Chapitre 7: Worries and love speech
Après qu'Edward fut parti, Bella était restée collée derrière la porte en train de rêvasser comme une adolescente. Elle ne se souvenait pas avoir un jour été aussi enthousiaste et joyeuse au temps où elle était avec Jacob. Ni avec aucun autre garçon. Elle se mit à souhaiter être plus rapidement dans son lit. Là au moins, elle pourrait le retrouver et vivre une fabuleuse nuit en sa compagnie. Même si bien sûr, techniquement il n'était pas là. Seulement dans ses songes. Depuis un mois maintenant, il ne quittait pas ses rêves. Il était présent dans chacun d'eux, à la faire vibrer comme personne ne savait le faire.
Naturellement, les rêves étaient une piètre comparaison à la réalité. Il l'avait fait vibré à plusieurs reprises dans la vie réelle, et ce n'était pas du tout comparable avec ses petits orgasmes imaginaires.
- "Alors, comment ça s'est passé?" Demanda Alice qui s'était précipitée sur elle. Bella souriait de toutes ses dents. Alice poussa un cri et sauta au cou de Bella. "Je veux que tu me racontes tout, dans les moindres détails." Ordonna-t-elle.
- "Laisse-moi au moins aller dans la cuisine pour me désaltérer." Soupira Bella. "Ma soirée a été plutôt sportive." Alice applaudissait et sautillait partout. Elles se dirigèrent vers la cuisine et y trouvèrent un Emmett en train de se goinfrer de chips.
- "Où est Charlie?" S'enquit Bella en se servant un verre d'eau.
- "Il est parti se coucher." Répondit Emmett. "On peut savoir pourquoi t'es décoiffée?" Demanda-t-il avec amusement. Bella rougit instantanément et Emmett éclata de rire.
- "Où est-ce que vous l'avez fait, cette fois?" Demanda Alice. "Dans sa voiture?"
- "Ils l'ont déjà fait dans une voiture." Contra Emmett. "Trouve autre chose."
- "Au restaurant?" Proposa Alice. Bella secoua la tête avec un sourire rêveur.
- "Dans un cinéma." Répondit-elle. Emmett avala sa chips de travers et Alice crut s'étouffer.
- "Dans un cinéma?" S'exclama-t-elle incrédule. "La vache! Même moi, je ne l'ai jamais fait dans un ciné."
- "Que veux-tu?" Dit Emmett en haussant les épaules. "Tel frère, telle sœur."
- "Sauf que là, je crois que l'élève a surpassé le maître." Répliqua Bella en faisant un gros sourire à son frère ainsi qu'un clin d'œil. Celui-ci s'esclaffa.
- "Alors là, certainement pas! Je l'ai fait dans des endroits que tu ne peux même pas t'imaginer." Rétorqua-t-il.
- "Vraiment?" S'étonna-t-elle. "Qu'est-ce qui pourrait être pire que dans un poste de police?" Demanda-t-elle avant de boire son verre d'eau.
- "Une chambre d'hôpital, même pas fermée à clé." Répondit-il. Bella recracha aussi sec.
- "T'es sérieux?" S'exclama-t-elle. "Mais quand est-ce que t'es allé à l'hôpital?"
- "Le jour où j'ai cogné Jacob." Répondit-il en haussant les épaules. "Après que je me sois disputé avec toi, j'ai erré dans les couloirs et je suis tombé sur cette jolie infirmière, sexy et extrêmement généreuse, si tu vois de quoi je parle." Bella secoua la tête d'incrédulité.
- "Alors pendant que je me prenais la tête à cause de notre engueulade, toi tu t'envoyais en l'air?" Il hocha la tête, fier de lui.
- "Avec le fait qu'il y ait sa propre sœur à côté, Emmett marque le point." Déclara Alice en souriant. Belle fulmina.
- "Bon, et dans une salle de ciné pleine à craquer?" Proposa-t-elle en omettant le fait qu'il n'y avait pas eu grand monde.
- "Dans le placard du principal du lycée, alors qu'il se trouvait toujours dans son bureau." Acheva-t-il. Bella et Alice ouvrirent la bouche en grand.
- "Tu as couché avec une fille alors que le principal était là? Mais comment tu t'es débrouillé?" Demanda Bella avec étonnement et respect.
- "Bah, la fille m'avait mise dans sa bouche alors elle ne faisait pas trop de bruit."
- "Tu pourrais faire preuve d'un peu plus de classe, s'il te plaît?" Demanda Alice. "C'est dégoûtant." Il éclata de rire.
- "En tout cas, chapeau." Fit Bella. "Le principal ne s'est vraiment rendu compte de rien?"
- "Même pas. En plus, grâce à ça, j'ai gagné vingt dollars. Un type avait parié que je n'en étais capable. Le pauvre, il ne connaissait visiblement pas Emmett McCarthy Swan."
- "Désolée Bella, mais ce coup-ci, c'est encore Emmett qui remporte le point." Annonça Alice.
- "Je capitule." Fit Cette dernière. "On ne peut pas se mesurer à lui."
- "Ce n'est pas grave petite sœur." Consola Emmett avec un sourire narquois. "Dis-toi que tu n'es pas mal non plus." Il lui ébouriffa les cheveux en passant prés d'elle. "Je vais me coucher. Passez une bonne nuit. Quoi que je suis persuadé que Bella n'a pas besoin que je le lui souhaite." Belle leva les yeux au ciel tandis qu'il riait avant de s'en aller.
- "Je n'arrive pas à le croire…" Soupira Alice. "Vous faites vraiment la paire, tous les deux. Si Charlie savait de quoi sont capables ses enfants…" Bella devint livide.
- "Je préfère ne pas y penser." Marmonna-t-elle. Alice rit à cette pensée.
- "Ce ne serait effectivement pas très beau à voir. N'oublie pas qu'il a une arme avec lui." Bella lui fit un sourire ironique. "Alors?" Demanda Alice pour changer de sujet.
- "Alors quoi?"
- "Bah raconte." Ordonna Alice. "Comment s'est passé votre rendez-vous?" Bella se remit instinctivement à sourire en y repensant.
- "C'était incroyable… Et je ne parle pas uniquement de notre partie de jambes en l'air dans la salle de cinéma. D'ailleurs il faut que je te remercie. Tu avais raison à propos des jupes. Elles sont formidables." Alice tapa dans ses mains d'une manière enjouée.
- "C'est dingue. Je n'arrive pas à croire que ce soit toi qui me dises ça." Bella leva les yeux au ciel.
- "Je crois que Sainte Bella est définitivement morte et enterrée." Déclara-t-elle.
- "Il était temps." S'exclama Alice. "Au fait, je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais t'avais raison. Il est canon l'inspecteur." Dit-elle avec un sourire suggestif. Bella poussa un soupir rêveur.
- "Ouais…" Elle était encore repartie dans ses rêveries, où elle s'imaginait Edward et elle, nus sous une douche. Elle l'avait déjà vu mouillé par la pluie et ça avait été le spectacle le plus érotique et sensationnel auquel elle avait pu assister. Il lui tardait de réitérer l'expérience à nouveau…
Elle commença à s'imaginer un tas d'endroits, tous plus farfelus les uns que les autres, où ils pourraient faire toutes sortes de choses dont le bon Dieu serait atterré, s'il les voyait de là haut…
- "Allô la lune, ici la Terre." Alice extirpa soudainement Bella de ses pensées douteuses.
- "Euh, excuse-moi. Qu'est-ce que tu disais?" Demanda Bella en rougissant honteusement. Alice émit un faible rire.
- "Dis donc! Il doit te faire un effet monstre pour que tu commences à t'emballer dés que je parle de lui."
- "Tu n'as pas idée…" Soupira Bella en posant sa tête sur sa main qui était soutenue par son coude appuyé sur le plan de travail. Alice lui asséna une tape sur l'épaule. "Aïe!" Cria Bella. "Non mais ça va pas?" S'énerva-t-elle en se massant l'épaule.
- "T'étais encore repartie sur ton petit nuage." Expliqua-t-elle. Bella se renfrogna.
- "D'accord. Qu'est-ce que tu veux?" Demanda-t-elle ronchonne.
- "Savoir si vous sortez finalement ensemble." Lança-t-elle rapidement. Bella fronça les sourcils à cette question.
- "Je ne sais pas. Je pense que oui." Répondit-elle avec incertitude.
- "Tu penses?" S'étonna Alice. "Ça veut dire que tu n'en es pas sûre?"
- "Et bien… Nous n'en avons pas vraiment parlé…" Avoua-t-elle piteusement. Alice se tapa le front.
- "Je rêve! Tu as eu toute une soirée avec lui pour clarifier la situation et tu ne l'as toujours pas fait?"
- "Et qu'est-ce que tu veux que je fasse?" S'emporta-t-elle. "Lui demander si on forme un couple?"
- "Ce serait un bon point de départ." Constata Alice avec ironie. Bella détourna le regard.
- "De toute façon, je ne sais même pas si j'ai envie d'être avec lui." Répondit-elle dans le vague. Les yeux d'Alice s'agrandirent de stupeur. Puis elle eut un sourire mystérieux au coin des lèvres.
- "Donc…" Reprit-elle. "Il n'y a rien d'officiel entre vous."
- "Non." Répliqua Bella avec fermeté.
- "Alors… Ça veut dire qu'il peut fréquenter d'autres femmes, sans que cela ne te pose problème, je me trompe?" Bella se redressa subitement.
- "Quoi? Non!" S'emporta-t-elle. Alice émit un sourire triomphal.
- "Je le savais! Je savais que tu voulais sortir avec lui de manière officielle." Bella écarquilla les yeux.
Elle avait envie de tuer sa meilleure amie, cependant Alice avait soulevé un tout nouveau problème auquel Bella n'avait encore jamais réfléchi. L'exclusivité. Voulait-elle que leur relation demeure exclusive? Dans ce cas, cela expliquerait sa soudaine jalousie quant au fait d'imaginer qu'il puisse faire la même chose qu'avec elle à une autre fille. Cela la révulsa lourdement. Elle réalisa soudainement que ce qu'elle voulait réellement, était l'avoir pour elle toute seule. Elle le voulait sien.
- "D'accord." Admit-elle. "Peut-être qu'effectivement, une relation exclusive me conviendrait." Alice élargit son sourire. (N/L1: Effectivement, mon œil elle en meurt d'envie!! lol !!)
- "Dans ce cas, tu n'as plus qu'à lui en faire part, si tu ne veux pas qu'il aille voir ailleurs." Bella plissa le front.
