au ciel. "Non, nous ne sommes pas totalement invincibles." Finit-il par répondre. "Mais il est très difficile de nous tuer."
- "Tu ne me diras rien de plus, j'imagine." Il fit son sourire en coin.
- "Pourquoi éprouvais-tu autant de colère et de haine avant?" Il avait l'air vraiment sérieux. Encore une fois, je répondis avec franchise.
- "J'ai eu un passé difficile. Pas vraiment le genre d'adolescence dont on peut rêver. Et j'en voulais à quelques personnes. J'imaginais leur tête à la place du punching-ball, c'est pour ça que cela me faisait autant de bien. Je leur en veux toujours d'ailleurs, mais disons que j'ai arrêté d'y penser. C'est le jour où j'ai arrêté d'éprouver de la colère à leur égard que j'ai arrêté la boxe. A présent, je ressens simplement de la déception." Je le laissai méditer longuement sur ce que je venais de dire, puis ce fut à mon tour de poser la question qui me brûle les lèvres. "Est-ce que vous êtes des être humains?" Il me regarda profondément et je fis de même.
La réponse fût brève et concise.
- "Non."
Je frémis intérieurement. Même si je m'attendais à cette réponse, je la redoutais quand même. Après cela, nous ne parlâmes plus jusqu'à la fin du repas. Il demanda l'addition et la serveuse rappliqua au quart de tour pour la lui remettre. Il ne prit même pas la peine de se tourner vers elle en tendant un billet. Je ne sais pas pourquoi, je jubilais intérieurement. Nous sortîmes du restaurant rapidement et comme d'habitude, il m'ouvrit la portière. Je m'y engouffrai et il me rejoignit quelques secondes après. Il commença à rouler et nous ne parlions toujours pas.
- "Est-ce que je peux te poser une autre question?" Finis-je par demander.
- "Je croyais que c'était toujours à mon tour." Dit-il.
- "Et moi je croyais que tu avais fini de m'interroger."
- "Détrompe-toi, j'ai bien loin d'avoir terminé." Sourit-il. "Mais vas-y, je t'en prie."
- "Merci. Est-ce que tu as toujours été comme ça? Tu n'as jamais été…"
- "Humain? Si je l'ai été. Mais ça remonte à loin maintenant." Il avait le regard dans le vague.
- "Es-tu en train de me dire que tu es éternel?" Demandais-je incrédule.
- "Ta question est écoulée." Éluda-t-il.
- "Attends, tu ne peux pas me balancer de telles révélations à la figure sans t'attendre à ce que je réagisse." M'énervais-je.
- "Je ne m'attends pas à ce que…" Il soupira. "Est-ce que je peux poser une question à mon tour?" Je hochai la tête. "Les personnes dont tu parlais tout à l'heure… Étais-tu proche d'elles avant de les haïr?" Je le regardai pensive. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance, mais j'avais envie d'essayer alors je lui répondis.
- "Oui. Elles étaient extrêmement proches de moi." Je sentais les larmes me monter en repensant à tout ça. Je n'allais pas tarder à éclater en sanglots.
- "Que s'est-il passé Bella?"
- "Je… Oh mon Dieu!" Hurlais-je
- "Qu'y a-t-il?" S'inquiéta-t-il.
- "Non mais tu as vu la vitesse à laquelle tu roules? Ralentis tout de suite!" Paniquais-je.
- "Relax Bella, j'ai l'habitude." Dit-il amusé.
- "Quoi? Mais tu… Arrête la voiture!" Ordonnais-je.
- "Calme-toi."
- "Je t'ai dis d'arrêter cette voiture!" Hurlais-je en pleurs.
- "Bella, on est en plein milieu de la route. Je ne vais pas arrêter cette voiture."
- "Edward s'il te plait…" Implorais-je désespérée. "Arrête cette voiture."
- "Non." Dit-il irrévocable.
Soudain, je fus prise de convulsions. J'agrippais les bords de mon siège fermement et me balançai d'avant en arrière. Je pleurais bruyamment et fus prise d'une crise de panique insurmontable. Je vis Edward du coin de l'œil qui me regardait choqué, puis je sentis la voiture freiner soudainement et s'arrêter instantanément.
- "Bella…"
Je ne l'écoutai pas et sortis de la voiture en trombe sans même lui accorder un regard. Je marchai quelque seconde, puis m'écroulai sur l'herbe, afin de déverser toutes les larmes que je n'avais pu retenir. Je pleurais, le visage dans mes mains, quand je sentis deux bras froids m'entourer. Je posa ma tête contre son torse et me laissa aller pour la deuxième fois de la journée, pendant ce qui me paraissait une éternité. Après de longues minutes à pleurer, je relevai les yeux et le vis qui me regardait avec la plus grande inquiétude. Il avait également l'air peiné.