- "Qu'est-ce que tu veux dire par là?" S'enquit-elle avec une nouvelle anxiété.
- "C'est simple. Tant que tu ne lui diras pas ce que tu désires, il aura le droit de faire ce qu'il voudra, et tu ne pourras absolument rien dire contre ça. Fais-lui savoir tes attentes." Bella hésita.
- "Mais si jamais il refuse?" Demanda-t-elle paniquée.
- "Dans ce cas, ça restera un super amant qui t'a fait décollé jusqu'au septième ciel. Ce serait dommage, je vous ai vraiment trouvé bien assortis tout à l'heure." Bella baissa les yeux et demeura silencieuse, en pleine réflexion.
Elle avait le choix. Ou bien, elle laissait la situation telle qu'elle était, c'est-à-dire, ne faire absolument rien d'exclusif et se voir occasionnellement pour se faire du bien - ce qui en somme, ne lui posait strictement aucun problème - sans jamais se poser la moindre question existentielle, ou bien elle décidait de le soumettre à une relation de couple qui lui permettrait d'être momentanément l'unique propriétaire du corps de cet apollon, mais qui risquerait une coupure définitive avec lui, s'il refusait.
Cette dernière hypothèse n'était pas envisageable. Elle était bien trop adepte de leurs ébats pour arrêter. Edward avait été le seul homme capable de la faire grimper aux rideaux et de la faire atteindre des sommets inimaginables. Elle avait la certitude qu'elle ne trouverait pas d'aussi bon partenaire facilement. Elle n'en trouverait même probablement jamais.
D'un autre coté, elle commençait à éprouver beaucoup plus que du simple désir physique à son égard. Elle ne pouvait pas le nier, elle avait le béguin. Un gros béguin pour lui. Faire comme si la situation actuelle lui convenait parfaitement, serait mentir. Plus le temps passait, et plus le désir qu'elle éprouvait se transformait petit à petit, en quelque chose de plus intense. Une simple relation physique ne lui suffisait plus, désormais. Elle avait besoin de vivre autre chose avec lui. Une relation plus forte que ça, et plus importante.
Peut être qu'elle paniquait pour rien et qu'il était sur la même longueur d'onde qu'elle. Après tout, il se comportait comme si lui aussi attendait plus et désirait plus que du sexe. Il l'avait invité à dîner, puis au cinéma - même si au final, le cinéma s'est révélé être très orgasmique - et montrait un véritable intérêt pour tout ce qu'elle lui racontait. Ce qui étonnait Bella au plus au point, étant donné qu'elle se trouvait complètement inintéressante. Et puis, il se permettait des gestes avec elle qu'un homme aurait avec sa petite amie. Peut être la considérait-il comme telle?
Peut être était-elle en train de se prendre la tête et de se donner la migraine pour rien du tout? Tu t'en es enfin rendue compte… Soupira sa petite voix pessimiste. (N/L1: mazëltoff!!)
Alors après tout, qu'avait-elle à perdre de lui poser la question? Au moins, elle pouvait être sure que comme ça, aucune fille ne poserait ses sales pattes sur lui. A moins bien sûr, qu'il soit du genre infidèle, mais ça elle avait vraiment du mal à le croire.
Tu ne croyais pas que Jacob l'était et pourtant… Elle fustigea sa maudite voix intérieure pour lui donner de telles pensées. Edward n'était pas Jacob. (N/L1: c'est le moins que l'on puisse dire...) Et puis des filles aussi somptueuses et détonnantes que Rosalie Hale, il n'y en avait pas à chaque coin de rue.
Et puis zut, s'il refusait une relation officielle avec elle, alors cela voudrait dire que ce n'était qu'un coureur qui faisait du charme aux jeunes filles insouciantes et naïves, leur faisant croire qu'il s'intéressait à elles pour les mettre dans son lit et les rejeter ensuite. Ce ne serait pas un homme fait pour elle. Bien sûr, elle doutait fortement qu'il fusse ce genre de types. Il avait l'air de tout ce qu'il y a de plus prévenant, doux, attentionné, tendre, respectueux, consciencieux… La liste est encore longue, tu peux continuer jusqu'à la Saint Sylvestre, si tu veux.
- "Je te trouve bien silencieuse, Bella." Fit remarquer Alice, qui interrompit le conflit intérieur de la jeune fille. Celle-ci secoua la tête pour revenir au moment présent.
- "Je réfléchissais." Répondit-elle. "Et tu as raison. Il est temps de clarifier certaines choses."
- "Contente de le savoir. Mais je crois qu'avant d'aller clarifier quoi que ce soit, le mieux que tu aies à faire, c'est d'aller dormir." Bella hocha la tête. C'est vrai qu'elle était épuisée. Elle avait vraiment passé une journée éprouvante. Il ne fallait pas oublier qu'avant sa merveilleuse soirée avec son merveilleux inspecteur, Bella et lui avaient eu un après-midi chargé en discussions importantes. Mais elle recommencerait sans aucun souci.
La nuit fut agitée pour Bella.
Pour son plus grand désarroi, elle n'avait pas fait le genre de rêves qu'elle faisait habituellement depuis qu'elle avait rencontré Edward. Elle avait bien rêvé de lui, certes, mais il était habillé, chose plutôt étrange quand on sait ce qui se passe dans ses rêves en général. Et il ne lui faisait pas l'amour comme il avait l'habitude de le faire dans ses songes. Chose qui désappointa fortement Bella.
Non, à la place, il la laissait tomber pour une beauté blonde, aux formes plus qu'avantageuses…
Était-ce un rêve prémonitoire ou un cauchemar, Bella ne saurait le dire…
Elle se rendait au travail avec le cœur lourd. Elle guettait la moindre blonde qui passait, en se demandant si elle était plus ravissante qu'elle. Depuis son réveil, Bella éprouvait de la peur. Il fallait qu'elle sache si elle n'était qu'une distraction pour lui, ou s'il avait de la considération à son égard. Elle savait qu'elle ne devrait pas douter comme ça. Après tout, avant de lui souhaiter bonne nuit, il lui avait dit des choses qui laissaient supposer qu'il ne la considérait pas que comme une distraction. Enfin quand elle y repensait, il avait simplement dit qu'il ne pouvait pas lui résister.
Et puis merde, pourquoi se sentait-elle à chaque fois obligée de devoir décortiquer la moindre de ses paroles?
Elle se gara promptement et s'extirpa de son Audi en s'autoflagellant de son comportement mental grotesque.
- "Tu sais que je t'attends depuis au moins une bonne quinzaine de minutes?" Cette douce voix mélodieuse la fit sursauter et elle se retourna pour se trouver nez à nez avec Edward. Aussitôt qu'elle le vit, elle sentit toutes ses craintes s'envoler. Comment pouvait-elle douter de sa personne? Il s'était toujours montré extrêmement tendre avec elle. Un sourire naquit sur ses lèvres.
- "Et tu n'as rien d'autre à faire que de m'attendre?" Demanda-t-elle taquine. Il fit le sourire en coin qui faisait fondre le cœur de Bella et se rapprocha d'elle jusqu'à se retrouver à une proximité qui affola le cœur de la jeune fille. (N/L2: Eh oh! Le mien aussi!) Il porta une main à sa joue et rapprocha ses lèvres de son visage.
- "Il faut croire que non." Répondit-il en l'embrassant. Bella se délecta du goût mielleux de ses lèvres et enroula ses bras autour de sa nuque. Elle adorait tellement l'embrasser…
Leurs fronts étaient collés et leurs corps s'étaient rapprochés. Les lèvres d'Edward devinrent plus pressantes et elle ouvrit la bouche pour que sa langue vienne trouver la sienne. Sans même réaliser, elle se rendit compte qu'il lui avait manqué. Chose étrange puisqu'ils s'étaient vus la veille. Leurs langues s'étreignaient dangereusement et Bella gémit avant de s'écarter prestement. Elle lui fit un piètre sourire, complètement éblouie par lui.
- "Fais attention, je pourrais m'y habituer." Prévint-elle.
- "A quoi? À ce que je t'embrasse avec la langue?" Elle rougit.
- "Non, idiot. À ce que tu viennes tous les matins." Il sourit.
- "Et bien… Cela pourrait se concevoir. Qu'en penses-tu?"
- "Avec plaisir." Répondit-elle, souriante. Si elle avait le droit tous les matins à un baiser pareil, elle se rendrait au lycée, beaucoup plus tôt et avec beaucoup plus d'empressement.
- "Les gens me regardent encore." Remarqua-t-il en fronçant les sourcils. "Qu'est-ce qu'ils ont?"
Bella regarda autour d'elle et constata des regards admiratifs de la part de toutes les adolescentes présentes sur le parking. Elle ne savait pas comment elle devait prendre le fait que toutes les filles étaient en train de le dévisager. Il faudrait qu'elle s'y habitue rapidement si elle voulait continuer à le fréquenter.
- "Aucune idée." Mentit-elle. "Il faut que j'aille en cours." Annonça-t-elle sur un ton de dépit. Elle aurait bien aimé prolonger ce moment plus longtemps.
- "Précise au moins que c'est toi, le professeur. J'ai l'impression de sortir avec une lycéenne, quand tu dis ça." Plaisanta-t-il en se reculant d'elle. Pour toute réponse elle lui tira la langue de façon puérile avant de se souvenir subitement de la dernière phrase qu'il avait dite. Le sourire qu'elle arborait s'effaça aussitôt pour laisser place à de la stupeur. Avait-il dit ce qu'elle pensait qu'il avait dit? Est-ce qu'ils sortaient bel et bien ensemble?
"Bella ? Tout va bien?" S'enquit-il en la voyant figée et abasourdie. Elle secoua la tête pour remettre de l'ordre dans ses idées. Apparemment il ne s'était pas rendu compte de ce qu'il venait de dire.
- "Euh, ouais, ça va. Il faut… Il faut que j'y aille." Balbutia-t-elle, décontenancée. Il la regarda avec un air inquiet avant d'abandonner.
- "D'accord. Alors on se voit plus tard?" Demanda-t-il avec prudence.
- "Euh… Ouais." Répondit-elle dans le vague. Elle se détourna pour partir en direction du bâtiment, mais se rétracta à la dernière minute, et courut vers lui pour l'embrasser une dernière fois, sous l'étonnement de celui-ci. Au moins, elle n'avait pas perdu la totalité de son cerveau.
Elle se recula et s'en alla rapidement vers son lieu de travail, où l'attendaient de nombreuses élèves avec des envies de meurtres…
- "Quelle journée de merde!" S'exclama Bella, une fois assise au réfectoire à coté de son amie Angela. Cette dernière parut amusée.
- "Pourtant elle avait l'air d'avoir bien commencé." Fit-elle remarquer avec un sourire suggestif. Bella soupira. Depuis qu'elle avait quitté Edward sur le parking, la matinée avait été une véritable horreur. Et ce, uniquement à cause du regard assassin qu'elle s'était octroyée de la part des filles des différentes classes qu'elle avait eue.
- "Je ne sais pas ce que je leur ai fait, pourtant." Se plaignit-elle.
- "Tu parles de ces adolescentes?" Demanda Angela en désignant le réfectoire d'un geste vague de la main. Bella fronça les sourcils.
- "Comment le sais-tu?" S'enquit-elle. Angela haussa les épaules.
- "Bah, elles sont toutes en train de te regarder comme si elles voulaient ta mort." Bella rit légèrement à cette remarque.
- "C'est probablement le cas. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi." Angela secoua la tête d'amusement.
- "Tu n'en as pas une petite idée?" Suggéra-t-elle avec un sourire qui en disait long. Bella dévisagea son amie quelques secondes, avant de comprendre subitement où elle voulait en venir.
- "Tu crois que c'est à cause de… Mais enfin c'est complètement absurde. J'ai le droit de fréquenter qui j'ai envie." Angela soupira.
- "Tu ne sais pas à quel point les filles de cet âge peuvent être sottes. Figure-toi que depuis qu'il est venu te voir la semaine dernière, toutes les élèves ne parlent que de lui." Bella écarquilla les yeux de surprise.
- "C'est vrai?" S'étonna-t-elle. "Mais comment tu es au courant de ça?"
- "Ce sont les bruits des couloirs, Bella. Tu ne fais jamais attention à ce que les gens disent dans les couloirs?" Bella haussa les épaules.
- "Pas vraiment, non."
- "Et bien tu devrais. Parfois, cela peut être très instructif."
- "D'accord. Et qu'est-ce qu'elles disaient?" Demanda Bella avec scepticisme.
- "Oh, les choses habituelles que les adolescentes disent dans la plupart des cas. Ce type était trop beau, je crois qu'il m'a souri… Des trucs dans ce genre-là." Bella éclata de rire.
- "Bon, et alors?"
- "Et alors, durant toute la semaine, j'entendais des filles dire qu'elles espéraient qu'il était ton frère ou ton cousin, et que si jamais elles apprenaient que tu sortais avec un type pareil, elles te feraient la peau. Alors imagine leur déception quand elles vous ont vu ce matin."
- "Et c'est pour ça qu'elles m'en veulent à ce point-là? Parce qu'il s'intéresse à moi?" S'étonna-t-elle. "C'est totalement grotesque. Il est bien trop vieux pour elles."
- "Justement, c'est ça qui les branche." Bella secoua la tête d'incrédulité.
- "Quelle bande de gamines. Soupira-t-elle. Angela approuva.
- "Je ne te le fais pas dire."
- "Ainsi donc, elles ont dans l'idée de me faire la peau… Qu'à cela ne tienne. Elles vont voir de quoi je suis capable."
- "Et qu'est-ce que tu comptes faire?" S'étonna Angela. Bella se leva avec son plateau en main.
- "C'est moi le professeur, alors je suis capable de beaucoup de choses." Déclara-t-elle avec un sourire mystérieux avant de s'en aller.
L'après-midi défila plus rapidement que le matin. Bella avait décidé de se venger en leur concoctant une dissertation sur le rôle de la nourrice dans Roméo & Juliette. Évidemment, tous les élèves, y compris les garçons s'étaient rebellés et avaient protesté. Bella ne s'était pas laissée attendrir et avait ainsi gagné du respect de la part des élèves, mais également perdu en côte de popularité.
Elle, qui avait été élue, la prof bien aimée des élève, notamment grâce à son jeune âge et sa fraîcheur, était désormais devenue la garce psychorigide de l'établissement.
À noter que ce statut était en général celui que l'on réservait aux professeurs ayant dépassé la cinquantaine.
Cependant elle ne s'en préoccupa pas plus que ça car elle avait d'autres priorités auxquelles elle devait penser. D'abord, elle n'avait toujours pas discuté avec Edward au sujet de leur pseudo-couple. Elle s'était dit qu'elle le confronterait la prochaine fois qu'elle le verrait, mais apparemment elle s'était laissée distraire. On se demande bien pourquoi…
Toujours est-il qu'elle n'était toujours pas plus avancée. D'accord, Edward avait tout de même employé le mot « sortir ». Mais il ne s'en était pas rendu compte, donc cela ne comptait pas. À moins bien sûr, que pour lui la situation était claire et que c'était elle qui compliquait tout en réfléchissant trop. C'est drôle, c'est exactement ce que je me suis dit… Pesta sa petite voix intérieure. (N/L1: roo Bella réfléchit trop ça se voit que c'est une littéraire mdr!)
De toute façon, que ce soit elle qui complique les choses ou non, il fallait tout de même qu'elle mette les points sur les « i » avec lui pour ce qui était de ses exigences quant à la nature de leur relation, à savoir l'exclusivité. Maintenant qu'elle était sûre de ce qu'elle voulait, il était hors de question qu'elle perde une minute de plus à se prendre la tête.
De plus, elle refusait catégoriquement de se faire piquer l'homme de ses rêves - au sens propre du terme - par une pauvre blonde sans cervelle.
À la fin de sa journée, elle se décida à ne pas perdre de temps et à mettre à profit ses résolutions dés maintenant. C'est donc d'un pas résolu, qu'elle quitta le lycée, sous les regards haineux des filles, et roula en direction du poste de police.
À peine fut-elle garée à côté des voitures de fonction, qu'elle s'extirpa et se dirigea au pas de course vers le poste, en tentant de ne pas penser à ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'elle était venue ici. Une chose était sûre, elle ne regarderait plus jamais cet endroit de la même façon. C'est perdue dans ses bienheureux souvenirs, qu'elle percuta de plein fouet, un homme en uniforme, qui se trouvait être son père. Celui-ci arbora d'ailleurs une mine étonnée en voyant sa fille sur son lieu de travail.
- "Bella? Qu'est-ce que tu fiches ici?" Demanda-t-il surpris. La jeune fille se sentit embarrassée.
- "Et bien… Euh… Est-ce que Edward est là?" Bafouilla-t-elle en rougissant. Le visage de Charlie s'éclaira soudainement et il marmonna quelque chose d'incompréhensible.
- "Dans son bureau." Bella tenta un maigre sourire en guise de remerciement.
- "Merci." Dit-elle en emboîtant le pas vers le bureau d'Edward. Charlie la regarda partir en soupirant. Apparemment, il allait devoir s'y faire… (N/L2:...Oh le papa est pas content! mdr)
Lorsque Bella vit la plaque Cullen sur la porte, elle entra sans même prendre la peine de frapper, tellement elle était déterminée. Edward qui était apparemment en pleine discussion en compagnie de deux autres personnes, s'arrêta subitement de parler, et tourna la tête brusquement en affichant un air aussi étonné que celui qu'avait affiché Charlie quelques minutes auparavant. Il n'était d'ailleurs pas le seul puisque les deux hommes aussi avaient tourné la tête vers la jeune fille qui se sentit soudainement bien ridicule. Ses joues avaient pris une teinte écarlate et elle ouvrait la bouche pour la refermer plusieurs fois de suite.
- "Veuillez m'excuser." Murmura-t-elle. Elle allait refermer la porte lorsqu'elle entendit la belle voix d'Edward la héler.
- "Non, reste. Ces messieurs allaient partir. N'est-ce pas?" Leur demanda-t-il avec un ton et un regard sans équivoque, comme s'ils n'avaient pas le choix. Les deux hommes hochèrent la tête de façon mal assurée.
- "C'est exact." Répondit l'un d'eux. "On vous contactera." Dit-il avant de s'avancer vers la porte où se trouvait toujours Bella, suivis de près par son acolyte.
- "Et je vous préviens." Tonna la voix d'Edward d'une façon dure et ferme que Bella ne lui connaissait pas. "La prochaine fois que vous m'appellerez, ce ne sera pas pour me faire perdre mon temps avec vos balivernes. Je veux du concret. On s'est bien compris?"
Il avait un visage froid et distant qui ne laissait prévoir aucune négociation. Les deux hommes se regardèrent avec crainte et saluèrent Edward d'un hochement de tête, tandis que celui-ci était debout, les bras croisés. Ils sortirent rapidement du bureau, laissant Bella pantoise, face à la scène qui venait de se dérouler.
- "Et ben… J'aimerais vraiment pas avoir à travailler pour toi." Déclara-t-elle avec appréhension. Elle ignorait pourquoi, mais à cet instant, Edward lui faisait un peu peur et l'intimidait horriblement. Cependant elle n'avait pu s'empêcher de se retrouver excitée par le ton autoritaire qu'il avait employé. Aussitôt que les yeux d'Edward se posèrent sur la jeune fille, la dureté et la froideur de son visage disparurent pour laisser place à un regard doux et amusé.
- "Ne t'en fais pas pour eux. Ils ont seulement besoin qu'on les pousse." Bella le regarda avec appréhension.
- "Je ne te savais tout de même pas aussi autoritaire." Fit-elle remarquer. Il sourit.
- "Et que me vaut l'honneur de ta visite? Parce que je doute que ça concerne la façon dont je traite mes hommes." Bella se souvint soudainement de la raison pour laquelle elle était venue le voir et se sentit manquer de courage. Dégonflée… (N/L1: j'aurais dit trouillarde même!)
Elle se racla la gorge et répondit d'une voix mal assurée.
- "Je voulais te parler." Il la regarda curieusement.
- "Je t'écoute." L'encouragea-t-il avec un sourire en coin. Bella se sentit faiblir et déstabilisée. Comment lancer le sujet? En ouvrant la bouche, pour commencer. (N/L2: ...Ah oui c'est un bon début ça lol) Elle fit taire sa voix pessimiste et décida d'y aller franco au risque de le regretter. Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage et parla avec une voix déterminée.
- "Je ne veux pas que tu fréquentes d'autres femmes."
À présent qu'elle avait enfin dit ce qu'elle avait à dire, elle se sentait étrangement libérée, mais également ridicule. Surtout quand elle vit Edward qui la regardait avec un air à la fois surpris et amusé.