- "Est-ce que ça va?" Demanda-t-il. Je secouai la tête en signe de négation. "Tu veux en parler?" J'hésitais quelques secondes. Puis je hochai la tête. J'estimais que je lui devais au moins ça.
« - J'avais dix sept ans quand je suis arrivée à Forks. J'étais en avant dernière année de lycée et nous étions en fin du mois de novembre. C'est drôle parce que, étant donné que j'étais une nouveauté, tous les garçons du lycée me couraient après. Ça m'a vraiment changé de Phoenix où je passais inaperçue là bas.
Enfin bref, il y avait ce type, Tyler Crowley qui n'arrêtait pas de me harceler pour que je sorte avec lui. Au début je l'éconduisais parce qu'il ne m'intéressait pas, mais il a commencé à se montrer plus insistant. Il n'arrêtait pas de me proposer des rendez-vous, ou de dire à tout le monde qu'il m'emmenait au bal de printemps ou de fin d'année. Je finissais véritablement par en avoir marre alors un jour, j'ai accepté de sortir un soir avec lui. De fils en aiguilles, nous sommes sortis ensembles deux mois après mon arrivée. Tout se passait très bien pendant quelques temps mais nous commencions à nous disputer régulièrement vers la fin du printemps. Cela devenait vraiment chaotique jusqu'à ce que les vacances n'arrivent. On a essayé, fait des efforts mais on a quand même rompus en juillet. On s'est reparlé une fois, à la rentrée scolaire et ce fut un désastre. Puis on ne se reparla plus jamais.
Quand arriva la période de noël, nous ne nous étions toujours pas ré adressés la parole. Ce fut la veille de noël, qu'il arriva avec son van devant chez moi. Il avait un air grave. Il me proposa de monter. Pour aller faire un tour qu'il avait dit. En réalité, il voulait discuter. On s'est disputés durant tout le trajet. Le ton montait à chaque minute. Lorsque je me rendis compte que nous n'étions plus à Forks, je lui demandai où est-ce que nous allions, il me répondit qu'il roulerait tant qu'il n'aurait pas réglé nos différents. Alors je commençais à m'énerver encore plus. Je lui ordonnai de me ramener chez moi, lui il criait pour je ne sais quoi, et plus le ton montait, plus il accélérait. Je commençais à paniquer sérieusement quand nous atteignîmes la forêt alors je lui demandai de ralentir.
Ce con appuya sur la pédale d'accélérateur pour envenimer encore plus la situation. Il ne regardait pas la route. Je lui hurlai de ralentir, mais il refusa. Il me fit un non catégorique. Puis arriva ce qui devait arriver. Le van roulait tellement vite que Tyler ne remarqua pas le virage et lorsque je lui criai de tourner et de faire attention, il était trop tard. Il tourna du mieux qu'il pouvait et percuta une voiture qui roulait dans le sens contraire. Le van, au lieu de s'immobiliser, recula en arrière, fit un tour sur lui-même avant de venir s'écraser contre un arbre, en bordure de la route. »
Après mon récit, je recommençai à pleurer. Cela me faisait du bien de faire enfin sortir tout ça de moi. Edward me serra contre lui en un geste réconfortant. Je passai mes bras autour de son cou et versai mes larmes sur son épaule.
- "T'as la peau glacée." Dis-je entre deux sanglots.
- "Je suis désolé." Dit-il et j'ignore s'il s'excusait pour avoir la peau froide ou s'il était désolé de ce qui m'était arrivée. Probablement les deux.
- "Je sais que je n'aurais pas dû devenir hystérique comme ça mais tu roulais tellement vite et lorsque tu as refusé de ralentir, je me suis revue des années en arrière. Alors je t'ai demandé d'arrêter la voiture parce que j'avais peur de ce qui allait arriver. Et lorsque tu as dit non… J'ai cru revivre le même scénario alors je suis devenue folle."
- "Je m'excuse si je t'ai fait revivre ça. Seulement il faut que tu saches que si j'ai refusé de ralentir ou de m'arrêter, c'est parce que je n'aurais jamais eu d'accident. Je ne pourrai jamais en avoir Bella."
- "Qu'en sais-tu?" Demandais-je, alors que je connaissais déjà la réponse.
- "J'ai un GPS intégré dans ma tête. Cela fait partie de moi."