- "D'accord." Dit-il en haussant les épaules, comme si ça avait été évident.
Et c'est là qu'elle se rendit compte qu'elle avait eu raison lorsqu'elle avait pensé que pour lui tout avait été clair depuis le début. Apparemment, il ne s'était pas posé autant de questions qu'elle, il n'avait pas réfléchi autant qu'elle avait réfléchi. Il savait déjà ce qu'il en était, sans même en discuter avec elle. Et une fois de plus, Bella venait de se ridiculiser en beauté.
- "D'accord?" Répéta-t-elle étonnée, comme pour être sûre qu'elle avait bien entendu.
- "A condition que tu ne voies personne d'autre de ton coté." Répondit-il avec un sourire en coin qui lui faisait perdre pied. Qu'il était drôle. Comment pouvait-elle penser fréquenter quelqu'un d'autre lorsqu'elle avait cet homme devant elle? Elle ne savait même pas qu'un tel adonis puisse exister.
- "Euh, d'accord." Dit-elle en manquant terriblement d'assurance. Ils restèrent silencieux, lui parce qu'il attendait qu'elle dise quelque chose, et elle, parce qu'elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait lui dire. Elle se rendit compte rapidement qu'elle était venue jusqu'ici sur un coup de tête. Comment avait-elle pu psychanalyser autant?
Si elle avait prit le temps pour réfléchir au lieu d'agir bêtement, elle aurait réalisé que cela faisait un moment qu'il se comportait avec elle comme s'ils sortaient ensemble. Ainsi cela lui aurait évité de vivre un moment embarrassant - une fois de plus - en venant ici pour une telle bêtise. (N/L1: C'est Bella, faut pas s'étonner aussi mdr!)
- "Bon, bah je vais y aller." Dit-elle honteusement. Il avait toujours les bras croisés sur son torse musclé, et était appuyé contre son bureau. Elle se retourna et se dirigea vers la porte.
Au moment où elle mit une main sur la poignée, il l'arrêta.
- "Bella, attends." Elle se retourna et vit qu'il s'était avancé et se trouvait maintenant à une proximité qui commençait à lui faire perdre la tête. Il prit l'une de ses mains, et la mit dans les siennes, tandis qu'elle le regarda sérieusement. Il avait les yeux rivés sur leurs mains enlacées et semblait éprouver de la difficulté à se lancer.
- "Si à un certain moment, j'ai pu laisser penser que ce que j'attendais de toi n'était rien d'autre que de l'amusement, j'en suis désolé. Bella, je suis indéniablement attiré par toi. Je ne t'aurais pas embrassé sur cette autoroute si ça n'avait pas été le cas. Mais il ne s'agit pas uniquement d'attirance physique. Lorsque que je t'ai dit hier soir, que je ne pourrai jamais te résister, je ne parlais pas uniquement de sexe. Je ne sais pas trop de quoi je parle, parce que c'est vraiment nouveau pour moi de m'attacher à quelqu'un. Je ne me suis jamais embarqué dans une relation. J'ai toujours eu l'habitude que les gens me déçoivent, et cela depuis toujours. Alors j'avais décidé de ne plus m'attacher à qui que ce soit, histoire de ne pas être déçu une fois de plus. Surtout en ce qui concernait les femmes.
"Mais avec toi… C'était différent. J'ai ressenti quelque chose de complètement différent. Tu te rappelles le jour où l'on s'est revu pour la première fois depuis ce fameux soir sur la route?" Bella hocha la tête incapable d'émettre le moindre son. "Et bien ce jour-là, tu m'as demandé si j'avais déjà cherché à te retrouver. La vérité, c'est que je n'ai pas arrêté de penser à toi durant ces deux longues semaines. Tu hantais mes pensées, nuit et jour. Je ne pouvais même plus faire attention aux autres filles qui passaient. Et j'avais longuement réfléchi à la question. J'ai passé des heures devant mon écran d'ordinateur, à hésiter, à taper ton nom et à l'effacer. Quand je suis parti pour Forks, je n'ai pas mis longtemps avant de réaliser que mon collaborateur Charlie Swan, n'était autre que le père de Bella Swan, la fille à laquelle je n'ai pas arrêté de penser depuis des jours."
"Lorsque j'ai appris ça, j'ai paniqué. Je me suis demandé si je ne devais pas m'en aller d'ici, histoire de ne pas avoir à tomber sur toi. Non pas parce que je n'avais pas envie de te revoir, bien au contraire. Mais parce que je n'avais pas envie de te revoir et que tu me rejettes après. Je voulais m'accrocher au semblant d'espoir que j'avais qu'un jour nos routes se recroiseraient, et que tu voudrais bien de moi. Mais au final, je me suis rétracté et je suis resté. Parce que bien que l'idée de me faire rejeter me faisait mal et était vraiment forte, l'idée que je puisse te revoir était encore plus forte. Pendant une semaine entière où j'étais à Forks, j'étais dans un esprit complètement torturé. Et ce uniquement à cause d'une fille que je n'ai croisé qu'une seule fois aux abords d'une autoroute. J'ai même suivi ton père jusque chez vous une fois, en espérant t'apercevoir. Tu dois sans doute me prendre pour un psychopathe, maintenant que je viens de te dire tout ça." (N/L1: Bah moi je veux bien si tu en as après moi^^)
Il émit un faible sourire alors que Bella était liquéfiée. Ainsi donc, c'était pour ça qu'il savait où elle habitait.
"Enfin bref, quand je t'ai revue une semaine après, j'avais pris la décision de venir frapper à ta porte le jour même. Ironique n'est-ce pas? J'étais tellement étonné et pas préparé le moins du monde, que je ne savais même pas comment réagir. Mais tu m'as envoûté. Exactement de la même façon que tu l'avais fait la première fois. Alors oui, j'ai bel et bien voulu chercher à te revoir, et non, ce n'était pas du tout qu'une question de sexe."
Si des mouches étaient dans la pièce, elles pourraient facilement entrer et sortir de la bouche de Bella comme bon leur semblaient. Celle-ci était estomaquée et totalement sans voix, après une telle déclaration. Comment avait-elle pu douter ne serait-ce qu'un instant de ses intentions? Elle se sentait fondre encore plus pour cet homme, si c'était encore possible. Il avait su la rassurer d'une manière incroyable. Elle l'observait intensément et méticuleusement, tandis qu'il avait toujours la tête baissée vers leurs mains liées. Il n'osait pas affronter le regard de la belle, de peur de ce qu'il allait y trouver après s'être mis à nu comme il venait de le faire. S'il avait remonté les yeux pour la regarder, il aurait vu qu'elle était littéralement conquise et qu'elle luttait pour ne pas se mettre à pleurer comme un bébé.
Doucement, elle ôta sa main des siennes, à son plus grand désarroi, et passa ses bras autour de son cou, de sorte à ce qu'il n'ait pas d'autre choix que de la regarder. Lorsqu'il daigna le faire avec appréhension, il vit à quel point ce qu'il venait de dire l'avait bouleversé. Il ignorait si c'était positif ou négatif.
- "Tu lis dans mes pensées?" Demanda-t-elle soudainement, le surprenant pas l'improbabilité de cette question.
- "Hein?" Demanda-t-il étonné. Elle s'expliqua.
- "C'est juste que… Tu as su me dire exactement ce que j'avais besoin et envie d'entendre, pour me rassurer et me soulager et… J'ignore comment tu fais ça mais à chaque fois, tu sais exactement ce qu'il faut dire ou faire… Et puis…" Hésita-t-elle. "J'ai eu l'impression que tu venais de décrire exactement ce que j'ai moi-même ressenti depuis cette nuit là. Si toi, tu avais pris la décision de venir frapper à ma porte, sache que moi, j'avais pris la décision de te sauter dessus, le jour où je te reverrai." Il rit brièvement.
"Évidemment, il était hors de question que je le fasse devant tout un tas de policiers. Et devant mon père aussi. (N/L2:...tu m'étonnes) Donc cette initiative est tombée à l'eau. Mais il faut que tu saches… Que je ne t'aurais jamais rejeté. Tu serais venu me voir le lendemain ou dans un mois, je t'aurais accueilli à bras ouverts. Et si je t'ai demandé si tu avais cherché à me retrouver, c'est parce que moi aussi, je me suis torturée l'esprit à savoir si je devais essayer de te rechercher ou pas. Seulement je n'avais rien, mis à part ton prénom. Je me suis dit à quoi bon m'entêter? Tu étais sans doute passé à autre chose. Je me disais que tu ne voudrais pas me revoir. Cependant j'avais besoin de toi."
"Tu m'as fait vivre, Edward. Tu as fait naître quelque chose en moi, un semblant de vitalité que je n'avais pas auparavant. Et moi non plus, je ne parle pas uniquement de sexe. Et tu as raison, la situation était ironique. Je dirais même doublement ironique, parce que figure-toi que le jour où tu avais décidé de venir toquer à ma porte, c'est également le jour où j'avais décidé de tout faire pour te retrouver par n'importe quel moyen. Je m'étais même dit que tu pouvais être marié et avoir des enfants, et que ça m'était complètement égal. Tu vois, tu es peut être un psychopathe qui suit mon père jusque chez moi, mais moi je suis une pathétique qui est prête à coucher avec un homme marié."
Cette dernière phrase le fit rire et détendit l'atmosphère qui s'était drôlement alourdie. Il se regardèrent longuement, comme pour savourer l'instant de paix et de sérénité qui les entourait. Puis Bella approcha sa tête de son visage mais n'eut point le temps d'effleurer ses lèvres envoûtantes car il s'était écarté avec un visage torturé, étonnant ainsi la jeune fille. Elle fronça les sourcils en essayant de cacher sa déception et son sentiment de rejet, tandis qu'il avait l'air en plein conflit avec lui-même.
- "Il faut que je te prévienne de quelque chose." Dit-il, le visage emprunt à de la gravité. Elle resta silencieuse et tendit l'oreille. "Ma vie… Si je dois te la résumer en une phrase, c'est un véritable bordel. Je ne suis certainement pas le genre de type qu'il te faut. J'ai des problèmes. Ma vie est instable, je ne fais pas confiance facilement, et si tu décides de t'impliquer dans une relation avec moi, je peux d'ores et déjà t'affirmer avec certitude que ce ne sera pas un long fleuve tranquille. Je risque de t'attirer des problèmes et je…"
Elle ne lui laissa pas le temps de continuer car elle s'empara de sa bouche, n'y tenant plus. Elle se fichait éperdument comme d'une guigne des conneries qu'il venait de débiter. Ce qu'elle savait en revanche, c'est qu'elle était folle de lui. Ou du moins, elle était en train de le devenir. Il s'écarta promptement, le visage étonné.
- "Je suis sérieux, Bella. Tu risques d'avoir des emmerdes. De grosses emmerdes."
- "Ferme-là." Répondit-elle en se ruant sur ses lèvres une nouvelle fois. Cette fois ci, il se laissa faire et passa ses bras derrière son dos. Bella fourrageait dans ses cheveux désordonnés et caressa ses lèvres de sa langue. Il ne se fit pas prier et bientôt, leurs langues dansaient et s'entortillaient dans un ballet digne de l'Opéra.
Il émit un grognement alors qu'elle se rapprochait de plus en plus de lui, puis il la pressa contre lui en la serrant avec force. De là où elle se trouvait, elle pouvait aisément sentir son érection se réveiller. Cela la fit gémir et elle cambra le dos afin de le rapprocher d'elle. Son intimité commençait à s'humidifier et toutes pensées cohérentes quittèrent son cerveau.
Les mains d'Edward passèrent sous son chandail et lui caressèrent le dos près de l'endroit où se trouvait l'agrafe de son soutien-gorge, provoquant ainsi chez elle, une multitude de frissons atterrissant tout droit jusque dans son bas-ventre. Une des mains descendit le long de son dos, caressant sa fesse avant de se poser sur sa cuisse et de l'empoigner. La jambe se retrouva pliée en deux contre lui et Bella se sentit arquer le dos encore plus intensément.
- "Edward, j'ai ici le…"
Charlie qui venait de faire irruption dans la pièce se figea, hébété en voyant sa fille dans une telle position. Edward et Bella tournèrent la tête brusquement vers lui, le visage complètement apeuré. Ils se séparèrent à une vitesse fulgurante, tout en fixant Charlie, qui fixait lui-même sa fille avec un air choqué et étonné sur le visage.(N/L2:...OH MON DIEU pris la main dans le sac mdr )
Aucun d'eux ne parlaient et pourtant, ils avaient tous les trois la bouche grande ouverte. Bella avait les yeux baissés, morte de honte, et n'osait pas regarder son père qui lui, ne la quittait pas des yeux, tandis que Edward regardait Charlie avec gêne et embarras. Drôle de façon de procéder pour plaire au père de la fille de ses songes…
- "Hum…" Charlie se racla la gorge. "J'ai ici le rapport d'autopsie." Dit-il à Edward, tout en regardant Bella.
- "Euh… Merci." Répondit-il avec gêne. Charlie s'avança et déposa le dossier sur le bureau d'Edward, puis se retourna vers sa fille.
- "Bella, j'imagine que puisque tu es ici, tu vas pouvoir me ramener à la maison?" Bella qui ne savait plus où se mettre s'éclaircit la gorge avant de parler.
- "Mais, je suis venue avec ma voiture et je…"
- "On prendra la tienne et tu m'emmèneras demain matin." Bella qui ressemblait probablement à un plaque chauffante tellement elle était rouge, ne put s'empêcher de bégayer.
- "Euh… Tu es sûr? Je veux dire que…"
- "Bella." La coupa-t-il de façon autoritaire. "Tu me ramènes." Bella ne put rien faire que de hocher la tête. Vu le ton qu'il avait employé, aucun doute qu'il n'avait qu'une seule envie, la cuisiner durant le trajet en voiture.
- "Euh… D'accord." Charlie se dirigea vers la porte et fit signe à sa fille de la tête.
- "On y va?" Bella regarda Edward en se mordant la lèvre et se retourna vers son père.
- "J'arrive dans quelques minutes." Charlie parut dubitatif.
- "Quelques minutes…" Marmonna-t-il. Il se tourna vers l'homme qui venait d'embrasser sa fille honteusement avant qu'il ne débarque. "À demain Edward." Salua-t-il en ouvrant la porte, puis en disparaissant.
- "Chef Swan." Salua ce dernier avec réserve. Lorsque Charlie quitta le bureau, Bella et Edward se regardèrent totalement embarrassés. Edward se retenait tout de même de rire.
- "Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que j'ai l'impression de vivre le moment le plus embarrassant de ma vie, il y en a toujours un autre qui arrive après?" Se plaignit Bella en se cachant le visage.
- "Je crois que j'ai dû perdre tous les bons points que j'avais gagné." Réalisa Edward avec amusement. Bella releva la tête vers lui et se rapprocha de lui.
- "Je ne crois pas. Mon père t'adore. C'est drôle de savoir qu'il te connaît plus que moi. J'ai l'impression qu'il te mangerait dans la main. C'est plutôt moi qui devrais m'inquiéter. Je crois qu'il a l'intention de me faire passer un interrogatoire digne du chef de la police de Forks. Ainsi qu'un savon." Confia-t-elle avec appréhension. Il lui sourit.
- "C'est tout de même une chance qu'il ait débarqué à l'improviste." Fit Remarquer Edward. Bella fronça les sourcils. "Je ne sais pas ce qu'il se serait passé, si ça n'avait pas été le cas. Je t'aurais sans doute prise contre ce mur."
Bella devint livide. C'est justement pour ça qu'elle avait envie de tuer Charlie à cet instant précis. (N/L2: Moi aussi...) A cause de lui, elle n'aurait pas l'occasion de se faire prendre contre un mur par Edward Cullen. Arrête de répéter cette phrase. C'est déjà assez dur de se retenir quand c'est lui qui la prononce avec sa voix hypnotiseuse et envoûtante…
- "Une chance, en effet…" Marmonna-t-elle sur un ton ironique. Edward l'observa avec amusement. Il se rapprocha d'elle encore plus, et put sentir son délicieux parfum de freesia, le consumer.
- "Donc… J'imagine que j'aurai l'occasion de te voir ici demain?" Supposa-t-il avec un sourire en coin, tandis qu'il lui caressait la joue, et qu'elle sentait son entrejambe mal à l'aise.
- "C'est fort possible." Murmura-t-elle en manquant totalement d'assurance. Ils se regardèrent dans le fond des yeux, tout souvenir de l'interruption de Charlie avait disparu. C'était comme s'il n'était jamais venu et que la tension qui émanait de leurs deux corps était toujours présente.
- "Il a dit quelques minutes?" Demanda-t-il dans un souffle.
- "Il me semble." Susurra-t-elle. Sans plus attendre, il se jeta sur ses lèvres avec une impatience mal dissimulée et l'embrassa passionnément. Bella sentit son dos heurter un mur, tandis que sa bouche s'ouvrait pour laisser passer sa langue qui prenait un malin plaisir à taquiner la sienne.
Leurs langues se cherchaient, se soudaient, tout comme leurs corps s'emboîtaient, faisant ainsi irradier la pièce d'une chaleur caniculaire. Les mains d'Edward se déplaçaient partout sur le corps de Bella, sur sa silhouette, ses cuisses, n'hésitant pas à frôler ses seins par-dessus la parcelle de vêtement qui les recouvraient…
Bella émit un faible gémissement et s'accrochait à ses épaules, sentant ses jambes flageoler et vaciller. En entendant Bella gémir, Edward se figea instantanément et s'écarta de quelques centimètres. Il se passa une main sur le visage pour reprendre ses esprits, tandis que Bella demeurait immobile et restait pantoise, à tenter de reprendre sa respiration bruyante.
- "Je crois que tu ferais mieux de t'en aller." Décréta-t-il, encore essoufflé. Elle hocha la tête.
- "Bonne idée."
La tension sexuelle qui les habitait tous les deux resterait insoutenable tant qu'ils se tiendraient à proximité de l'autre personne. Bella hésita à aller l'embrasser pour lui dire au revoir, mais se restreint. Pas la peine d'en rajouter une couche. Ils se regardèrent avec frustration et contrariété. Il lui fit un faible sourire contrainit, comme pour montrer qu'il était désolé et elle lui rendit. Ils se saluèrent silencieusement, par la simple force de leurs regards.
- "La prochaine fois que tu m'embrasses comme ça, T'auras intérêt à finir ce que t'as commencé." Prévint-elle sur un ton autoritaire et sans réplique. Elle ouvrit la porte, et sortit du bureau en poussant un profond soupir de frustration, tandis qu'il soupirait de déception lui aussi.
Elle sortit du poste de police et vit son père qui l'attendait devant sa voiture, le visage perturbé et grognon. Génial. En plus d'être profondément frustrée, il faut en plus que tu te tartines un papa ronchon pendant le trajet…
Elle s'avança vers sa portière sans prendre la peine d'affronter son père dans les yeux et s'engouffra dans l'habitacle de son Audi, tandis que Charlie s'assit coté passager. Elle démarra en trombe, passablement énervée à cause de ses fichues hormones qui lui hurlaient de faire demi-tour.
- "Je te trouve bien silencieuse." Remarqua Charlie au bout de plusieurs minutes de profond silence. Bella soupira avant de parler sèchement.
- "Vraiment? J'attends seulement que ce soit toi qui daignes dire un mot." Charlie marmonna quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe et se lança avec un manque d'aplomb total. Il avait toujours détesté ce genre de conversations.
- "Alors toi et lui, vous êtes…"
- "Oui." Coupa Bella avec dureté. Elle ne pouvait pas contrôler sa mauvaise humeur. De plus, elle non plus n'aimait pas ce type de discussions et n'avait qu'une seule envie, en finir rapidement.
- "Et est-ce que ça fait longtemps?" Demanda Charlie.
- "Non." Il resta silencieux quelques secondes, anticipant déjà la prochaine question qu'il allait poser. À ce moment précis, il détestait son rôle de père.
- "Et est-ce que vous avez déjà…"
- "Papa!" Le coupa-t-elle fortement. "La dernière chose dont j'ai envie à cet instant précis, c'est de parler de sexe."
Charlie se tortilla sur son siège, mal à l'aise.
- "Et pourquoi pas maintenant?" S'étonna-t-il.
- "Parce que!" Hurla-t-elle à pleins poumons. Rien que de penser à ce qu'elle aurait pu faire dans ce foutu bureau si son foutu père n'avait pas rappliqué la mettait hors d'elle et la frustrait encore plus. Charlie se tut, n'osant pas réveiller la bête qu'était Bella à l'heure actuelle.