- "Tu plaisantes là?"
- "Un peu. Mais j'ai vraiment un don pour la conduite." Sourit-il.
- "Je te crois." Affirmais-je.
- "Est-ce que ça va mieux?" Demanda-t-il, soucieux en essuyant mes larmes avec son pouce.
- "Ça va. Est-ce qu'on peut rentrer maintenant?" Il sourit et m'aida à me relever.
- "Je te promets de conduire plus lentement."
Quelques minutes plus tard, nous étions dans la voiture, en train de rouler à une vitesse raisonnable.
- "Vas-y demande." Dis-je en voyant son visage débordant de curiosité. Il me regarda amusé et secoua la tête d'incrédulité.
- "Ce Tyler… Est-ce qu'il s'en est sorti?"
- "Oh que oui, il s'en est sorti." Soupirais-je.
- "Votre relation était plutôt sérieuse avant votre séparation?" Je le dévisageai, étonnée qu'il me demande ça.
- "Tu veux savoir pourquoi on a rompu? Parce que je ne l'aimais pas. Je me suis rendue compte que je n'éprouvais rien pour lui et que je n'avais jamais vraiment été amoureuse."
- "Alors pourquoi être sortie avec lui?"
- "Parce que j'en avais marre qu'il me courre après. Et puis à part lui, il n'y avait personne d'autre au lycée. Tu sais, avant l'été de notre rupture, je croyais sincèrement être amoureuse de lui."
Il hocha la tête en signe de compréhension.
- "J'ai une autre question."
- "Je sais." Dis-je avec un demi sourire.
- "Mais je ne sais pas si tu accepteras d'y répondre." Hésita-t-il. Je l'observai et lui fis un sourire encourageant.
- "Tu peux toujours essayer." Il sourit et se lança.
- "Il y a quelques années, Carlisle a reçu un coup de téléphone où on lui demandait de venir à l'hôpital de Seattle pour s'occuper d'un cas impossible et désespéré." Il s'arrêta pour jauger mon regard, puis continua. "J'imagine que ce cas si important, c'était toi n'est-ce pas?"
Je le fixai impassiblement et attendis quelques minutes avant de détourner la tête et de répondre.
- "En effet."
Nous ne reparlâmes plus de tout le trajet. Effectivement Edward conduisait extrêmement bien. J'étais persuadée que même à trois cents kilomètres heure, il pouvait conduire aussi bien. Lorsqu'il se gara devant mon immeuble, je ne pus retenir mon étonnement.
- "Comment sais-tu où j'habite?"
- "Je le sais c'est tout." Je soupirai, sachant pertinemment que je n'obtiendrai rien de plus de lui. J'ouvris ma portière et au moment de descendre, je me retournai et lui fis face.
- "Merci Edward." Je lui souris et il me le rendis en dix fois plus éblouissant. Il inclina la tête pour me saluer avant d'ajouter:
- "Bonne nuit Bella."
Je claquai la portière et me dirigeai vers chez moi. Je me retournai vers la Volvo et la regardai s'éloigner en soupirant.
J'avais vraiment vécu une soirée mémorable. Entre mon agression, mon presque meurtre, ma découverte sur les Cullen et enfin, le drame de la voiture, on peut dire que ce fut chargé en émotions. Je n'arrivais toujours pas à croire que je m'étais confiée à lui de cette façon. Bien sûr, j'avais omis énormément de détails, les plus importants d'ailleurs. Bizarrement j'avais envie de sourire. Hier, je cherchais une raison qui pourrait rendre ma vie heureuse. Je l'ai peut être trouvé en fin de compte.
Comment une rencontre peut-elle tout changer?
Je m'étais posée cette question après avoir revu Carlisle Cullen car cette rencontre m'a fait remettre en question tout ce sur quoi je m'étais reposée et fondée pour continuer ma vie.
Ma rencontre avec Edward Cullen en revanche, m'a fait remettre en question ma conception entière de la vie.
Pouvais-je à nouveau redonner ma confiance aux gens? Être heureuse et surtout, retrouver confiance en moi et en la vie? J'avais la folle et irrésistible envie de croire que la réponse est oui.
Je marchais vers chez moi avec toutes ces questions en tête, mais pour l'heure, la seule chose à laquelle je pouvais penser était qu'une conversation importante et sérieuse avec Rosalie s'imposait. Pourtant, lorsque je franchis le seuil de notre appartement, je ne pus ôter de mon esprit cette inlassable question.
Comment une rencontre peut-elle tout changer?
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