Le trajet se fit en silence, entre Bella qui intériorisait difficilement sa colère, et Charlie qui avait peur de sa fille. Quelle drôle de situation quand on sait que c'est lui qui était sensé être énervé, et elle qui devait avoir peur en sachant qu'il portait une arme sur lui.
Elle se gara promptement, coupa le moteur, et sortit de la voiture en claquant la porte plus fort que nécessaire.
- "Je suis content pour toi." Entendit-elle la voix de Charlie derrière elle. Elle se retourna.
- "Quoi?" Demanda-t-elle interloquée.
- "Je suis heureux pour toi." Répéta-t-il. "Heureux que tu sois enfin passée à autre chose. Jacob n'était pas un type bien. Il était trop immature et n'était pas assez bien pour toi. Même Billy est d'accord avec moi. Il a vraiment honte de l'attitude que son fils a eu envers toi." Bella hocha la tête mais se tut. Elle se fichait éperdument des états d'âmes de Billy Black à l'heure qu'il était. Elle n'avait envie que d'une seule chose.
"Enfin bref," Reprit Charlie, "Je suis content pour toi. Tu as rencontré quelqu'un de beaucoup plus mature, j'en suis persuadé." Bella rougit légèrement et lui sourit.
- "Merci."
- "Mais Bella, j'ai une faveur à te demander." Tonna-t-il avec un air désespéré. "Je suppose que je risque de te croiser plus souvent sur mon lieu de travail. Mais s'il te plait, épargne-moi une nouvelle scène comme celle-ci. Je n'ai certainement pas envie d'assister à ce genre de truc une seconde fois."
- "Bien sûr." Garantit-elle. Elle non plus n'avais point du tout envie de réitérer un moment embarrassant comme celui-là.
Elle se précipita dans la maison et courut en haut, avant d'entrer en furie dans la chambre d'Alice. Cette dernière qui était en pleine couture tourna la tête brusquement et fut étonnée de voir la tête de sa meilleure amie dans un tel état de détresse. Aussitôt qu'elle eut compris ce qu'elle avait, elle fit un sourire espiègle.
- "Toi, je sais ce que tu as et ce que tu cherches." Déclara-t-elle en riant presque.
- "Si tu le sais, alors tu vas me dire où il est." Répliqua Bella sur un ton ironique. Le sourire d'Alice s'agrandit tellement qu'elle ressemblait à un clown.
- "Premier tiroir de l'étagère à coté de mon lit." Répondit-elle.
- "Merci."
Bella se rua vers l'étagère et tira avec violence le tiroir. Elle chercha quelques secondes avant d'enfin parvenir à trouver l'objet de ses désirs. Elle prit en main le vibromasseur et referma le tiroir sans aucune délicatesse. Elle entreprit de sortir de la chambre mais Alice la héla.
- "Eh, Bella!" Elle se retourna. "J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux alors tu y fais attention, d'accord? Je te signale que c'est mon meilleur ami depuis que je suis arrivée ici."
Bella hocha la tête, puis sortit en trombe. Elle marchait tellement rapidement qu'elle percuta son frère de plein fouet sans s'en rendre compte.
- "Pardon." S'excusa-t-elle en relevant la tête. Elle vit qu'il était habillé en tenue de sport.
- "Y a pas de mal." Sourit-il. "Ce n'est pas comme si c'était la première fois, pas vrai?" Elle ignora sa remarque et lui lança un regard noir.
- "Tu comptes aller à la salle de sport à cette heure là?" S'enquit-elle surprise. Il secoua la tête.
- "Je vais seulement courir quelques pâtés de maisons." Il analysa sa sœur de la tête aux pieds et lorsqu'il vit ce qu'elle tenait dans la main, il eut un sourire machiavélique. Bella qui n'avait pas la moindre envie de perdre son temps avec son idiot de frère se remit à marcher en direction de sa chambre. "Qu'est-ce que tu as dans les mains?" Demanda-t-il innocemment.
- "Une brosse à dents électrique." Rétorqua-t-elle excédée. Il éclata de rire.
- "Amuse-toi bien dans ce cas. Mais je te préviens. Il est hors de question que je te cède la douche en premier quand je rentrerai." Pour toute réponse, elle lui tira la langue.
- "J'essaierai d'avoir fini avant que tu ne sois rentrée." Il se remit à rire de façon tonitruante.
- "Vu ta tronche, t'auras certainement pas fini avant demain." Elle grogna d'énervement.
- "Tu m'énerves!" Cria-t-elle avant de claquer violemment la porte de sa chambre, tandis qu'Emmett explosait littéralement de rire.
- "Allez! Dépêche-toi un peu, bon sang!" Ordonna Bella à son père, le lendemain matin. Celui-ci grogna d'exaspération.
- "Bella, il est six heures du matin. Pourquoi diable me dépêcherais-je d'aller travailler à une heure pareille?!?"
- "Tu as toujours dit que tu aimais partir de bonne heure, pas vrai?" Rétorqua-t-elle innocemment.
- "Six heures, Bella. Six heures! Je ne sais même pas pourquoi je suis réveillé!" Elle soupira.
- "Mais enfin, ce n'est pas si tôt! Le temps d'y être, il sera six heures et quart. Et puis des fois, tu pars à six heures et demi. Ça ne fait pas une très grande différence."
- "Je partais à six heures et demi quand votre mère était encore là, et que je n'avais pas à m'occuper de vous vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Aujourd'hui, je ne suis plus autant du matin."
- "Oui et bien tu peux t'y remettre, maintenant qu'on a plus besoin de toi pour se faire à manger." Il secoua la tête.
- "C'était il y a trop longtemps. Quand Emmett n'était qu'un petit garçon turbulent qui courrait partout en renversant son bol de lait et qui se mettait à pleurer parce qu'il ne pouvait plus manger ses céréales."
- "Tu sais très bien que les céréales sans lait ne sont pas bonnes." Rétorqua Emmett qui venait d'entrer dans la cuisine, sous l'effarement général.
- "Mais qu'est-ce que tu fais debout, toi?" S'enquit Bella. Emmett haussa les épaules.
- "Vous faites un boucan pas possible. Impossible de dormir." Charlie se renfrogna.
- "Plains-toi à ta chère sœur qui m'a forcé à me lever pour je ne sais quelle raison."
- "Je te l'ai déjà dit." Répliqua cette dernière. "Je veux t'accompagner plus tôt au boulot, pour pouvoir arriver plus tôt au lycée."
- "Tu veux plutôt dire, l'accompagner plus tôt au boulot, pour pouvoir rester plus longtemps là-bas, avant d'aller plus tard au lycée." Contra Emmett avec un sourire.
- "La ferme, toi." S'emporta Bella.
- "Pourquoi est-ce qu'elle voudrait rester plus longtemps?" Demanda Charlie perdu, avant de regarder son fils qui arborait un sourire plein de sous-entendus. Il comprit soudainement. "Oh, je vois…"
- "T'exagères un peu, tout de même." Dit Emmett. "Je suis sûr que vu l'heure qu'il est, il sera même pas encore arrivé."
- "On ne sait jamais." Répondit-elle énervée. Charlie soupira.
- "Tu sais quoi, Bella? Plus jamais tu ne m'accompagneras au travail."
- "Parfait. Mais ce matin, c'est moi qui m'en occupe parce que Monsieur a tenu à ce que je parte avec lui, hier." Dit-elle de façon acide.
- "Dis donc, Bella." Annonça Emmett. "Tu veux pas redevenir célibataire?"
- "Toi, je t'ai dit de te la fermer." Lui cloua-t-elle le bec.
- "Bon, on y va Mademoiselle la despote?"
- "Et bien c'est pas trop tôt." Soupira-t-elle de soulagement. Emmett secoua la tête d'incrédulité.
- "On dirait Staline*." Bella se figea avec étonnement.
- "Tu connais Staline, toi?"
- "Tu me prends pour qui, Un demeuré?" Demanda-t-il blessé. Elle sourit faiblement. (N/L1: Ptdr! t'es trop forte popo j'adore cette scène)
- "Non, mais tu es Emmett. T'es celui qui réfléchit jamais avant de parler."
- "Je retiendrai." Dit-il en faisant mine d'être offensé. "Merci l'intello coincée."
- "Je ne suis pas coincée!" Protesta-t-elle. Il s'esclaffa.
- "Au fait, Alice m'a chargé de te dire qu'elle voulait récupérer son vib… Sa brosse à dents électrique." Corrigea-t-il en se souvenant de la présence de son paternel. Bella lui lança un regard noir.
- "Sur mon bureau." Répondit-elle rougissante. Charlie fronça les sourcils d'incompréhension. Puis il soupira d'agacement.
- "Bella, je vous ai déjà répété qu'une brosse à dents ne se prêtait pas, qu'elle soit électrique ou non." Dit-il d'un air lasse. Bella piqua un fard.
- "Pardon Papa. Je ne recommencerai plus." Emmett était hilare. "Est-ce qu'on peut y aller maintenant?" Soupira-t-elle d'impatience. Charlie grogna de mécontentement et suivit sa fille à l'extérieur de la maison, alors qu'Emmett explosait de rire, réveillant ainsi Alice qui allait lui rendre la monnaie de sa pièce...
Le trajet jusqu'au poste de police se fit à une allure beaucoup trop lente au goût de Bella, et bien trop rapide pour Charlie qui s'était rendormi sur son siège. Lorsqu'elle se gara et que la voiture s'arrêta brusquement, Charlie sursauta et Bella sentit son sang lui monter à cause de l'anxiété et de l'appréhension qui revenait. Elle jaugea le paysage du regard, constatant que le poste était désert. Elle regarda les alentours avec déception, jusqu'à ce qu'elle le voit, adossé contre un mur, regardant hâtivement sa montre. Il était plus beau que jamais. Elle se demanda comment elle pouvait soutenir la comparaison à ses côtés.
Charlie tourna ses yeux vers l'endroit où elle regardait, avant d'observer attentivement sa fille. Elle avait tellement grandi, bien trop vite pour lui. Elle était belle, ravissante, désirable, douce et généreuse... Il en était vraiment fier. La voir s'épanouir, s'affirmer, devenir indépendante et vivre sa vie, l'attristait autant que ça le rendait heureux. Cela le rendait nostalgique. Il avait l'impression d'avoir vieilli et de ne plus servir à rien, maintenant que ses deux enfants n'avaient plus besoin de lui.
Mais en la regardant bien et en voyant cet éclat d'étincelle dans ses yeux, il ne put s'empêcher de se sentir comblé face au soudain bonheur de sa fille. Alors lentement, il soupira et déclara.
- "Vas-y."
Elle se retourna vers lui, les sourcils froncés et esquissa un léger sourire du bout des lèvres. Elle lui fit un bisou sur la joue gentiment et sortit en trombe de la voiture. Puis elle se précipita vers lui en courant. Lorsqu'il la vit, il lui offrit un sourire en coin à faire pâlir, et elle lui sauta dans les bras.
Et c'est ainsi que se déroula les deux semaines suivantes.
Chaque jour, Edward l'attendait au lycée pour lui dire bonjour. Bella se surprit même à vouloir arriver au lycée plus rapidement. Le soir, il l'emmenait souvent quelque part, rendant ainsi Alice surexcitée par le fait de pouvoir s'occuper de Bella tous les jours. Cette dernière se laissait d'ailleurs faire sans grande peine puisqu'elle avait trouvé une réelle motivation de se féminiser un peu plus. Elle était encore bien réticente à se maquiller, mais Alice ne désespérait pas. Elle ne lâcherait pas le morceau.
Chaque moment passé à ses cotés rendait Bella plus joyeuse qu'elle ne l'avait jamais été. Elle avait l'impression que le temps qu'ils passaient ensemble n'était et ne serait jamais assez. Elle avait l'intime conviction qu'elle ne pourrait jamais se passer de lui. Petit à petit, elle réalisa qu'elle commençait à éprouver des sentiments profonds et sincères pour lui. Quand il n'était pas avec elle, il lui manquait. Elle pensait à lui constamment. Mais ce qu'elle éprouvait pour lui lui faisait peur malgré tout. Elle avait une confiance en lui, qui grandissait à grands pas à chaque seconde, sans jamais décroître. Et si elle continuait à se développer, cette confiance se transformerait alors en une confiance aveugle, qui lui ferait perdre toute sa raison et sa logique. Et cela, elle ne le désirait point.
Elle avait déjà voué une confiance aveugle en quelqu'un, et ce quelqu'un l'avait profondément déçu. Elle ne voulait pas chuter une nouvelle fois du piédestal sur lequel elle s'était positionnée. Il fallait qu'elle reste lucide si elle ne voulait pas avoir à souffrir de nouveau par une quelconque trahison. Bella sentait bien que tomber amoureuse était plus fort qu'elle, et que cela lui serait extrêmement aisé de tomber amoureuse de lui.
Se forcer à s'imposer des limites, était aussi difficile que de gravir une montagne comme l'Everest, alors que de tomber amoureuse de cet homme était aussi facile que de se laisser tomber de cette montagne. Mais elle n'avait pas le choix. Enfin si, elle l'avait. Mais elle refusait de choisir la facilité et de se rétamer une nouvelle fois. Elle était compliquée, elle le consentait. Mais c'était son instinct de survie qui lui dictait sa conduite à présent. Surtout qu'elle sentait bien qu'une trahison venant d'Edward lui serait bien plus fatale que celle venant de Jacob. Cette fois, elle ne pourrait pas s'en remettre.
Edward avait tout de même prit une place bien consistante dans sa vie en seulement deux semaines.
Il s'entendait très bien avec toute la famille de Bella. Enfin toute la famille, signifiait seulement Emmett, Alice et Charlie. Il passait beaucoup de temps chez elle depuis qu'il avait sympathisé avec Emmett. Bella se rappelait encore de la façon dont ces deux-là s'étaient bien entendus...
Ils rentraient à la fin de la journée.
- "STRIKE!!!" Entendirent-ils venant du salon. Lorsqu'ils s'y rendirent, ils découvrirent avec étonnement un Emmett et une Alice assis près de la table, avec un plateau d'échecs posé devant eux.
- "Alice." Reprit Emmett grognon. "Le strike, c'est pour le bowling. Et on n'est pas en train de jouer au bowling." Celle-ci lui tira la langue puérilement.
- "En attendant, c'est moi qui viens de te bouffer ta dame." Répliqua-t-elle, provoquant ainsi un grognement mécontent de la part d'Emmett.
- "Et alors? ça veut pas dire que t'as gagné."
- "Non, mais sans ta reine t'es complètement fichu." Dit-elle en souriant de satisfaction.
- "Pas nécessairement." Intervint Edward qui s'était rapproché de l'échiquier. Les deux adultes - ça, ça reste encore à prouver - se tournèrent vers lui et Emmett soupira.
- "Laisse tomber Eddy. Je peux t'appeler Eddy pas vrai?" Edward fronça les sourcils.
- "J'aimerais autant que tu t'abstiennes."
- "On ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut." Rétorqua Emmett. "Bref Eddy, c'est gentil de vouloir me remonter le moral, mais Alice vient encore une fois de me plumer." Celle-ci s'octroya un sourire de fierté.
- "Je te conseille de ne pas trop la ramener, Alice." Annonça Bella. "Gagner une partie d'échecs contre Emmett n'est pas un exploit formidable." Alice éclata de rire.
- "C'est juste. Mais ce n'est pas une partie d'échecs que je viens de gagner contre Emmett, c'est toutes nos parties d'échecs que j'ai gagné." Emmett se renfrogna.
- "Mais enfin c'est pas ma faute!" Se plaignit-il. "C'est juste qu'à chaque fois, j'ai l'impression que tu prévois à l'avance le coup que je vais faire. Du coup, tu me prends toujours au dépourvu."
- "Arrête de te chercher des excuses." Soupira Alice. "Tu es nul, c'est comme ça, tu n'y peux rien."
- "Il n'est pas nul." Contra Bella. "C'est juste qu'il n'est pas à ta hauteur." Les deux filles éclatèrent de rire.
- "Remarque, que peut-il bien faire contre une super extralucide et une intello surdouée?" Plaisanta Alice. Bella rigola tandis qu'Emmett soupira de dépit.
- "Tu as vu ce que je suis obligé de supporter?" Demanda-t-il à Edward. "Ces deux-là se sont toujours liées contre moi depuis l'école. Et elles n'ont jamais arrêté leurs railleries à propos de moi."
- "Elles ont besoin d'une bonne correction." Répondit Edward avec un sourire en coin. "Si tu les battais aux échecs, tu leurs prouverais qu'elles ont tort de te sous estimer."
- "Dans tes rêves!" S'exclama Alice.
- "Comme si lui, pouvait battre Alice." Rétorqua Bella en riant.
- "Je ne suis pas d'accord." Protesta Edward. "Tiens, je parie dix dollars qu'Emmett met ton roi en échec dans cette partie." Bella et Alice écarquillèrent les yeux.
- "Edward..." Avertit Bella. "Tu ne devrais pas. Personne ne bat jamais Alice. Encore moins Emmett."
- "Il y a un début à tout." Rétorqua-t-il. Emmett se racla la gorge.
- "Et comment veux-tu que je gagne? Je n'ai même plus de reine!" Edward chuchota quelque chose dans l'oreille d'Emmett et ce dernier se mit à faire un sourire machiavélique. "Je vais te zigouiller, lutin des forêts." Lança-t-il. Celle-ci sourit.
- "C'est-ce qu'on va voir."
- "Bon et bien pari tenu." Fit Bella en sortant un billet de dix dollars de sa poche. "Alice va le massacrer, si ce n'est pas déjà fait."
Et durant toute la fin de la partie, Edward s'amusait à coacher Emmett en lui dictant des manœuvres alors que Bella regardait la partie en encourageant silencieusement Alice. Puis au bout d'une dizaine de minutes, grâce à ses deux tours, Emmett finit par mettre le roi d'Alice en échec sans que celle-ci ne l'ait vu venir.
- "ÉCHEC ET MAT!" Hurla Emmett en se levant, faisant au passage tomber l'échiquier et toutes les pièces. Alice se mit à crier tandis que Bella était scotchée, la bouche ouverte. "Ou si tu préfères, Strike!" S'esclaffa-t-il.
- "Je n'arrive pas à le croire." Alice prit sa tête entre les mains. "Je n'ai encore jamais perdu..."
- "I am the winner, You are the looser!" Chantonnait Emmett avec fierté.
- "Incroyable." Murmura Bella. "Comment t'as fait?" Demanda-t-elle à Edward. Celui-ci haussa les épaules avec désinvolture.
- "Personne n'est imbattable aux échecs."
- "Moi je le suis!" Protesta Alice. "Enfin je l'étais."
- "Ce temps est révolu, ma chère Alice." Dit Emmett. "Grâce à mon nouveau pote Eddy", Il lui asséna une tape dans le dos qui le fit toussoter. "C'est moi le nouveau champion de la maison! D'ailleurs Bella, celui-là t'as intérêt à le garder." Dit-il en ricanant. Bella se mit à rougir.
- "Qu'est-ce que tu vas faire avec mes dix dollars?" Demanda-t-elle en faisant une moue boudeuse. Il sourit.
- "Il va m'inviter à manger une pizza." S'exclama Emmett. "Pas vrai Eddy?" Ce dernier fronça les sourcils, n'étant pas très friand du nouveau surnom qui lui était attribué.
- "En réalité je comptais inviter Bella." S'excusa-t-il.
- "Ouais et bah t'as pas le choix." Rétorqua Emmett. "Et puis j'ai envie que tu m'apprennes à dégainer une arme, ça doit être trop cool."
Et c'est de cette façon qu'Edward s'est fait soudainement renommé Eddy et qu'il est devenu le nouveau meilleur ami d'Emmett. Bella était vraiment heureuse qu'il s'entende bien avec son frère.
Sans le voir venir, le temps était passé à une allure rocambolesque et Noël avançait à grands pas. Jusque-là, aucun problème n'était encore survenu.
Malheureusement rien ne se passe jamais comme on le souhaiterait. Et le premier élément déclencheur aux problèmes qu'ils allaient rencontrer, arriva par un après-midi enneigé, une semaine avant la veille de Noël.
Bella et Edward se baladaient mains dans la main dans le parc où ils avaient désormais l'habitude d'aller.
- "Donc, si je comprends bien..." Commença Bella. "La police et le F.B.I sont en guerre."
- "C'est exactement ça." Répondit Edward en hochant la tête.
- "Mais enfin c'est complètement débile. Vous représentez les forces de l'ordre. Vous êtes sensés instaurer la paix et vous battre contre les criminels. C'est pas en vous querellant pour des histoires idiotes que vous montrerez le bon exemple."
- "Ce ne sont pas des histoires idiotes." Se défendit-il. "Le F.B.I nous vole nos enquêtes. On passe des heures à décortiquer la scène de crime, interroger les potentiels témoins, analyser le profil du tueur, et eux ils débarquent et prennent la relève, sans qu'on ait notre mot à dire. Et puis il n'y a pas que ça qui nous déplaît. Il y a leurs méthodes aussi."
- "Pourtant à la télé, ils sont plutôt bien représentés." Fit remarquer Bella.
- "Ne te fie pas aux séries que tu regardes à la télévision." Lui dit Edward. "Ils les qualifient en héros, alors qu'en réalité ce sont des sales types."
- "Tu n'es pas impartial." Répliqua Bella.
- "Peut être que je ne le suis pas." Rétorqua Edward en se tournant vers elle. "Mais toi, tu es bien trop naïve pour ton propre bien." Bella fronça les sourcils. Elle ne savait pas vraiment comment prendre cette remarque. "Mais c'est ce qui fait que tu me plais." Termina-t-il en l'embrassant tendrement, tandis qu'elle souriait.
- "Edward?" Interrompit une voix familière que Bella n'aurait jamais voulu entendre à nouveau. Ils se tournèrent tous les deux avec étonnement vers un homme charismatique, les cheveux blonds avec une dégaine qui ne manquait pas d'assurance. Edward fronça les sourcils et resta sur la défensive.
- "Jasper Withlock." Salua-t-il froidement. Jasper émit un sourire hautain et curieux.
- "Edward Cullen. Alors ça, c'est dingue. Combien de temps? Combien d'années?"
- "Probablement pas assez." Répondit sèchement ce dernier, alors que Bella commençait à appréhender et tentait de restreindre sa colère qui montait. La seule et unique fois qu'elle avait vu ce Jasper Withlock, il avait été ignoble envers son amie et elle n'avait qu'une envie, lui mettre une baigne à la Emmett.
- "Que fais-tu à Forks?" Demanda-t-il. "Je n'ai pas eu de nouvelles de toi depuis le jour où tu as mystérieusement disparu de la circulation."
- "Je suis ici pour le travail."
- "Ah oui, on m'a dit que tu avais intégré les rangs de la police. Comment ça se passe?" Demanda-t-il.
- "Très bien. Et toi? Tu t'es associé avec mon père et Aro, il me semble." Il hocha la tête dédaigneusement.
- "Mon frère Peter n'était pas vraiment d'accord, mais j'ai réussi à l'en convaincre. C'est sa femme Charlotte qui ne voulait pas."
- "Et elle a bien raison." Répliqua Edward. Jasper fronça les sourcils d'incompréhension.
- "Qu'est-ce qu'il te prend, Edward? Nous étions de très bons amis, auparavant. Même les meilleurs. Pourquoi cette soudaine attitude distante?"
- "Et bien depuis que tu t'es transformé en Carlisle Cullen Junior, je dois t'avouer que j'ai un peu du mal avec toi." Répondit-il avec un sourire hypocrite.
- "Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire." Répliqua Jasper. "Et puis cela fait des années que l'on ne s'est pas vu. Tu ne peux pas réellement émettre de jugement à mon égard." Bella pouffa discrètement. Rien que sa façon de parler le rendait hautain, supérieur et dégoûtant.
- "Je n'ai pas besoin de te voir pour le savoir." Fit remarquer Edward. "Je n'ai peut être plus aucun contact avec toi, ni avec aucun d'entre vous mais je m'informe. J'ai lu des tas d'articles te concernant toi, ou qui que ce soit que je connaissais. Et tout cela m'a donné une assez bonne idée de ce que tu étais devenu."
Jasper inspira pour ne pas riposter méchamment, alors que Bella faisait tout pour garder le peu de self contrôle qu'elle avait. Si ce type ne s'en allait pas bientôt, elle ne résisterait pas à son envie de le frapper.
- "Tu as revu tes parents depuis que tu es ici?" Demanda soudainement Jasper avec une pointe de provocation. Edward s'emporta.
- "Certainement pas!" Bella serrait sa main pour essayer de le détendre un peu. Cela fonctionna et ses traits s'adoucirent.
- "Pourtant ils sont au courant que tu loges dans cette ville, car figure-toi qu'ils sont ici." Lui apprit le blond. Edward se figea.
- "A Forks?" Jasper hocha la tête en souriant faussement.
- "Ils sont arrivés depuis quelques semaines. Ils séjournent dans la villa qui se trouve en bordure de la forêt."
- "Qu'est-ce qu'ils fichent ici?" Demanda-t-il avec appréhension et crainte. Jasper haussa les épaules.
- "Carlisle a eu l'envie de revenir diriger ici. La banque à Forks étant trop petite et trop faible, il va se poser à celle de Port Angeles." Bella fronça les sourcils. Elle n'aimait pas du tout le fait que des gens pareils s'installent dans les environs. Edward posa la question qui brûlait sur les lèvres de Bella.
- "Pourquoi revenir à Forks? Il a tout ce qu'il veut à Washington. Pourquoi venir dans ce coin paumé dont il était si heureux de mettre les voiles?"
- "Ils veulent te récupérer." Edward se tendit.
- "Ils peuvent toujours rêver." Marmonna-t-il avec une voix rocailleuse. Jasper soupira.
- "Tu devrais les revoir." Lui conseilla-t-il. "Il s'agit de tes parents, tout de même."
- "Je te remercie Jasper, mais je me porte très bien sans eux." Rétorqua-t-il froidement.
- "Réfléchis-y. Ils donnent leur traditionnel dîner, la veille de Noël. Tu pourrais venir puisqu'il aura lieu ici." Edward secoua la tête de façon irrévocable.
- "Hors de question." Trancha-t-il sur un ton sans appel. Jasper soupira.
- "Je ne crois pas que tu aies le choix. Ils t'obligent à venir. Ils souhaitent même que tu amènes la fille qui se tient à côté de toi." Dit-il en désignant Bella d'un signe de tête, sans même un regard pour elle. Edward se braqua instantanément.
- "Jamais Bella n'ira là-bas." Annonça-t-il.
- "Bella? Joli prénom." Dit-il en posant pour la première fois ses yeux sur la jeune fille. Bella sentit ses nerfs lâcher et elle lui adressa un regard meurtrier.
- "Vous ne vous souvenez pas de moi?" Demanda-t-elle méchamment. Edward fonça les sourcils d'étonnement alors que Jasper émit un rire amusé.
- "Et où vous aurais-je rencontré? Je ne fréquente pas les gens de classe moyenne." Bella ouvrit la bouche d'incrédulité.
- "Ne parle pas d'elle comme ça devant moi." S'énerva Edward.
- "Vous l'avez fait pleurer!" Cria Bella en colère. "Vous ne vous souvenez pas? Une petite brune chétive qui se trouve être ma meilleure amie et que vous avez offensé." Jasper fronça les sourcils et secoua la tête. Edward était surpris.
- "Bella, qu'est-ce que c'est que cette histoire?" Demanda-t-il.
- "C'était il y a trois semaines." Répondit-elle énervée en regardant Jasper. "On se baladait à Port Angeles le weekend après le jeudi de Thanksgiving. Et Alice s'est disputée avec sa peste de fiancée pour un chemisier. Maria il me semble."
- "N'insulte pas Maria, je te prie." Lui pria Jasper.
- "Il nous a insultées!" Hurla Bella avec haine. "Il lui a carrément proposé de l'argent pour qu'elle cède, et ils nous a dénigrées." Un éclair d'illumination et de compréhension passa dans les yeux bleus de Jasper.
- "Ah mais oui!" S'exclama-t-il. "Une petite idiote qui a refusé pour je ne sais quelle raison l'argent que je lui ai gentiment proposé. Je n'ai jamais compris pourquoi, d'ailleurs."
- "Espèce d'ordure!" Insulta Bella en voulant le gifler. Malheureusement elle fut retenue par Edward qui la maintenait fermement, tout en lorgnant Jasper avec un regard sévère.
- "Tu veux bien calmer ta copine?" Lança Jasper. "Elle est en train de devenir folle. Une véritable furie. Je vous rappelle que nous nous trouvons dans un lieu public, où des enfants sont juste à côté."
Ce fut la goutte d'eau pour Edward. Il lâcha subitement Bella et se précipita vers Jasper en le plaquant contre un arbre se trouvant à proximité. Bella était sous le choc. Il le tenait par le col et lui lançait un regard menaçant.
- "Tout d'abord, je t'interdis de parler de ma copine comme ça. La prochaine fois que tu lui manques de respect, c'est à l'hôpital que tu finiras. Ensuite, si tu n'as pas compris en quoi tu avais offensé son amie Alice, ça veut vraiment dire que t'es un vrai connard. Maintenant fiche le camp d'ici avant que ta sale petite tête ne finisse amochée."
Il le relâcha subitement, non sans l'avoir cogné contre l'arbre une nouvelle fois. Jasper était complètement apeuré alors que Bella était impressionnée.
- "Bien, je m'en vais." Déclara Jasper en essuyant ses habits avec le peu d'assurance qu'il avait. "Réfléchis pour le réveillon de Noël. Je pense vraiment que tu devrais les revoir. De toute façon ils ne te laissent pas le choix. Je leur dirai que tu viendras accompagné."
Puis il s'en alla, laissant Edward et Bella seuls. Bella s'approcha de lui et passa ses bras autour de son cou avec un sourire.
- "Tu sais que tu es incroyablement sexy quand tu t'énerves et que tu dis des mots vulgaires?" Demanda-t-elle avant de se mettre instantanément à rougir pour avoir dit ça. Il se détendit et lui offrit un sourire en coin à tomber.
- "Content de le savoir." Répondit-il en déposant ses lèvres sur les siennes. Bella mit fin au baiser.
- "Tu n'as vraiment aucune intention d'y aller?" Demanda-t-elle avec inquiétude. Il fronça les sourcils.
- "Sûrement pas."
- "Tu devrais y penser, tout de même."
- "Bella." Coupa-t-il. "Il est hors de question que je les revoie. De plus, je n'ai certainement pas envie de passer mon Noël loin de toi."
- "Mais je pourrais t'accompagner..."
- "Non!" Tonna-t-il. "Je refuse catégoriquement. Fin de la discussion."
Bella soupira d'incompréhension. Sans trop savoir pourquoi, elle sentait qu'il devait y aller. Et même si elle avait cinq jours pour le faire changer d'avis, elle savait que la négociation risquait d'être très difficile...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire