mercredi 24 mars 2010

Excès de Vitesse: Chapitre 9



Chapitre 9: Christmas

- "Ne bouge pas." Ordonna Alice qui était en train de régler des détails de couture sur Bella.

- "Ça va prendre encore longtemps ?" S'enquit-elle, n'en pouvant plus.

- "J'ai presque fini." Répondit son amie, tandis qu'elle s'appliquait à exécuter des retouches sur sa robe avec un air extrêmement concentré.

- "J'ai l'impression d'être une vraie marionnette."

- "A la différence que toi, tu ne dois pas bouger."

- "Sérieusement Alice. Je commence à avoir des fourmis dans les jambes."

- "J'y suis pour rien si je n'ai eu que cinq jours pour te faire ta robe, mademoiselle la râleuse."

- "Peut être, mais Edward va bientôt arriver et tu n'as toujours pas fini."

- "Oui et bien peut être que tu aurais dû aller en acheter une toute faite, si tu n'es pas contente." Répliqua Alice.

- "Tu sais très bien pourquoi je ne pouvais pas. Et puis tu n'aurais jamais toléré que j'aille en acheter une." Contra Bella.

- "C'est juste… De toute façon aucune robe n'aurait jamais été aussi belle que celle que je suis en train de te faire."

- "Toujours autant d'estime de soi à ce que je vois." Dit Bella avec ironie.

- "Toujours, pour ce qui est du domaine de la mode et du stylisme." Répondit Alice avec fierté. Bella réfléchit à un moyen de faire passer le temps.

- "Pourquoi avoir choisi bleu nuit comme couleur ?" S'informa-t-elle. Alice sourit.

- "C'est Edward qui a choisi la couleur. D'ailleurs je dois admettre qu'il a très bon goût pour un garçon." Bella haussa les épaules.

- "Ça vient surement du milieu d'où il vient." Dit-elle avec désinvolture. Alice releva la tête.

- "Que t'arrive-t-il ? Je te trouve préoccupée." Bella détourna le regard.

- "Je suis juste anxieuse. C'est la première fois que je vais mettre les pieds dans un endroit aussi mondain, peuplé de gens tous plus riches les uns que les autres." Alice soupira.

- "Tu n'étais pas obligée de te porter volontaire pour aller là-bas." Fit-elle remarquer. Bella fronça les sourcils.

- "A t'entendre on dirait que tu penses que c'est une mauvais idée." Alice rabaissa les yeux vers ce qu'elle était en train de faire.

- "Je trouve ça super que tu veuilles passer Noël avec lui. Cependant je ne suis pas sûre que d'aller là-bas soit un bon moyen pour t'amuser."

- "Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" Demanda-t-elle.

- "Que Edward n'a rien inventé quand il t'a dit que ce n'était pas un endroit pour toi. C'est vrai, tu vas te retrouver en présence de gens tellement avares, sûrs d'eux et bourgeois… Ils seront tous comme Jasper Withlock. Tu crois vraiment que ça va te plaire ?" (N/Sam: tous comme Jasper??? ou est le pb???)

- "Je l'ignore Alice. Tout ce que je sais c'est que je veux faire ça pour lui." Décréta-t-elle sur un ton confiant. Alice resta pensive sur les paroles de son amie.

- "J'espère juste que tu n'es pas en train de faire une énorme boulette. Parce que soyons réalistes, toi et moi ne faisons pas parti du même monde que ces gens que tu vas rencontrer."

- "Donc tu penses que c'est une mauvaise idée." Conclut-elle.

- "Je pense qu'Edward avait raison de te dire de ne pas y aller."

Bella resta muette. Elle comprenait parfaitement les réticences de son amie. Il est vrai qu'elle allait plonger la tête la première dans l'inconnu. Dans un monde inconnu, totalement nouveau pour elle. Un monde que son amoureux avait voulu quitter parce qu'il trouvait qu'il n'y avait pas sa place.

Si Edward n'avait pas sa place dans ce monde-là, comment elle, pouvait-elle l'avoir ? Elle qui venait d'une petite bourgade nommée Forks, et qui n'avait même pas les moyens de se payer une robe digne de ce nom, si bien qu'elle avait dû demander à sa meilleure amie de la créer pour elle.

Car Edward lui avait expliqué à quoi ressemblerait cette soirée. Il s'agirait d'un dîner avec peu de personnes, mais où les femmes seraient dans des robes de marques prestigieuses et les hommes dans des costumes de marques, également prestigieuses. Inutile de citer Armani, Yves Saint Laurent ou encore Christian Lacroix. Tout ce qu'elle ne pouvait même pas se permettre de regarder dans les vitrines. Naturellement, Alice s'était montrée d'un véritable entrain et engouement. Et Bella n'avait qu'une envie, se regarder dans un miroir.

Elle se mit à douter de sa bonne idée d'avoir voulu convaincre Edward d'aller là-bas. Peut-être avait-il raison de ne pas avoir voulu s'y rendre et de s'être montré têtu. Peut-elle avait-elle eu tort de l'y contraindre. Mais si elle avait bel et bien raison, si cela permettait à Edward de se réconcilier avec les personnes avec qui il avait coupé les ponts depuis longtemps, elle en serait comblée. C'était tout ce qu'elle désirait. Et c'est pour ça qu'elle souhaitait l'accompagner. Elle savait que ce serait difficile pour lui.

Maintenant il fallait juste espérer qu'elle ne se soit pas trompée, et qu'elle passerait une bonne soirée.

- "J'ai fini." Annonça Alice en un sourire, ramenant ainsi Bella à la réalité.

- "Alors ?" Demanda-t-elle avec crainte. Alice se releva et s'éloigna pour regarder son travail. Puis son sourire s'élargit.

- "Tu es splendide !" Cria-t-elle, contente d'elle-même. "J'ai vraiment fait un super boulot." Bella rit légèrement.

- "Ça ne m'étonne pas venant de toi. Mais je ne sais toujours pas à quoi je ressemble." Alice la prit par le bras et l'emmena dans la salle de bain afin qu'elle puisse se contempler dans le miroir. Bella n'en crut pas ses yeux et resta bouche bée.

Elle avait des bouclettes anglaises qui lui tombaient en cascade sur les épaules, et son maquillage était juste ce qu'il fallait. Pas trop voyant, mais mettant son teint en valeur, ainsi que la couleur de ses yeux. Quant à la robe…

Bella n'arrivait pas à croire qu'elle soit l'œuvre de sa meilleure amie. Des bretelles fines, un décolleté pas trop plongeant, mais qui était tout de même bien prononcé, la forme de la robe saillait étonnamment bien à la silhouette de la jeune fille. Il y a avait une ceinture noir en voile qui lui entourait la taille, ainsi que des bandes noires tout en bas, rappelant la ceinture à merveille. La robe lui arrivait en dessous du genou, et n'avait pas de dentelle, ni quoi que ce soit d'encombrant. C'était ce qui faisait tout son charme.

- "Alice… C'est vraiment toi qui as fait ça ?" S'exclama-t-elle, incrédule.

- "Et ouais…" Soupira celle-ci, fière d'avoir accompli un tel travail.

- "Comment tu as fait pour faire ça en à peine cinq jours ?" S'étonna Bella, toujours aussi émerveillée.

- "Le talent ma chère. Le talent."

- "Elle est magnifique."

- "C'est vrai. Peut-être que je peux la proposer en plusieurs couleurs sur le net. Qu'est-ce que t'en dis ?"

- "J'en dis que c'est une excellente idée. En rouge elle serait belle aussi."

- "Je vais y réfléchir. En attendant, il faudrait peut-être descendre. Charlie et Emmett meurent d'envie de voir à quoi tu ressembles. Et puis Edward va bientôt arriver."

- "Dis… Tu ne m'en veux pas trop de vous abandonner le soir du réveillon de Noël ?" S'enquit-elle. Alice soupira d'exaspération.

- "Bien sûr que non. Il y aura les Clearwater ainsi que les Uley. Sam a capitulé quand Emmett l'a forcé à venir, sous prétexte qu'il doit se rattraper pour l'avoir lâchement abandonné le soir de Thanksgiving. En plus, personne n'est au courant pour la grossesse d'Emily. Ils comptent l'annoncer ce soir. Son père va être ravi."

- "J'aurais aimé être là." Murmura Bella. Alice la regarda avec un sourire chaleureux.

- "Mais tu as des choses plus importantes à faire. Comme rencontrer les parents de ton petit-ami." Conclut-elle gaiement en se détournant, tandis que Bella restait immobile.

Elle ne l'avait encore jamais envisagé de cette façon. Sans doute parce qu'Edward n'avait plus aucune relation avec eux, et qu'ils parlaient rarement – pour ne pas dire jamais – d'eux dans leurs conversations. Mais maintenant qu'Alice en parlait, elle réalisa qu'elle allait faire la connaissance de ses – potentiels – beaux-parents, à envisager uniquement au cas où son histoire avec Edward durerait. Et elle espérait que ce soit le cas. Parce qu'étrangement, elle espérait qu'Edward soit la bonne personne. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n'envisageait pas de passer sa vie avec quelqu'un d'autre que lui. Cela pouvait surprendre au bout de seulement trois semaines de relation, sans parler du temps où ils s'étaient tournés autour. Mais c'était ce qu'elle ressentait. Pourtant elle ne savait toujours pas si oui ou non, elle était amoureuse de lui. Était-ce trop tôt pour y penser ?

Ou était-ce juste le fait qu'elle ne voulait pas y songer de peur de dégringoler et de se rétamer ?

Ciel, elle était une fois de plus tourmentée pour des broutilles. Il ne s'agit pas de broutilles, cette fois… Lui murmura sa voix intérieure. Et elle avait raison. Malgré le nombre incalculable de fois où Bella s'était prise le chou avec sa conscience, où elle partait dans des réflexions inutiles et des questions qui n'avaient pas lieu d'être, elle savait que cette fois, elle avait raison d'y réfléchir, que c'était assez important pour y songer et pour y trouver une réponse.

Mais elle n'avait pas de réponse. Ou alors elle se voilait la face. Chose fort probable aussi, quand on sait de qui on parle…

Elle rejoignit les trois autres en bas en fermant momentanément ses pensées et ses innombrables casse-têtes. Lorsqu'elle apparut dans le salon, Charlie se leva et Emmett revint de la cuisine. Ils la regardèrent bouche bée, tandis qu'elle se sentait incroyablement gênée d'être le centre de l'attention.

- "Bah dis donc…" Soupira Emmett. "Edward en a de la chance." Elle sourit faiblement.

- "Il a raison." Approuva Charlie. "Tu es resplendissante."

- "Euh… Merci." Répondit-elle embarrassée. Elle qui avait horreur des compliments, elle était servie.

- "Tiens." Interrompit Alice en revenant avec des chaussures. "Le talon n'est pas très haut." Belle les prit en râlant. Elle allait souffrir avec un truc pareil. Elle les mit, en secouant la tête. Elle avait vraiment l'impression d'être Cendrillon. Elle faisait partie de la moyenne classe et allait se retrouver à un diner luxueux, tout ça pour son prince Charmant.

Sauf que là, on n'est pas dans Disney, et il n'y a pas de bonne fée pour te donner un coup de pouce…

N'importe quoi. Il fallait vraiment qu'elle arrête d'avoir des pensées aussi sordides.

Un coup à la porte retentit et Bella eut l'impression de se retrouver des années en arrière, lorsqu'elle allait au bal de promo. Cela lui faisait même repenser à son premier rencard avec lui il y a trois semaines. Le temps avait vraiment passé à une allure folle sans qu'elle ne s'en rende compte. Peut-être que c'est ça quand on est heureux. On ne se rend pas compte du temps qui passe, c'est pour ça que ce n'est jamais assez.

- "J'y vais." Annonça-t-elle, décidée. Elle souffla pour se donner du courage.

- "J'espère que tout se passera bien." Lui dit son père. Elle sourit.

- "Et vous, passez un bon réveillon." Leur souhaita-t-elle avec une pointe de regret.

Elle aurait aimé être avec eux, sa famille. Mais elle voulait encore plus être avec lui, celui qui attendait derrière la porte. Après uns dernières salves de salutations en tout genre, Bella se décida à aller de l'avant. Elle alla ouvrir la porte, certainement pas préparée le moins du monde à ce qu'elle y trouva.

Edward était là, habillé élégamment, les cheveux domptés au mieux – mais sans grand succès – avec un regard apparemment hypnotisé par elle. Elle le trouvait magnifique. Mieux que ça, même Apollon ne pouvait pas rivaliser. N'importe qui aurait eu piètre allure à côté de lui. Et Bella n'échappait pas à la règle. Comment avait-elle pu tomber sur un être aussi divin ? Elle n'avait rien fait qui puisse mériter un tel cadeau de la part du tout puissant. Elle ne méritait surement pas un homme aussi parfait qu'Edward.

Et pourtant il était là, devant sa porte, les yeux rivés sur elle comme si elle était la huitième merveille du monde. Elle se sentit fondre sous son regard si prenant et brillant. Elle se sentait même belle et désirable, ce qui la fit sourire.

- "Il faudra que je pense à remercier Alice." Dit-il sans détacher son regard d'elle. "Parce que tu es vraiment sublime. Tellement que je ne trouve même pas les mots pour le décrire."

Elle rougit mais ne s'en accommoda pas, trop émerveillée par l'homme qui était devant elle, et qui lui faisait perdre pied. Il lui fit un baisemain en la regardant dans les yeux, ce qui eut le don de la faire chavirer complètement. Elle se mit à sourire, sans aucune raison apparente, incapable de prononcer quoi que ce soit. Elle aurait aimé lui dire à quel point elle le trouvait divin elle aussi, mais n'arrivait pas à ouvrir la bouche, trop subjuguée par lui.

Lorsqu'elle le vit afficher un air incertain et tourmenté elle retrouva soudainement l'usage de la parole.

- "Qu'est-ce qu'il y a ?" Il secoua la tête.

- "Je ne sais toujours pas si c'est une bonne idée. Tu vas te retrouver dans une maison peuplée de vampires." Elle sourit à la métaphore. "Tu es sûre de ne pas vouloir rester ici ?"

- "Serais-tu par hasard en train de te dégonfler ?" Devina-t-elle. Il soupira.

- "Si je te réponds oui, ça changera quelque chose ?"

- "Pas du tout." Il sourit avec amusement.

- "Allons-y. Si on ne veut pas se faire dévorer, mieux vaut ne pas attendre que les vampires aient faim pour se pointer."

Elle rit avec anxiété avant de retourner à l'intérieur pour prendre un manteau et de revenir vers lui en fermant la porte de la maison. Il la conduisit vers sa voiture et lui ouvrit la porte de sa Volvo.

Le trajet dans la pénombre ne se fit même pas sentir tellement chacun appréhendait ce qui allait suivre. Bella lui tenait fermement la main, de sorte à être apaisée un tant soit peu. Elle regardait les paysages dans l'obscurité, jusqu'à apercevoir une lumière au loin.

- "Tes parents t'ont déjà emmené ici ?" Demanda-t-elle pour combler le silence.

- "Non. Ils ont toujours détesté cet endroit. Trop petit, trop méconnu, trop… Pas assez."

- "Alors comment connais-tu le chemin ?" S'enquit-elle.

- "Je te l'expliquerai tout à l'heure."

Ils débouchèrent sur un chemin et c'est là que Bella vit à quoi ressemblait cette fameuse villa dont avait parlé Jasper.

Si on devait la qualifier, le mot immense serait un euphémisme. Le mot brillant serait également un euphémisme. Le mot somptueux serait aussi un euphémisme, et le mot palace serait dégradant.

Non, cette villa – ou château plus grand que Versailles – était inqualifiable.

Elle était entourée d'un portail noir, la rendant extrêmement bien gardée, et il y avait un interphone à gauche. Bella pouvait entrapercevoir une fontaine derrière les grilles. Et dire que les parents d'Edward trouvaient cet endroit trop petit…

La voiture roula jusqu'à se trouver à proximité de l'interphone, et Edward appuya sur un bouton que Bella ne vit pas à cause de la nuit. Soudain une voix se fit entendre dans le haut-parleur.

- "Votre nom."

Edward soupira pour se donner du courage et regarda Bella pour savoir si c'était réellement ce qu'elle voulait. Elle lui fit un sourire encourageant et lui serra la main avec force. Alors il inspira, et fit ce qu'il savait être une énorme erreur.

- "Edward Cullen." Annonça-t-il.

Un silence se fit entendre dans l'interphone, avant qu'un bruit sonore se déclenche, provoquant l'ouverture automatique du portail.

- "Vous pouvez entrer."

La voiture passa alors les grilles et tourna à gauche de la fontaine que Bella avait aperçue, pour déboucher sur un parking, plus grand que le centre-ville de Forks. Elle ne put s'empêcher d'être émerveillée devant toutes ces belles voitures. Des Mercedes en tout genre, des Volvo par milliers, des Ferrari, des Porsche, des décapotables… Bienvenus dans le monde du paradis automobile.

- "J'y crois pas… Toutes ces voitures appartiennent à tes parents ?"

- "Entre autres." Répondit-il avec un air las. "Si on ne compte pas les voitures des gens qui sont là."

Ils pourraient carrément en faire un musée. La seule voiture qui sortait carrément du lot, était un gros 4x4 noir qui avait perdu sa peinture et son éclat.

- "A qui appartient ce 4x4 ?" Demanda Bella en souriant. Il faisait vraiment tache, parmi toutes ces voitures de luxes. Edward secoua la tête avec amusement.

- "A la seule personne que j'avais vraiment envie de revoir. Je n'arrive pas à croire qu'il l'ait toujours." Murmura-t-il pour lui-même.

Il se gara à l'extrémité, coupa le moteur, mais ne fit aucun geste pour sortir. Le silence s'installa et Edward ne sortait pas, se contentant de fixer l'horizon.

- "Edward ?" Demanda Bella en voyant qu'il ne se décidait toujours pas à bouger.

- "Je m'apprête à revoir mes parents que je n'ai pas revus depuis quatre ans. Laisse-moi juste cinq minutes."

- "Pardon." Fit-elle en se fustigeant mentalement.

Bien sûr que cela devait être difficile pour lui.

- "Tu sais, si je fais ça, c'est uniquement pour te faire plaisir." Avoua-t-il. "Jamais je n'aurais décidé de mettre les pieds ici, si tu n'avais pas autant tenu à ce que je le fasse. Je sais ce que je vais découvrir ce soir. Des gens imbus d'eux-mêmes, égoïstes et froids. Et je sais aussi que ce n'est pas demain la veille qu'ils vont changer. Mais si tu tiens vraiment à le constater de tes propres yeux, alors d'accord."

Elle le regarda avec peine. Comment pouvait-on penser ainsi de ceux qui nous ont mis au monde ? Elle ne pensait pas du bien de sa mère, elle devait le reconnaitre. Mais elle savait que si un jour, Renée débarquait pour tenter de se racheter et de s'excuser, elle l'écouterait. Car tout le monde commet des erreurs et le principal était de s'en rendre compte.

- "Ils n'ont aucune raison de se trouver à Forks, hormis toi. Et ils veulent que tu sois là." Lui fit-elle remarquer.

- "Pourquoi ne pas être venus me voir au lieu d'avoir envoyé Jasper ? Pourquoi ce doit être moi qui devrais aller les voir ?"

- "Parce qu'ils ont peur." Suggéra-t-elle. "Ils ont peur que tu les envoies promener." Il secoua la tête.

- "Si tu le dis."

Il n'était pas du tout convaincu. Pire, il n'y croyait pas une seule seconde. Mais si c'était vraiment ce que Bella voulait, alors soit. Elle se rendrait vite compte de qui ils étaient réellement. Il l'observa du coin de l'œil et éprouva soudainement de la crainte. Il aurait tellement préféré qu'elle ne vienne pas…

- "Quoi ?" Demanda-t-elle en se rendant compte qu'il l'épiait. Il regarda au loin.

- "Tu es vraiment certaine de vouloir faire ça ? Tu sais, on peut encore s'en aller."

- "Tu ne vas pas te défiler maintenant." Réfuta-t-elle. Il soupira.

- "Mais toi ? Tu es sure de toi ? Tu veux vraiment venir ?" (N/Samy: nan elle est venue pour l'attendre dans la voiture mdr !!!)

Il se mit à prier le ciel qu'elle dise non. Bien qu'elle fût magnifique et qu'il sentait qu'il n'arriverait pas à les affronter sans elle, il ne pouvait pas supporter qu'elle mette les pieds là-dedans.

- "J'ai confiance en toi." Lui répondit-elle, comme si c'était une bonne raison. Il se pinça l'arête du nez.

Mais qu'était-il en train de faire ?

Pourquoi accepter qu'elle subisse ça ? Il savait très bien qu'elle souffrirait. Il était vraiment inconscient. Jamais il n'aurait dû accepter qu'elle l'accompagne. C'était ça le problème. Il ne pouvait jamais rien lui refuser. Jamais il ne pourrait être ferme avec elle.

C'était aussi une question d'égoïsme. D'un certain côté, ça l'arrangeait qu'elle soit avec lui. Elle lui donnait la force nécessaire pour sortir de la voiture, même si techniquement il n'était pas encore sorti. De plus, il ne pouvait se passer d'elle. Il se trouvait vraiment monstrueux de lui infliger ça, sous prétexte qu'il était trop faible. Il reposa le regard sur elle, et prit une grande inspiration.

- "Promets-moi une chose." Lui demanda-t-il. Elle hocha la tête. "Quoi qu'il arrive, promets-moi de ne pas t'éloigner. Est-ce que c'est clair ?" Elle sourit.

- "J'allais te demander la même chose." Il sourit à son tour, avant de lui faire un baiser sur le front, et de s'extirper de la voiture. Il fit le tour et lui ouvrit la porte avec grâce. Il lui tendit la main et elle s'en empara fermement avant de sortir et de refermer la portière.

Ils marchèrent dans le noir, jusqu'à arriver à la porte de la villa, qui semblait s'être agrandie depuis que Bella l'avait vu de loin. Arrivée devant la porte, elle se figea.

- "Il faut que je te dise une chose." Lui annonça-t-il en se tournant vers elle. "Ma mère déteste les surnoms et les diminutifs. Donc ne t'étonne pas qu'elle prenne la mouche une fois que je t'aurais appelé Bella." Elle le regarda avec doute et crainte.

- "J'ai peur Edward." Dit-elle soudainement. Elle avait tout fait pour paraître sûre d'elle et volontaire, mais maintenant qu'elle se trouvait devant, toutes ses résolutions étaient tombées à l'eau. Edward soupira de soulagement.

- "Je me demandais si ça finirait par arriver un jour."

- "Ne te moque pas de moi. J'ai vraiment la trouille." Et en effet, elle était tétanisée.

- "Alors pourquoi y aller ?" Clama-t-il une nouvelle fois. "On n'a qu'à partir d'ici. Il n'est pas trop tard." Bella le regarda incrédule. Il espérait qu'elle accepte de s'en aller et elle ne pouvait pas lui faire ce cadeau. Il fallait qu'elle fasse ça. Pour lui.

Elle ôta sa main de la sienne et s'avança. Sans qu'Edward n'ait pu dire quoi que ce soit, elle appuya sur la sonnette. (N/Sam: Bin voila, c'était pas si compliqué!!)

- "Maintenant, c'est trop tard." Déclara-t-elle. Edward la regarda stupéfait.

- "Mais qu'est-ce que tu viens de faire ?" Murmura-t-il.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de répliquer, la porte s'ouvrit pour laisser place à une femme de taille assez moyenne, les cheveux châtains et lisses, ainsi qu'un visage en forme de cœur. Elle avait les traits durcis, mais était vraiment belle.

Instinctivement, Bella reprit la main d'Edward et s'accrochait à son bras, craintive. Edward regardait la femme, la bouche entrouverte. Le choc pouvait se lire sur son visage. En revanche, la femme affichait un visage impassible, bien que ses yeux semblent exprimer quelque chose de profond.

- "Jasper nous a prévenu que tu viendrais. De toute façon, on ne te laissait pas le choix." Déclara-t-elle sans émotion.

Edward secoua la tête avec un étrange sourire, ressemblant à de la désespérance.

- "Quelle charmante façon d'accueillir son fils qu'on n'a pas vu depuis des années. Pour un peu on dirait presque que je t'ai manqué." Dit-il avec ironie.

Bella resta paralysée et incrédule. C'était sa mère ? Elle n'arrivait pas à le croire vu l'attitude distante qu'elle manifestait. Si Bella devait revoir son enfant qui avait coupé tout contact avec elle pendant longtemps, elle n'hésiterait pas à lui sauter dessus en pleurant à chaudes larmes. (N/Samy: oui moi aussi) (N/Mel: surtout si on a Edward comme fils^^ ) (N/Sam: j'ai la larme à l'œil, que de retrouvailles émouvantes!!)

- "Comment vas-tu ?" Demanda-t-elle, comme si ça lui écorchait la bouche. "Ça fait longtemps."

- "Courage. Je suis sûr qu'avec un petit effort tu peux parvenir à être sincère." Bella lui fit discrètement un coup de coude pour lui intimer d'être plus courtois, ce qu'Edward trouva ironique. "Je vais très bien." Consentit-il à répondre. "Oh, et laisse-moi te présenter B…"

- "Isabella." Le coupa Bella en parlant pour la première fois depuis l'arrivée d'Esmée Cullen.

Cette dernière se retourna vers elle avec froideur. Elle savait qu'Edward l'aurait appelé Bella et si sa mère détestait ce genre de surnom, mieux valait ne pas la contrarier, peu importe à quel point elle méprisait qu'on l'appelle comme ça. Le visage de la mère d'Edward se fendit soudainement d'un sourire mystérieux.

- "Isabella. Enchantée de faire votre connaissance." Bella la regardait incertaine et déconcertée.

- "Moi de même, Madame." Répondit-elle, les sourcils légèrement froncés. Elle s'apprêta à lui tendre la main respectueusement mais Edward l'en empêcha en la lui prenant, sous son regard déconfit.

- "Je vous laisse faire comme chez vous." Dit-elle en regardant son fils avec impassibilité avant de s'éclipser, laissant les deux jeunes gens seuls, dehors.

- "Je n'arrive pas à le croire." Murmura Bella incrédule. "C'est ta mère, elle ne t'a pas vu depuis tout ce temps et c'est comme ça qu'elle t'accueille ?" Elle secoua la tête indécise.

- "Tu t'attendais à quoi ? À ce qu'elle me saute dans les bras ?" Lui demanda Edward.

- "Bien sûr que oui. Pourquoi, pas toi ?" S'étonna-t-elle.

- "Certainement pas. Je suis déjà carrément étonné qu'elle ait répondu à la porte." Bella resta perplexe.

- "Et puis pourquoi n'as-tu pas voulu que je lui tende la main ?" S'enquit-elle.

- "Parce qu'elle ne l'aurait jamais serré et tu te serais retrouvée ridicule." Répondit-il sûr de lui. Bella fronça les sourcils.

- "Comment tu peux le savoir ?"

- "Elle ne sert que la main des gens pour qui elle a de l'estime." Dit-il avec déploration. Bella ouvrit légèrement la bouche d'étonnement.

- "Tu… Tu veux dire qu'elle n'aurait aucune estime pour moi ?" Il détourna les yeux avec difficulté et regarda au loin avec dépit.

- "Elle n'en a même pas pour moi." Répondit-il. Bella baissa la tête. Elle avait de la peine pour lui. (N/Sam: un câlin Ed??? je suis ton homme... plutôt ta femme...) (N/A: Oui, ta femme c'est mieux)

- "Je suis désolée." Il soupira.

- "Ça fait bien longtemps que j'ai tourné la page et que je m'y suis fait. Tu n'as pas à être désolée."

- "Mais quand même." Protesta-t-elle. "Une mère qui n'a aucune estime pour son propre fils, c'est… Je trouve ça triste." Murmura-t-elle. Il lui fit un maigre sourire.

- "Viens là." Lui dit-il en lui ouvrant ses bras. Elle se jeta dedans et il la serra contre lui en posant sa tête sur son crâne. Ils restèrent un moment dans cette position le temps que Bella assimile ce auquel elle venait d'assister.

- "Est-ce qu'ils seront tous comme ça ?" Demanda-t-elle contre son torse.

- "Tous, mis à part deux exceptions."

- "Dont celui qui est venu avec le 4x4 ?" S'enquit-elle en relevant la tête vers lui. Il sourit faiblement.

- "Ils sont tous les deux venus avec le 4x4." Elle remit sa tête contre son torse et soupira.

- "Je me demande si c'était finalement une bonne idée." Souffla-t-elle.

- "Alors pourquoi on est là ?" Lui demanda-t-il en s'écartant pour lui faire face. "Bella, on devrait être n'importe où ailleurs qu'ici."

Elle le regarda incertaine. Elle aimerait tant réparer les liens familiaux de cette famille. Elle désirait vraiment les réconcilier. Elle savait que s'ils fuyaient maintenant, ce serait par peur et par manque de courage. Il fallait qu'il les affronte. Edward comprit qu'elle ne démordrait pas de ses positions.

"Tu es bien décidée à le voir par toi-même, n'est-ce pas ?" Devina-t-il. "Il faut vraiment qu'on aille là-bas pour que tu te rendes compte que c'est moi qui aie raison depuis le début, je me trompe ?" Elle hocha la tête désolée.

- "Je ne peux pas te laisser fuir maintenant." Il soupira.

- "Très bien. Dans ce cas entrons, si c'est ce que tu souhaites." Il lui tendit la main elle la saisit sans hésitation, ce qui le fit sourire. Il poussa la porte qui avait été laissée ouverte par Esmée et ils s'engouffrèrent à l'intérieur. À cet instant précis, Bella repartit dans le monde des euphémismes.

Le mot luxueux était un euphémisme. Somptueux, magnifique, gigantesque… Tous ces mots étaient des euphémismes.

Ils longèrent une longue allée avant de se retrouver devant une salle, plus immense que toute la ville entière.

Elle tourna la tête vers ce qui les attendait et fut soudainement prise de panique. Elle perdit instantanément son sourire et recula de quelques pas. La salle n'était pas bondée, il n'y avait qu'une dizaine de personnes, tout au plus. Mais les femmes avaient tellement d'allure et de classe… Les robes qu'elle voyait ressemblaient à celles qu'elle avait vu lors des défilés de Milan ou de Paris qu'Alice lui montrait à la télé. Les hommes étaient tous plus fiers et sûrs d'eux les uns que les autres. Un seul mot s'imposait : Dignité.

Edward remarqua le trouble de Bella et fronça les sourcils.

- "Bella, est-ce que ça va ?"

- "Je… Je ne sais pas. J'ai peur, ils… Ils sont là et…"

- "Bella, regarde-moi." Lui intima-t-il. Elle obéit. Il arborait un visage sérieux. "Je ne peux pas te promettre que tout se passera bien." Dit-il avec franchise. "Mais tant que tu seras à mes côtés, il ne t'arrivera rien. Tu as ma parole."

Elle resta silencieuse, apeurée.

- "Tu restes avec moi, hein ?" Supplia-t-elle. Il lui prit les joues.

- "Je te promets que je ne te lâcherai pas d'une semelle." Déclara-t-il avec solennité et persuasion. Elle sourit, rassurée. "De toute façon, tu es la seule personne avec qui j'ai envie de passer cette foutue soirée." Elle rit légèrement.

- "Je te conseille de surveiller ton langage ici." Il sourit amusé. Il l'embrassa sur le front puis la regarda à nouveau dans les yeux.

- "Ça va aller ?" S'enquit-il. Elle hocha la tête avec réserve.

- "Je crois."

Il la prit par la taille et la conduisit à l'intérieur de la pièce, tandis que toutes les personnes présentes se retournaient vers eux. Bella se sentit plus gênée et embarrassée que jamais. Edward resserra sa prise autour de sa taille pour la soutenir. Même s'il n'avait jamais été dans son élément, il en restait néanmoins le fait qu'il avait l'habitude et qu'il était capable de le supporter. Mais il savait très bien que ce n'était pas le cas de Bella. Voilà pourquoi il aurait vraiment préféré qu'elle ne se trouve jamais en ces lieux.

- "Tout le monde nous dévisage." Murmura-t-elle.

- "Je sais. C'est parce qu'ils sont tous étonnés de me voir ici." Bella le regarda incertaine.

- "Tu connais ces gens ?" Il rit légèrement.

- "Tu plaisantes ? Bien sûr que je les connais. Il s'agit de la famille Volturi et Denali. Quant à eux, ils me connaissent tous comme étant le fils Cullen qui s'est tiré il y a des années."

- "Tu crois que Aro va me reconnaitre ?" Demanda Bella.

- "Pas une seule seconde. Ça t'a peut-être marqué mais lui, je parierais ma chemise qu'il a complètement oublié cet évènement. Mon père aussi d'ailleurs."

- "J'imagine qu'ils ne sont pas vraiment là pour fêter Noël." Devina-t-elle.

- "C'est sûr qu'il n'y aura pas de chant de Noël autour d'un piano à la fin de la soirée." Bella émit un rictus amusé.

- "C'est probablement ce qu'ils comptent faire à la maison. Sans piano évidemment. Je ne te dis pas le carnage quand c'est au tour d'Emmett."

Il rigola rien qu'en imaginant. Ils furent alors interrompus par une voix qu'ils connaissaient.

- "Je savais bien que tu te déciderais à venir." Salua cordialement Jasper Withlock. Il était très séduisant lui aussi. (N/Sam: Bin oui, c'est Jasper)

Dommage qu'il ait un caractère de misère, songea-t-elle. (N/Sam: c'est pas grave, c'est Jasper ^^)

- "Jasper." Salua-t-il avec un sourire forcé. "Tu ne m'en veux pas trop pour le coup de l'arbre ?" Fit-il ironiquement. Jasper sourit.

- "Bien sûr que non. Nous ne serions pas des amis si nous ne nous battions pas de temps à autre."

Edward tiqua sur le mot « ami » mais ne répondit rien. "Au fait, je me suis permis de dire à tes parents que tu amènerais… Bella il me semble. Même si tu avais été tellement catégorique à ce sujet… Je savais que tu finirais par rendre les armes."

- "Figure-toi que c'est elle qui m'a poussé à venir." Dit-il avec un sourire faux. "Tu te doutes bien que je ne serais jamais venu de mon plein gré."

- "Vraiment ? Et pourquoi ça ?" Interrompit une voix d'homme. Ils se retournèrent tous les trois vers un homme blond que Bella avait déjà vu dans les journaux et qu'elle avait croisé une fois où elle aurait préféré éviter.

Le type à la Rolex, comme elle aimait si bien l'appeler, en raison du commentaire si cruel qu'il avait eu à son égard.

Carlisle Cullen.

Les yeux marron, les cheveux blonds et coiffés à l'ancienne, pas besoin de se demander d'où Edward tenait sa beauté, pensa-t-elle. Bien que son petit-ami soit nettement incomparable.

- "Je suis étonné que tu me poses la question." Bella sortit de sa réflexion en entendant la voix de ce dernier. "Tu devrais savoir depuis le temps à quel point je refuse tout contact avec toi." Il regardait son père avec cynisme. Il n'avait pas du tout changé. Carlisle hocha la tête en souriant légèrement.

- "Il est vrai que même lorsque tu te trouvais encore parmi nous, tu t'es toujours arrangé pour nous éviter un maximum. C'est étonnant que tu sois là."

- "Que veux-tu ? Le pouvoir des femmes." Dit-il avec ironie. Carlisle secoua la tête d'exaspération alors que Bella était figée. Apparemment il ne l'avait pas reconnu. Faut dire que c'était il y a fort longtemps et que des personnes comme elle, il avait dû en croiser des centaines.

- "Tu as probablement raison. D'ailleurs, tu ne nous présentes pas ?" Demanda-t-il en désignant Bella de la tête prestement.

- "Mais bien sûr que si." Répondit Edward avec un sourire en coin. "Carlisle, voici Bella Swan. Bella, je te présente mon géniteur." Dit-il en marquant une pointe d'ironie sur le dernier mot. Bella ne savait pas quoi dire. Elle n'avait jamais vu Edward se comporter comme ça avec qui que ce soit. Lui qui était toujours juste, serein, et sans aucune animosité, le voilà qui n'hésitait pas à provoquer ses parents ouvertement. Bien sûr, il le faisait avec diplomatie, sans jamais leur manquer de respect.

- "Ravi de vous rencontrer, Bella." Sourit-il étrangement. Bella ne put que hocher la tête, incapable de dire un mot.

- "Jasper ? Je te cherche partout." Émit une voix nasillarde, affreuse pour les oreilles. Bella croisa le regard d'une brune aux cheveux bouclés, qu'elle ne reconnaissait que trop bien.

- "Ah Maria." Fit-il en sa direction. "Laisse-moi te présenter un ancien ami. Edward Cullen."

- "Alors finalement il existe." Constata-t-elle. Edward ne répondit rien, se retenant de soupirer. Une écervelée, songea-t-il. "Et c'est qui celle-là ?" Demanda-t-elle en désignant Bella dédaigneusement. "J'ai l'impression de l'avoir déjà vu." Carlisle fronça les sourcils d'incompréhension.

- "Je crois que tu fais erreur." Lui intima Jasper. Il préférait taire cet évènement. L'expérience dans le parc lui avait amplement suffi.

- "Mais si, souviens-toi." Dit-elle. "Elle était avec une autre petite délurée, avec la tête dure et les cheveux tout crépus."

Bella allait répliquer pour avoir parlé de sa meilleure amie de cette façon mais Edward la retint en serrant sa taille soudainement et en parlant avant elle.

- "Je vois que tu sais comment choisir tes fiancées, Jasper. Très raffinée, je te félicite." Il se sentait soudainement fier d'être tombé sur Bella, en voyant la nunuche que Jasper s'était coltiné.

- "Viens Maria." Lui dit celui-ci. "Je crois qu'on n'a pas encore salué les Denali." (N/Samy: oui c'est ça, fiche le camp xD)

Elle regarda Bella une dernière fois, comme pour se souvenir de quelque chose mais abandonna et suivit son chéri vers des gens que Bella ne connaissait absolument pas.

- "Il parait que vous vous êtes beaucoup rapprochés, toi et Jasper Withlock." Déclara Edward à Carlisle.

- "Vraiment ?" Fit-il semblant d'être étonné.

- "Ce sont les bruits qui courent. Et puis vous avez fusionné, ce n'est pas rien. Surprenant venant de toi." Calisle sourit froidement.

- "Et bien quand mon fils a mis les voiles, il a bien fallu que je lui trouve un remplaçant."

Bella ouvrit la bouche de surprise. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait d'entendre. Edward lui, éclata de rire.

- "Un remplaçant ? Quelle charmante idée. Peut-être que je devrais faire la même chose. Tu crois qu'il existe des agences de recrutement pour parents ?" Demanda-t-il avec dérision.

- "Je vois que tu as toujours autant de sarcasme." Remarqua son père d'une voix glaciale qui fit froid dans le dos de Bella. "Ça m'a presque manqué."

- "Je suis touché." Dit-il faussement. Bella cligna les paupières et ferma les yeux un court instant, incrédule et désespérée.

- "On va bientôt passer à table. Essaie de ne pas me faire honte comme tu aimais si bien le faire."

- "Fallait pas m'inviter. Ou devrais-je dire, m'obliger à venir."

- "Je ne t'ai pas invité ici par plaisir. D'ailleurs, si tu veux savoir ce que j'en pense, j'aurais préféré ne pas t'avoir avec nous ce soir."(N/Mel: les couteaux volent bas...)

Bella tomba des nues. Jamais elle n'aurait imaginé de tels commentaires de la part d'un père.

- "Ça me va droit au cœur." Répondit Edward avec défection.

Carlisle ne commenta pas et s'en alla quelque part ailleurs, les laissant seuls. Bella était complètement choquée.

"C'est bon ? Tu as eu ce que tu voulais ?" Lui demanda-t-il. "On peut s'en aller, maintenant ?" Bella fronça les sourcils.

- "Tu veux partir maintenant ?"

- "J'ai revu mes parents, c'était ce que tu m'avais demandé de faire. Je t'ai prouvé qu'ils n'avaient pas évolué, et qu'ils n'étaient pas revenus pour moi. Donc on peut se tirer d'ici."

- "Edward…"

- "C'est pas vrai." Soupira-t-il. "Mais qu'est-ce qu'il te faut de plus ? Tu l'as entendu, non ? Alors qu'est-ce que tu attends ?"

- "Tu es parti sans explication, du jour au lendemain." Riposta-t-elle. "C'est normal qu'ils soient réticents et distants, tu ne crois pas ? Et puis toi aussi, tu ne leur a pas vraiment parlé très gentiment et ouvertement." Edward la regarda éberlué.

- "Donc maintenant, c'est moi qui aie le mauvais rôle, c'est ça ?"

- "Non, pas du tout." S'empressa-t-elle de répondre. "C'est juste… Tout n'est pas tout blanc ni tout noir."

- "Il y a une chose que tu ne sembles pas arriver à comprendre. Le comportement qu'ils ont ce soir envers moi. Il n'est pas dû au fait que je me sois tiré. Ils ont toujours été comme ça avec moi." Bella écarquilla les yeux.

- "Ah bon ?"

- "Pourquoi crois-tu que je sois parti ?"

Bella ne répondit pas à sa question rhétorique. Elle se sentait mal. En l'observant, elle remarqua une douleur dans ses yeux. Il venait peut-être de lui avouer que ses parents avait toujours agi comme ça avec lui, mais les propos qu'avaient tenu son père à l'instant l'avaient quand même touché et blessé. Bella culpabilisait. Il vivait un véritable enfer, et ce uniquement par sa faute.

- "T'as raison, viens on s'en va." Lui dit-elle. C'était la meilleure chose à faire. Mieux valait mettre les voiles pendant qu'il était encore temps. Edward soupira de soulagement.

- "Enfin !" Soupira-t-il. "Il était temps." Elle secoua la tête avec un léger sourire sur le visage. Elle avait l'impression de lui faire le plus beau des cadeaux. Il la prit par le bras et s'avança rapidement, de sorte à être parti le plus tôt possible. "Déguerpissons d'ici avant de rencontrer d'autres personnes."

Ils arrivèrent vers le couloir par où ils étaient passés.

- "Alors Cullen, on ne dit pas bonjour ?" Les surprit une grosse voix derrière eux. Un sourire en coin apparut sur les lèvres d'Edward et il se retourna pour faire face à un homme assez costaud, avec un bandana autour de la tête et vêtu d'un costard apparemment délavé.

- "Je me demandais si j'allais te croiser." Lui répondit Edward sans aucune animosité refoulée, ce que Bella trouvait étrange.

- "Je me cache dans le couloir. C'est pour ça que tu ne m'as pas vu dans la salle."

- "De toute façon, vu le peu de monde qu'il y a, t'as aucune chance de passer inaperçu. Pourquoi tu te cachais ?"

- "Bah, ils me tapaient sur les nerfs. Je les aurais bien envoyés bouler mais ça m'aurait valu une nouvelle crise de nerfs avec Kate alors je préfère faire profil bas."

Bella ouvrit la bouche d'étonnement et d'incrédulité. C'était la première personne qui ne parlait pas dans un langage de bourge à la noix.

- "Eh, Ed. Mate un peu ta copine on dirait qu'elle est en mode arrêt sur image." Déclara-t-il.

Bella referma instantanément la bouche, rouge de honte, alors que le type riait sous cape.

- "Excusez-moi… Je… Je suis désolée."

- "Et en plus elle me vouvoie ?" S'exclama-t-il outré. "Faut faire gaffe, elle a dû rester trop longtemps ici. Ramène là chez elle avant qu'elle ne finisse avec du caviar dans les mains."

- "C'est bon, laisse la tranquille." Lui intima Edward qui cachait avec difficulté son hilarité.

- "Non, ça va." Dit-elle amusée. "De toute façon je n'aime pas le caviar. Je trouve ça infect."

- "Chut…" Lui pria l'inconnu. "Tu veux vraiment t'attirer des problèmes ou quoi ? Ce genre de blasphème, t'attends d'être dehors pour le dire. On pourra même parler McDonald et pizzas autant que tu voudras." Mima-t-il théâtralement.

Cette fois Bella éclata de rire. Edward secoua la tête sans cacher son sourire.

- "Tu… Tu ressembles comme deux gouttes d'eau à mon idiot de frère." Déclara-t-elle amusée.

- "Bella, je te présente Garrett, l'ami dont je t'ai parlé à plusieurs reprises. Et également le propriétaire du 4x4 boueux et décoloré."

- "J'ai oublié de l'amener au lavage !" Se défendit-il. "Et puis j'y peux rien si la peinture s'est barrée. Il est plus tout jeune."

- "Moi je l'adore, ton vieux 4x4 boueux." Répondit Bella. "Il me fait penser à ma vieille Chevrolet." Garrett sourit.

- "Tiens, en voilà une qui sait ce qu'est une voiture. Ça me change de la Tanya et compagnie que je suis obligé de me trimballer à cause de Kate."

- "Attends que je ne sois pas dans les parages pour critiquer mes sœurs." Annonça une voix féminine derrière. Bella se retourna et vit une grande blonde, habillée dans une robe noir et simple, à couper le souffle.

- "C'est bon Katounette." Dit Garrett. "Tu penses la même chose."

- "Et alors ? À la maison c'est différent. Ici, on est une grande et heureuse famille." Dit-elle avec ironie. Garrett partit dans un rire tonitruant. "Ravie de te revoir Edward." Déclara-t-elle en souriant. "Le groupe rebelle a été bien vide sans toi."

- "Content de te revoir aussi, Kate. Et voici Bella." Dit-il en souriant vers elle.

- "Enchantée, Bella. Fais-moi voir tes doigts." Dit-elle en lui prenant une main et en contemplant ses doigts, sous le regard ahuri de Bella.

- "Qu'est-ce que tu fais ?" Demanda-t-elle perdue. Kate sourit et relâcha sa main.

- "Maintenant, je ne suis plus la seule de cet endroit à ne pas avoir des ongles aussi longs qu'un couteau de cuisine. Je t'aime bien, Bella." Cette dernière sourit avec incrédulité.

- "Le groupe rebelle ?" Demanda-t-elle, en se rappelant soudainement.

- "Ouais, on était quatre à former un club anti-bourges quand on était ados." Répondit-elle. "On s'amusait à leur rendre la vie impossible." Bella sourit avec curiosité.

- "Et comment vous faisiez cela ?" S'intéressa-t-elle.

- "Oh, en faisant capoter les soirées comme celle-ci, ou en prenant le bus en le faisant bien savoir à tout notre entourage. Ou même en ayant un langage incorrect." Finit-elle en riant. Bella était fascinée.

- "Ça devait être cool." Murmura-t-elle. Ce fut Garrett qui répondit.

- "Ouais, mais l'ennui c'est qu'après qu'Edward soit parti, de quatre, le gang des troubles fêtes s'est retrouvé à deux. Autant dire, plus rien."

- "Je ne pensais pas que mon départ affecterait." Avoua Edward tristement.

- "Mais tu n'y es pour rien." Répondit Kate. "Tu as eu raison de partir. Moi et Garrett, on est deux, on peut se débrouiller. Toi tu n'avais pas le choix." Edward hocha la tête.

Bella les regardait paumée. Elle ne comprenait rien.

- "Attendez une minute. Vous dites que vous étiez quatre ? Mais qui est le quatrième ?" Demanda-t-elle. Ils se regardèrent tous les trois avec embarras et peine.

Puis ils tournèrent la tête vers une seule et même personne.

Bella n'arrivait pas à le croire.

- "Jasper ?" S'étonna-t-elle. "Jasper Withlock était un rebelle ?" (N/Alaiena: La révélation ! Qui l'aurait cru !)

- "Tu connais Jasper ?" Demanda Kate surprise.

- "Elle a eu une ou deux altercations avec lui." Éluda Edward. Il n'avait pas du tout envie de remettre ça sur le tapis.

- "Étonnant quand on voit comment il est à présent, pas vrai ?" Fit remarquer Garrett.

- "Je… C'est incroyable. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'il devienne aussi… Imbu de lui-même et…"

- "Comme eux ?" Simplifia Edward. Elle hocha la tête.

- "Quand Edward est parti, Jasper s'est fait embobiné par Aro Volturi et Carlisle Cullen. Son caractère a changé et il a fini par devenir aussi avare et ambitieux qu'eux." Apprit Kate.

- "Si j'avais su qu'il finirait comme ça par ma faute, jamais je n'aurais…"

- "Tu n'as pas à te blâmer, Edward." Lui dit Garrett. "Il aurait dû partir, lui aussi. Mais il ne l'a pas fait. À la place, il a préféré devenir un sale con."

- "C'est triste." Murmura Bella. "Il était quelqu'un de bien…"

- "Ils étaient tous des gens biens." Répondit Kate. "Enfin, c'était bien avant notre naissance. Avant que la famille Volturi ne débarque." Bella se tourna vers Edward, dubitative.

- "Je te raconterai un autre moment." Elle hocha la tête. Beaucoup de choses devaient être dites apparemment.

- "Et sinon qu'est-ce que tu deviens ?" S'informa Garrett. "La dernière fois qu'on s'est vu, c'était à Chicago."

- "La routine." Dit-il en haussant les épaules. "Mis à part que Bella est entrée dans ma vie."

Il arborait un sourire en coin tandis qu'elle rougissait violemment.

- "Comme c'est mignon." Murmura Kate. "Tu peux pas me dire des choses comme ça, toi ?" Rétorqua-t-elle à son compagnon.

- "Mince, Ed. T'étais obligé de revenir ?" Se plaignit Garrett. Edward secoua la tête amusé.

- "Et vous alors ?" S'enquit-il. "Quoi de neuf ?"

- "Carmen m'a foutu à la porte." Déclara Garrett. "Du coup, je te dis pas la crise que Kate a piquée. Elle est partie aussi et on s'est installé ensemble."

- "Qui est Carmen ?" Demanda Bella.

- "Ma mère." Avoua Kate.

- "Mais si elle vous a virés, pourquoi a-t-elle voulu que vous veniez ce soir ?"

- "Nos parents sont super copains." Dit-elle avec sarcasme.

- "Et alors ? Quel est le rapport ?"

- "On a peut-être été viré de la maison, seulement ça, personne ne le sait. Comme dit le dicton, il faut sauver les apparences." Dit-elle en secouant la tête d'exaspération.

- "Pourquoi t'a-t-elle fichu à la porte ?" Demanda Edward à Garrett. Il haussa les épaules.

- "Je dirais essentiellement à cause du fait que je mettais les pieds sur la table quand je me vautrais sur le canapé en cuir. Et aussi parce que j'ai cassé deux ou trois vases qui valaient des milliers de dollars."

Bella ouvrit la bouche choquée.

- "Des milliers ? Genre combien, trois milles dollars ?"

Kate et Garrett se regardèrent en se retenant de rire.

- "Bella." Lui murmura Edward. "Je te conseille de rajouter au moins deux zéros derrière." Bella pâlit.

- "Oh mon Dieu…" Marmonna-t-elle. "Et en plus t'en as cassé plusieurs ?" Garrett rigola.

- "De toute façon un vase ça sert à rien. Elle n'ose même pas mettre de fleur dedans, de peur de l'abîmer." Edward se mit à rire.

- "Esmée est pareille."

Bella se tendit. Elle venait de réaliser qu'elle n'appartenait pas du tout du même monde. Pour elle, trois mille dollars était une somme effroyable, tandis qu'ici, même des vases à trois cent mille dollars n'étaient pas importants.

Edward avait peut-être quitté ce monde de fous, mais il avait grandi avec des valeurs totalement différentes d'elle. Ils étaient très éloignés, trop éloignés. Pour la première fois, elle s'inquiéta à propos de son couple.

- "Ça va, Bella ?" S'enquit Kate. "Tu es toute blanche." Elle respira un grand bol d'air et hocha la tête difficilement.

- "Oui, ça va."

- "Tu es sure que ça va ?" S'inquiéta Edward. "Si tu veux on peut…"

- "Je t'ai dit que ça allait." Le coupa-t-elle sèchement. Il fronça les sourcils, tandis qu'elle se traitait mentalement d'imbécile pour son comportement. Un silence gêné s'installa entre les deux couples et ils se regardèrent avec embarras.

- "Je crois qu'il faut qu'on aille manger." Déclara Garrett. "En plus, je meurs de faim."

- "Vous restez avec nous ?" Demanda Kate.

- "A vrai dire, on avait prévu de partir." Répondit Edward.

- "Non, on reste." Déclara Bella, sous l'étonnement de celui-ci. Elle sentait que ça lui ferait du bien de passer du bon temps avec eux. Surtout qu'elle les aimait bien.

- "Euh… Très bien." Fit Kate un peu troublée. "Je suppose qu'on vous garde une place."

- "Allez-y, on vous rejoint." Intima Edward. Ils hochèrent la tête avant de partir en direction d'une autre pièce. Bella remarqua qu'il n'y avait presque plus personne dans l'immense salle.

- "Qu'est-ce qui t'arrive, Bella ?" Lui demanda-t-il sérieusement. "On était d'accord pour s'en aller, pourquoi tu as décidé de rester ?"

- "Je ne sais pas… Je me suis dit que ça te plairait de passer du temps avec eux."

- "Mais pas ici, voyons." Réfuta-t-il.

- "Désolée, je croyais…"

- "Non, ça va." Rassura-t-il. "Mais je pensais qu'on serait enfin débarrassé de cet endroit." Elle lui fit un sourire contrit.

- "Tu ne m'en veux pas ?" S'enquit-elle. Il secoua la tête amusé.

- "Comment je pourrais t'en vouloir ? Tu voulais bien faire, non ?" Elle hocha la tête. "Je suis seulement inquiet pour toi."

- "Pourquoi ?" S'enquit-elle confuse.

- "Tu n'as donc pas remarqué ?" S'étonna-t-il. "Je suis inquiet pour toi depuis le début de la soirée. Non, pire. Depuis que tu as eu cette idée sordide de venir ici."

- "Tu as dit que tant que tu serais là, il ne m'arriverait rien." Contra-t-elle. Il secoua la tête perturbé.

- "Ne parle à personne, et si on te pose des questions, tu me laisses répondre à ta place."

- "Je ne suis pas sûre de comprendre." Fit-elle incertaine.

- "Il n'y a rien à comprendre. Mes parents n'ont pas tenu à ce que tu sois présente pour parler de la pluie et du beau temps."

Il la conduisit vers une pièce encore plus grande que la précédente. Son bras ne quittait pas sa taille tellement il appréhendait pour elle. Il regrettait amèrement de lui avoir cédé et d'avoir accepté sa requête de venir ici. Ses parents ne voulaient même pas lui parler. Au bout de quatre ans d'absence, il trouvait ça déplorable. Bella aussi, par ailleurs.

Bella eut le loisir de voir à qui elle allait avoir à faire. À la table, Un homme aux traits marqués qu'elle reconnaissait comme étant Aro Volturi, le célèbre businessman à qui elle avait déjà eu à faire par le passé. À ses côtés, une femme avec des airs italiens, deux autres hommes aux traits marqués, un autre homme avec la peau foncée à côté d'une femme brune, trois blondes avec des airs provoquant et hautains, un jeune homme brun et étonnamment digne et fier, Jasper et Maria, un autre couple à côté d'eux, et enfin Garrett et Kate en bout de table. Ils allèrent s'asseoir à côté d'eux, de sorte à ce que le dîner soit plus supportable.

C'est à ce moment-là que Bella jeta un œil à son assiette. Et ce qu'elle vit à côté, la fit paniquer. Des tonnes de couverts, uniquement pour elle. Elle n'osait même pas compter. Tout ce qu'elle savait, c'est que son père ne lui avait certainement pas appris lesquels utiliser, à quel moment, ni dans quel ordre.

- "Edward." Murmura-t-elle. "J'ai un énorme problème." Il se pencha en fronçant les sourcils.

- "Qu'y a-t-il ?"

- "Ce… C'est juste tous ces…" Il comprit immédiatement où elle voulait en venir.

- "Fais comme nous. Utilise ceux que tu veux." Lui dit-il en un sourire encourageant. Elle hocha la tête, pas très rassurée.

Surtout lorsqu'elle remarqua un regard haineux posé sur elle, venant d'une des têtes blondes. Elle détourna la tête rapidement, trop intimidée.

- "Alors on va te faire les présentations." Murmura Garrett à Bella." Les italiens, c'est Aro et Sulpicia Volturi, ainsi que ses deux frères, Caius et Marcus. Le couple bronzé là-bas, ce sont les parents de Kate, Carmen et Eleazar Denali. Le couple à coté de Jasper, c'est Peter son frère, et sa femme Charlotte. Les trois blondes superficielles sont Tanya et Irina, les deux sœurs pourries de Kate, et la dernière, c'est Jane Volturi. Enfin, le type brun qui se prend pour un pacha, c'est Alec Volturi, le jumeau de Jane. T'as tout retenu ?

- "Pas du tout."

- "C'est normal." Sourit-il. "De toute façon, ça ne te servira à rien puisque c'est la dernière fois que tu les verras."

- "Ça c'est sûr." Rétorqua Edward.

Belle sourit légèrement face à la protection qu'Edward avait envers elle. Elle adorait ça. (N/Mel: moi aussi j'adore ça un Edward protecteur lol)

Elle jeta un nouveau coup d'œil vers la blonde qui ne cessait de la dévisager et se surprit à préférer avoir affaire à Rosalie plutôt qu'elle, tellement cette fille lui faisait froid dans le dos.

- "Il semblerait que nous ayons des invités de marque, mon cher Carlisle." Débuta Aro Volturi.

- "En effet. Mon fils a décidé de nous faire part de sa présence." Répondit-il sardoniquement en direction d'Edward. Ce dernier soupira.

- "Vous voulez peut-être que je fasse un discours ?" Lança-t-il à la volée sans cacher son sarcasme. Le silence se fit à nouveau, et il pria pour qu'on le laisse tranquille.

- "Alors Bella." Commença Carlisle, la faisant appréhender. Edward se tendit. "Tu habites à Forks, il me semble." Bella fronça les sourcils. Elle ignorait comment il pouvait le savoir.

- "Euh… Oui." Répondit-elle, mal assurée. Edward lui tint la main sous la table, sentant son anxiété. Lui aussi était anxieux, probablement plus qu'elle.

- "Ça a dû te faire drôle de venir ici." Supposa froidement Esmée. "Tu ne dois pas être habituée à voir autant de confort, ni autant de voitures comme celles-là. Je parie qu'elles ont dû t'impressionner."

- "En vérité," s'empressa de répondre Edward qui se retenait pour ne pas s'emporter, "la seule voiture qui l'aie réellement impressionné est celle de Garrett."

- "Je vous avais dit que mon 4x4 était un super bolide." Se vanta Garrett, dans l'espoir de détourner l'attention. Esmée fit une mine dégoûtée.

- "Et si je ne me trompe pas, ton père est le Shérif de Forks." Continua Carlisle. Bella écarquilla les yeux.

- "Comment vous savez cela ?" Il eut un rire contrôlé.

- "Disons que certaines recherches nous apprennent beaucoup de choses." Bella fut sciée.

- "Vous avez fait des recherches sur moi ?" S'exclama-t-elle incrédule. "Mais on ne se connaît que depuis cinq minutes…"

- "C'est fou ce qu'on est capable de faire en cinq minutes." Lui sourit Carlisle. Bella n'arrivait pas à croire ce qu'elle entendait. Une chose qu'elle détestait, était d'être épiée à son insu. Même si ça ne t'as pas dérangé qu'Edward le fasse il y a des semaines…

Elle sentit une pression sur son bras et se tourna vers Edward qui avait du mal à se contenir.

- "Viens, Bella, on va s'en aller." La pria-t-il doucement. Il savait comment tout cela allait se terminer. Bella commençait à perdre le contrôle.

- "Non." Dit-elle sèchement. "Il sait déjà tout de moi alors je peux très bien répondre à ses questions."

- "Bella." Pressa-t-il. "Il vaut mieux qu'on parte maintenant." Articula-t-il lentement. La dernière chose qu'il désirait était qu'elle perde son calme et ne s'emporte. Elle secoua la tête.

- "Allez-y." Intima-t-elle au père d'Edward. "Posez toutes les questions que vous voulez." Ce dernier sourit de façon impétueuse, fier de l'effet qu'il produisait.

- "Donc, votre père est bien le chef de la police ?" Répéta-t-il une nouvelle fois.

- "Bella, tu n'as pas à répondre." Murmura Edward.

- "Tout à fait." Répondit-elle froidement.

- "Et que fais-tu dans la vie ?" Interrogea Esmée, alors qu'Edward se pinçait l'arête du nez en fermant les yeux.

- "J'enseigne la littérature. Autre chose ?" Demanda-t-elle sur un ton sans réplique.

- "J'ai encore une question." Déclara Carlisle innocemment.

- "Je vous écoute." Dit-elle impatiemment, incapable de réfréner son ton glacial.

- "Où est ta mère ?" Demanda-t-il avec curiosité. "Parce que je n'ai pas trouvé grand-chose sur elle, et il n'y a pas d'acte de décès. Donc je présume qu'elle n'est pas morte." Finit-il avec un sourire abominable sur le visage.

Bella avait la bouche à moitié ouverte, incapable de prononcer le moindre mot. Edward cogna son point sur la table en se levant, faisant ainsi trembler la table entière.

- "Qu'est-ce que tu cherches à faire, hein ?" S'emporta-t-il contre son père. "Pourquoi tu tiens tant à te conduire en pourriture ? Tu trouves ça jouissif, sans doute." (N/Anghju : Allez Edward ! Démolis lui la gueule !)

- "Edward." Réprimanda sa mère.

- "Non. Toi tu la mets en veilleuse." Sa mère afficha un visage outré. "Viens Bella, on s'en va."

Cette fois ci, il ne lui laissait pas le choix. Bella qui était complètement tourneboulée ne put que hocher la tête avant de se lever et de regarder Edward. Elle resta debout, stoïque, avant de perdre le contrôle et de se retourner vers Carlisle, sans savoir ce qu'elle faisait.

- "Vous voulez savoir où est passée ma mère ?" Dit-elle avec une voix faible. "Et bien elle est partie. Elle a mit les voiles sans même laisser un mot, ni quoi que ce soit. Elle a changé de numéro, de voiture, d'État, et n'a plus jamais pris contact avec nous." Soudain elle éleva la voix. "Ma mère m'a fait exactement la même chose que ce que votre fils a fait pour vous. Plutôt triste, n'est-ce pas ?" Finit-elle avec sarcasme, pour cacher la peine qu'elle refoulait.

En se rendant compte de ce qu'elle venait de faire, elle ne put supporter plus longtemps les regards posés sur elle. Elle quitta la salle précipitamment, alors qu'Edward se tourna vers son père avec dégoût.

- "J'espère que t'es content de toi. Tu viens encore une fois de plus, de prouver que t'es qu'un sale type."

Il se détourna dans la direction qu'avait prise Bella.

- "Et joyeux Noël." Marmonna-t-il acide.

............

Bella marchait dans la villa, complètement déboussolée.

- "Bella !" Elle se retourna vers Edward qui accourait vers elle avec inquiétude. Elle se précipita sur lui, se retenant de pleurer.

- "Je suis vraiment désolée." Souffla-t-elle. "Je ne voulais pas…"

Il lui caressa tendrement l'arrière de la tête.

- "C'est moi qui suis désolé. Je n'aurais jamais dû accepter que tu…"

- "Mais je n'aurais pas dû leur parler comme ça." Coupa-t-elle avec culpabilité.

- "Tu plaisantes ? La seule chose positive de cette soirée, c'est toi en train de leur clouer le bec." Répondit-il en tentant un maigre sourire. Elle se détendit.

- "Alors tu ne m'en veux pas ?" Demanda-t-elle en levant la tête vers lui. Il la regarda ahuri.

- "Tu me poses vraiment la question ?" Elle lui fit un maigre sourire.

- "J'essaie de trouver la sortie mais je crois que je me suis perdue." Fit-elle contrite. Il rigola.

- "C'est vrai qu'ils auraient dû faire un plan de leur maison géante." Elle sourit, avant d'arborer un visage triste.

- "Tu avais raison." Dit-elle dans un souffle. "Ils sont imbus d'eux même et ne t'ont pas fait venir ici pour se réconcilier avec toi. Je suis désolée d'avoir voulu te persuader du contraire. Et je m'excuse aussi pour t'avoir forcé à venir."

Il la regarda intensément et prit sa joue dans sa main.

- "Ça te dérange si on ne part pas tout de suite ? J'ai envie de te montrer quelque chose." Elle fronça les sourcils.

- "Tu veux y retourner ?" Demanda-t-elle larguée. Il sourit en secouant la tête.

- "Bien sûr que non. Mais il y a un endroit que j'aimerais que tu voies." Bella le regarda incertaine.

- "Comme tu voudras."

- "Viens." Il lui prit la main et la mena dans un couloir, surplombant un autre couloir, pour déboucher sur des escaliers. Ils montèrent à l'étage et Bella s'étonna.

- "Pas de long couloir ?" Plaisanta-t-elle. Il n'y avait seulement que deux portes. Il ouvrit l'une des portes et la lui tint avec galanterie. Elle entra avant qu'il ne lui succède et elle fut incrédule.

C'était apparemment une chambre. Ce qui était surprenant, c'est que cette chambre était plutôt petite. Un lit simple, des étagères remplies de livres, de magazines, de disques datant des années 60-70, un petit bureau désordonné, ainsi que des posters de groupes de musique.

- "C'est… C'est quoi cette chambre ?" Demanda-t-elle. Elle la trouvait tellement simple et petite comparée au reste de la villa qu'elle trouvait qu'elle n'avait pas sa place.

- "C'est la chambre de mon père, quand il était adolescent." Répondit Edward. Bella se retourna vers lui, les yeux exorbités.

- "Mais… Elle est… C'est dingue." Bafouilla-t-elle.

- "Tout à l'heure, dans la voiture. Tu m'as demandé comment je connaissais le chemin alors que mes parents ne m'ont jamais emmené ici. Mais je suis déjà venu. Après ma fuite. Je suis venu ici afin de découvrir la maison qu'ils ne voulaient pas que je vois. Elle était complètement différente à ce moment-là. Elle était simple, pas de long couloir." Mima-t-il sarcastiquement. "Elle était plutôt banale. Mais c'était ce qui faisait son charme. Carlisle a dû faire des travaux avant de venir habiter ici."

- "Alors cette maison appartient à ses parents ?"

- "A ses grands-parents. Ses parents sont morts quand il avait dix ans et il est venu vivre avec eux." Bella fut touchée.

- "C'est triste." Il resta dubitatif.

- "Ouais…" Il s'approcha du bureau et ouvrit un tiroir. Il en sortit un livre poussiéreux.

- "C'est son journal." Dit-il. "Il l'a commencé en venant ici. Quand je l'ai lu, j'ai vraiment été étonné. Mon père était quelqu'un d'autre avant. Kate a dit tout à l'heure que nos parents étaient des gens biens. Et elle avait raison. Dans ce journal, j'ai découvert mon père d'une autre façon." Il se dirigea vers l'étagère principale et la désigna. "Tu vois cette étagère ? Est-ce que tu remarques quelque chose de spécial ?"

Bella leva un sourcil et analysa le meuble.

- "Ben elle contient beaucoup de livres. Mis à part ça, rien du tout." Dit-elle en secouant la tête.

- "Regarde de plus prés." Lui pria-t-il. Elle s'exécuta et c'est là qu'elle vit ce qu'elle avait de spécial.

- "Tous les livres qu'elle contient sont des livres axés sur la médecine." Il hocha la tête.

- "D'après son journal, c'était son plus grand rêve." Bella ouvrit la bouche d'étonnement. "Ses parents sont morts dans un accident de voiture et les médecins n'ont rien pu faire. C'est pour ça qu'il a décidé d'être médecin dès son plus jeune âge. Il voulait sauver des vies, empêcher les proches d'être malheureux."

- "Incroyable. Je n'arrive pas à croire que tu parles de la même personne que celle qui est en bas." (N/Alaiena: Moi non plus !)

- "J'ai eu du mal à le croire, moi aussi. Pourtant c'est bel et bien lui. Il a fait des tas de recherches sur le sujet, il travaillait très dur à l'école et avait d'excellents résultats pour pouvoir devenir un bon médecin. Il est même allé en faculté de médecine. Il a rencontré ma mère là-bas, lors d'une fête d'étudiants où il y avait plusieurs gens de plusieurs universités différentes. Elle aussi était différente de celle que tu as pu voir. Dans son journal, il la décrit comme une femme extraordinaire, pouvant aimer sans condition. Il l'a demandé en mariage en dernière année. À cette époque, ils étaient heureux et tout leur souriait. Il allait enfin commencer son internat dans quelques mois et il aurait les moyens de lui offrir un mariage de rêve. C'était la première fois que j'avais le sentiment de lui ressembler. Non pas à cause du parcours, mais à cause de son esprit. Quand j'ai lu ce journal, j'ai vu un Carlisle passionné, droit, bon et amoureux. Il était saint d'esprit."

Bella le regarda fascinée. Elle avait l'impression d'avoir le récit d'une autre personne. Une personne qui ressemblait effectivement à Edward. Elle crut déceler une pointe de fierté dans son regard. Et elle le comprenait. Lorsqu'on se dit qu'on a un père comme l'homme de ce journal, on en est fier. Seulement l'histoire ne s'est sûrement pas arrêtée là.

- "Et qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?" S'enquit-elle passionnée.

Il tourna la tête vers elle avec dépit et défection.

- "J'ai tourné la page suivante, voilà ce qui s'est passé." Il prit une inspiration et continua. "Quelques mois avant la fin de sa dernière année à la fac, il s'est retrouvé mêlé à une bagarre à cause d'un type qui avait manqué de respect à Esmée. Il allait être mis en bouillis, lorsqu'un homme est arrivé de nulle part et l'a aidé en tabassant le type jusqu'à ce qu'il abandonne. Évidemment Carlisle a tenu à le remercier en lui payant un verre, et c'est là qu'il s'est fait son nouvel ami, Aro Volturi."

Belle baissa les yeux. Elle arrivait à comprendre aisément la suite.

- "Depuis ce jour, Carlisle a changé petit à petit. Même quand je lisais, je me suis aperçu du changement de caractère, de sa façon de voir les choses… Il buvait toutes les paroles d'Aro. Toutes ses pensées tournaient à propos de l'argent et de trouver un moyen de bien gagner sa vie. Il ne parlait plus de la médecine comme de sa vocation, mais comme d'un travail très rentable. Pas longtemps après, Aro lui mettait une nouvelle idée dans la tête, celle de créer une banque en partenariat. Même Esmée était réticente. Elle avait de gros doutes et trouvait elle aussi qu'il changeait."

- "Puis il a fini par accepter. C&V est née et tout projet d'internat de médecine fut abandonné. Ça n'a pas mis beaucoup de temps avant que la banque ne décolle, elle a fini par marcher rapidement et ils se sont enrichis à la vitesse de l'éclair. En voyant les gains qu'ils accumulaient, Esmée a fini par lui faire confiance et il a pu lui offrir le mariage de ses rêves."

Bella resta pensive. Elle comprenait à présent pourquoi Kate avait dit que c'était à cause des Volturi.

- "C'est horrible." Il la scruta du regard. "Je veux dire, je trouve ça horrible que ça se soit terminé ainsi. Ils avaient tellement l'air d'être des gens biens…"

- "Pour les Denali, c'est différent. Ils étaient déjà riches au départ quand Carlisle les a rencontré des années plus tard. Seulement ils n'étaient pas égoïstes ni avares. La preuve, ils ont adopté trois enfants."

Bella cligna des yeux plusieurs fois.

- "Ce sont des enfants adoptés ?"

- "Tu t'es bien rendue compte qu'ils sont foncés de peau alors que leurs filles sont blondes et blanches. Tanya, Kate et Irina étaient orphelines et Comme Carmen ne pouvait pas avoir d'enfant, ils ont décidé d'adopter. Deux d'entre elles sont devenues des filles à papa." Dit-il, déploré.

- "Et Garrett ?"

- "Lui il est devenu riche grâce à l'héritage que ses parents lui ont légué après leur décès." Bella fut attristée de cette nouvelle. "C'est un neveu du côté de Carmen alors il est allé habiter chez eux. C'est là qu'il a rencontré Kate."

- "Et les Withlock ?" S'enquit-elle. Il haussa les épaules.

- "Une famille montante qui a su faire les bons placements, les bons investissements…"

- "C'est dingue comment une rencontre peut changer une personne à ce point." Murmura Bella en pensant au père d'Edward.

- "C'est comme ça, on n'y peut rien." Répondit-il amer. "Il s'est laissé avoir, manipulé et est devenu son frère jumeau. Il n'y a rien à faire. C'est pour ça que je ne regrette pas d'être parti à temps. Mon père est exactement l'exemple du type de personnes que je ne veux pas être."

- "Et tu ne l'es absolument pas." Dit-elle en esquissant un sourire. Il sourit à son tour et se rapprocha d'elle. Il allait l'embrasser quand le ventre de la demoiselle se mit à gargouiller, provoquant son rire.

- "Arrête de te moquer. On est parti juste avant que le repas ne commence. C'est normal que j'aie faim." Se défendit-elle. Il continua de rire.

- "Il doit rester des trucs à manger chez toi."

- "Avec Emmett ? Certainement pas." S'empressa-t-elle de répondre. Il rit encore plus.

- "Viens, j'ai envie d'arriver à temps pour entendre Emmett chanter." Bella éclata de rire.

- "Crois-moi, mieux vaut attendre qu'il ait terminé pour arriver." Il se mit à rire et l'embrassa tendrement. Elle passa ses bras autour de son cou et un nouveau gargouillement provint de son estomac, le faisant rire à nouveau.

- "Il faut vraiment que je te ramène."

- "D'accord, mais j'ai besoin d'aller aux toilettes avant." Il hocha la tête.

- "Dans ce cas, redescendons." Il allait se détourner mais elle raffermit sa prise autour de sa nuque pour l'empêcher de partir.

- "Merci."

- "De quoi ?" Demanda-t-il.

- "D'avoir partagé ça avec moi." Sourit-elle. "Rien que pour ça, je suis contente d'être venue." Il sourit à son tour avant de l'embrasser une nouvelle fois et de les conduire hors de la chambre.

Ils redescendirent et ce fut le retour des longs couloirs interminables.

- "Ils ont fini le repas ?" S'enquit-elle.

- "Pourquoi tu demandes ça ?"

- "Parce que je n'entends pas un bruit."

- "Je l'ignore. Ça fait tout de même un moment qu'on est en haut. Ils doivent savoir qu'on est toujours là en tout cas."

- "A cause du portail ?" Il hocha la tête. Ils arrivèrent devant deux portes, l'une à côté de l'autre. Bella se figea de surprise.

- "Ça surprend, hein ?"

- "Des toilettes séparées ?" S'étonna-t-elle. "Tu veux dire comme dans les lieux publics ?"

- "C'est ridicule." Dit-il en secouant la tête d'exaspération.

- "Mais pourquoi ils ont séparé les toilettes hommes et femmes dans leur propre maison ?"

- "Pour les réceptions en tout genre. C'était la même chose quand je vivais avec eux." Elle secoua la tête incrédule.

- "C'est n'importe quoi."

- "A qui le dis-tu… Alors tu rentres ?"

- "Tu fais le guet ?" Demanda-t-elle amusée. Il sourit.

- "J'ai dit que je ne te lâchais pas." Elle sourit à son tour avant de s'engouffrer à l'intérieur des toilettes pour dames.

Aussitôt qu'elle eut poussé la porte des toilettes, elle regretta cette action. Elle n'était pas seule. Elle comprit alors pourquoi aucun bruit ne s'était fait entendre après qu'ils soient redescendus. Plusieurs personnes avaient quitté le diner. Notamment trois personnes. Les trois blondes qui avaient le maquillage le plus voyant de la Terre, ainsi que la tenue la plus sophistiquée de la planète.

Si Bella se rappelait bien de leur nom, il s'agissait d'Irina, Jane et Tanya, se regardant dans un grand miroir au-dessus de plusieurs lavabos.

Bien sûr, Bella ignorait qui étaient qui car elle s'en contrefichait comme d'une guigne. Le problème était qu'elles s'étaient toutes les trois retournées vers elle avec un regard plus haineux que celui de Rosalie. Ce qui était un grand exploit en somme. Bella se figea, la bouche à moitié ouverte, apeurée de se retrouver seule avec trois harpies comme ces trois filles.

- "Ex… Excusez-moi." Balbutia-t-elle avant de se détourner vers la sortie. Mais au moment où elle allait mettre la main sur la poignée de la porte, l'une des trois blondes - celle qui l'avait dévisagée durant le dîner - se posta devant elle lui barrant le passage, avec un air menaçant qui la fit reculer de quelques pas.

- "Tiens tiens… C'est drôle, on vous croyait partis." Déclara celle qui était prostrée devant elle avec un air sadique sur le visage. Bella était tétanisée. Elle n'aimait pas du tout la tournure des évènements.

- "On… On avait quelque chose d'important à faire avant de partir." Elle bafouillait, tellement elle était tendue.

- "Moi je dirais que la plus grande erreur de ta vie fut de ramener tes fesses ici." Rétorqua cinglante une des deux de derrière. Elle était plus petite de taille et n'avait physiquement aucune ressemblance avec les deux autres. Bella présuma donc qu'il s'agissait de Jane Volturi. Les deux autres étant les sœurs de Kate.

- "Je… Ça vous dérangerait de me laisser passer ?" Demanda-t-elle avec espoir. Elle avait un énorme doute quant à ce qui allait se passer. Celle de devant se mit à rire avec cynisme. La troisième qui n'avait pas encore dit un seul mot et qui ressemblait énormément à celle de devant parla avec une vois hautaine et nasillarde.

- "Alors comme ça, ton père travaille dans la police ? J'imagine que c'est comme ça que tu as rencontré Edward."

- "Et quand tu t'es rendue compte qu'il était plein aux as, tu t'es dit que ce serait un bon moyen de t'enrichir. Surtout quand on voit la marchandise, on pourrait penser que t'as vraiment tiré le gros lot." Renchérit celle de devant avec un air plus méchant que Bella n'avait encore jamais vu.

- "Je… Je vous demande pardon ?" S'offusqua-t-elle avec une faible voix, tellement elle était apeurée.

La blonde lui prit le menton entre son pouce et son index et la colla contre la porte d'une des toilettes. Bella était tellement abasourdie qu'elle n'ouvrit même pas la bouche pour crier.

- "Écoute-moi bien." Menaça-t-elle avec véhémence. "Je te conseille de retourner dans ton trou de souris. Ce monde ne t'appartient pas. Tu n'y as pas ta place car tu n'es rien d'autre qu'une salle petite allumeuse et manipulatrice."

Bella ne répondit rien, se contentant d'avoir la bouche à moitié ouverte, et retenant sa colère profondément. Elle avait bien trop peur de cette fille pour répliquer.

- "Regarde ça, Tanya." Rigola celle que Bella pensait être Jane. "Tu l'as tellement fait flipper qu'elle est en train de trembler comme une feuille, la pauvre."

Et c'était la vérité. Bella tremblait sans s'en rendre compte.

- "C'est tout à fait normal, Jane. Je fais peur à tout le monde, c'est bien connu. Elle s'est vite rendu compte que je mordais." Murmura-t-elle à Bella avec sadisme. Cette dernière était liquéfiée sur place, la main de Tanya sur son menton qui la maintenait fermement.

- "Viens, Tanya." Pria sa sœur. "Si on reste trop longtemps, Cullen va débarquer et on risque d'avoir des problèmes."

- "Une seconde, Irina." Fit-elle avant de scruter Bella avec un sourire machiavélique sur les lèvres.

Puis sans crier garde elle lui arracha un tissu de sa robe avec ses longs ongles, découvrant ainsi ses genoux. Elle relâcha ensuite soudainement sa prise et s'éloigna de Bella, qui était complètement chancelante et déboussolée.

- "Sympa, la robe." Se moqua-t-elle avec désinvolture alors que les deux autres riaient.

Puis elles quittèrent les toilettes, tandis que Bella les regardait partir, complètement mortifiée et anéantie.

Quelques secondes passèrent avant que Bella ne fit la seule et unique chose qu'elle avait toujours su faire.

Elle tomba à terre sur ses genoux désormais nus et pleura à chaudes larmes. (N/Alaiena : La pauvre, je suis triste pour elle) (N/Anghju : Oui, moi aussi...)

..................

À peine Bella était-elle entrée dans les toilettes qu'elle manquait déjà à Edward. Il commençait à se demander si ce sentiment de dépendance vis-à-vis d'elle finirait par s'estomper. Ce qu'il ressentait à son égard évoluait de jour en jour, voir même de minute en minute. Plus les secondes défilaient, et plus il se sentait de plus en plus en train de tomber pour cette fille. Et en voyant à quel point la présence de Bella lui manquait depuis qu'elle s'était absentée à l'instant, il se dit que bientôt, il ne pourrait carrément plus se passer d'elle ne serait-ce que d'une seconde. C'est déjà le cas abruti…

Il se demanda s'il n'était pas complètement fou. En tout cas il était fou d'elle.

- "T'en fais une tête, Eddy." Interrompit Garrett avec un air moqueur sur le visage. Edward se redressa vivement, étonné de sa présence.

- "Qu'est-ce que tu fous ici ? Je vous croyais en train de diner." Il haussa les épaules.

- "Bof, c'est dégueu de toute façon. Les asperges blondes ont à peine touché leur entrée qu'elles avaient déjà plus faim. Donc elles se sont levées pour aller je ne sais où et Kate et moi, on en a profité pour s'évincer. On a acheté chinois à la maison comme on savait qu'on mangerait rien ici."

- "Tu m'étonnes…" Soupira Edward.

- "Et vous ? Pourquoi vous n'êtes pas encore partis ? On était étonné de ne pas avoir entendu le portail."

- "J'avais des choses à dire à Bella." Répondit-il quand il vit soudainement la porte s'ouvrir pour laisser passer les sœurs Denali, ainsi que Jane, leur acolyte. Elles gloussaient d'une drôle de façon que les deux garçons trouvaient répugnante.

Tanya accorda un regard de tout ce qu'il y avait de plus haineux à Edward, et il lui fit un sourire sympathique pour l'agacer. Ce qui marcha puisqu'elle partit rapidement, les poings à la place des mains, énervée.

Il secoua la tête amusé, fier de lui.

- "Pourquoi t'aimes la faire enrager ?" Demanda Garrett.

- "J'aime bien le fait qu'elle me déteste. C'est amusant de l'énerver." Répondit Edward en haussant les épaules.

- "Ouais, bah j'espère qu'elle ne s'en est pas prise à la petite pendant qu'elles étaient à l'intérieur." Répliqua Garrett. Edward fronça les sourcils.

- "C'est vrai que ce serait bien son genre." Murmura-t-il, soudainement inquiet.

- "Dis Edward… Il y a un truc important dont je voudrais te parler." Edward le regarda attentivement.

- "Je t'écoute."

- "C'est juste que t'es le seul flic que je connaisse alors…"

- "Une minute." Le coupa-t-il. "T'as des problèmes ?"

- "En fait… C'est pas vraiment moi qui aie des problèmes." Edward attendit patiemment qu'il développe. "Quand j'habitais encore chez Eleazar et Carmen, je crois que j'ai surpris une conversation que je n'aurais pas dû entendre. Aro est venu un jour avec ses frère Caius et l'autre là…"

- "Marcus." Compléta Edward.

- "Ouais, c'est ça. Ils discutaient avec Eleazar sans savoir que j'étais dans le couloir et que j'arrivais à les entendre."

- "Et ils disaient quoi ?" Demanda Edward avec curiosité.

- "J'ai pas bien réussi à tout saisir, seulement quelques bribes. Mais je crois qu'ils ont parlé d'extorsion de fonds." Lâcha-t-il tout bas.

Edward écarquilla les yeux.

- "Garrett… T'es certain de ce que tu avances, là ?" Demanda-t-il par précaution.

- "Je te dis que je les ai entendus." Chuchota-t-il. "Ils ont parlé d'arnaque. Edward, si ça se trouve ils sont pas cleans."

- "Tu te rends compte de ce que tu dis ? C'est grave. T'es en train d'accuser les Volturi et même les Denali. Ils font partis des gens les plus influents et les plus riches de tout le pays. Ils peuvent se faire coffrer si c'est toi qui as raison."

- "Y a pas qu'eux qui risquent de se faire coffrer." Souligna Garrett. "Ton père aussi."

Edward ne répondit rien. Il savait qu'il avait raison. Carlisle mouillait de très près avec Aro. Si ce dernier devait tomber, aucun doute que son père tomberait avec lui.

- "Ça va Edward ?" S'enquit son ami.

- "Ouais, c'est juste…" Puis il se souvint de quelque chose. "Dis, tu ne trouves pas que ça fait un bon moment que Bella est à l'intérieur ? Mais qu'est-ce qu'elle fiche ?" Il commençait sérieusement à trouver ça étrange, voir même inquiétant.

- "Elle doit probablement se refaire une beauté. Tu sais comment sont les femmes…" Edward secoua la tête.

- "Non, pas Bella. Elle, elle passe jamais plus de cinq minutes devant un miroir."

- "Wow… T'as beaucoup de chances, mec." Fit-il impressionné.

- "Ça m'inquiète." Dit-il en ignorant sa remarque. "Elle aurait dû déjà être revenue depuis longtemps."

- "Calme-toi, Ed. Elle ne va pas disparaître, ta dulcinée."

- "Je suis sérieux." Se défendit-il. Il regarda la porte des toilettes, songeur. "Il faut que j'aille voir." Décréta-t-il. Garrett se mit à rire.

- "Tu ne vas tout de même pas entrer dans les « toilettes des filles » ?" Dit-il avec ironie. Avoir instauré ce système de toilettes non mixtes dans sa propre maison, était d'un ridicule abominable.

- "Il faut que j'aille voir." Répéta-t-il avec fermeté. Garrett soupira mais n'insista pas.

Edward ouvrit la porte et pénétra avec prudence.

- "Bella ?" Appela-t-il avec inquiétude. Aucune réponse. Il entendit des sanglots étouffés et se précipita vers le fond. Il s'apprêtait à ouvrir la porte, mais vit qu'elle était déjà ouverte. Ce qu'il vit en face de lui lui brisa le cœur.

Bella était recroquevillée par terre, en train de pleurer silencieusement. Jamais il n'avait vu de chose aussi bouleversante pour lui. Même les cadavres qu'il voyait n'étaient pas aussi horribles que ça. Il avait l'impression qu'on lui avait enfoncé un coup de poignard dans le cœur et qu'il était en train d'agoniser.

- "Bella…" Murmura-t-il faiblement, la douleur se lisant sur son visage. Elle releva les yeux rouges et humides vers lui et il se mit à sa hauteur. Elle se jeta dans ses bras et pleura bruyamment contre son torse, tandis qu'il la serrait contre lui, les yeux fermés.

Ils restèrent longtemps comme ça, alors qu'elle s'évertuait à pleurer et qu'il faisait des cercles sur son dos pour la calmer. Au bout de ce qui semblait être une éternité pour Edward, les sanglots finirent par s'estomper et elle releva la tête, les yeux complètement embués.

- "Désolée." Murmura-t-elle, la voix rauque, déformée par les larmes précédemment versées. "Je… Je ne voulais pas mouiller ta chemise." Il la regarda ahuri et triste à la fois. (N/Anghju : Euh mio je suis pas contre...)

- "Bella… Est-ce que tu as une idée à quel point je me fiche de ma chemise à l'heure qu'il est ?" Demanda-t-il sérieusement. Elle lui fit un maigre sourire contrit et ça le rendit encore plus mal de la voir comme ça. Il soupira avant de fouiller dans la poche arrière de sa veste, et de ressortir un paquet de mouchoir plein. "Tiens." Lui tendit-il, sous l'effarement de la jeune fille.

- "Merci." Fit-elle en le prenant, et en sortant un mouchoir du paquet avant de se moucher dedans. "Tu te trimballes toujours avec un paquet de mouchoirs sur toi ?" Demanda-t-elle.

Il baissa les yeux et répondit tout bas.

- "C'est la première fois." Bella fronça les sourcils et il s'expliqua. "Je savais… J'ai deviné que ça se finirait comme ça." Avoua-t-il avec difficulté. Bella ouvrit la bouche d'étonnement.

- "Tu savais que j'allais finir dans cet état ?" Demanda-t-elle à mi mots, incrédule et abasourdie.

- "Je supposais." Contredit-il. Il eut un air torturé sur le visage. "J'espérais seulement me tromper et que je n'aurai pas à m'en servir." Elle caressa l'une de ses joues et le regarda intensément. Tous les deux avaient les yeux empreint de douleur.

- "Si seulement je t'avais écouté depuis le début…" Murmura-t-elle pour elle-même.

- "Que s'est-il passé, Bella ?" Osa-t-il demander, ne pouvant supporter l'ignorance plus longtemps. Elle abaissa la tête, honteuse.

- "Elles étaient là… Les trois grandes blondes qu'on devrait appeler Capitaine Crochet tellement elles ont les ongles longs et moches."

- "Qu'est-ce qu'elles ont fait ?" Demanda-t-il en réprimant un sourire à sa réplique.

- "Elles m'ont en quelque sorte… Agressé." Répondit-elle avec embarras.

- "En quelque sorte ?" S'étonna-t-il en fronçant les sourcils.

- "Elles m'ont insulté. Et elles m'ont fait peur. Très peur, même." Finit-elle tout bas.

- "Je suis vraiment désolé, Bella. Je… Pourquoi est-ce que j'ai accepté de t'emmener ici ?" S'exclama-t-il pour lui-même.

- "Tu n'as pas accepté." Réfuta-t-elle. "Tu y as été contraint de force."

- "Mais je t'avais promis de ne pas te quitter." S'emporta-t-il contre lui-même. Il se sentait terriblement coupable de ce qui venait de se produire.

- "Et tu as tenu ta parole." Lui dit-elle. "Tu es resté avec moi tout le temps. Tu as même attendu devant les toilettes. Qu'elles étaient les chances pour que…" Elle se tut en voyant son visage affligé. "Edward, ce n'est pas de ta faute, tu n'y es pour rien." Murmura-t-elle inquiète.

- "Si Bella. Si, c'est entièrement de ma faute. On n'aurait pas dû venir ici. Je savais que c'était une erreur, et je l'ai quand même fait. Je t'avais promis que…"

- "Que tu ne me lâcherais pas." Coupa-t-elle avec sérieux. "Et tu ne m'as pas lâché. Mais tu m'avais aussi dit que tu ne pouvais pas me promettre qu'il ne se passerait rien. Et tu as eu raison de ne pas me faire de promesse car il s'est vraiment passé quelque chose. Mais tu sais tenir tes promesses, et tu n'en fais pas quand tu ne peux pas les tenir. Beaucoup de gens ne sont pas comme toi."

Edward la regarda indécis. Il n'arrivait pas à croire que ce soit elle qui doive le réconforter, alors que c'était elle la victime. Il se leva soudainement.

- "Cette fois, c'est vraiment la dernière fois que je le dis. On s'en va."

Elle refusa de se lever, appréhendant sa réaction lorsqu'il verrait l'état actuel de sa robe bleue. "Bella ?" Appela-t-il. Elle baissa les yeux.

- "Promets-moi que tu ne diras rien."

- "Mais pourquoi je…"

- "S'il te plaît, Edward." Supplia-t-elle. Il hocha la tête, sans comprendre pourquoi elle lui demandait ça.

- "D'accord."

Elle prit une inspiration et se décida à se lever. Lorsqu'Edward vit dans quel état elle se trouvait, il ouvrit la bouche d'incrédulité. La culpabilité commença à l'envahir encore plus que précédemment et il se sentit encore plus mal qu'il ne l'a jamais été.

- "Tu as dit que tu ne dirais rien." Lui rappela-t-elle en voyant son visage tourmenté. Il était en train de rejeter la faute sur lui, elle le savait. Et c'était quelque chose qu'elle ne pouvait tolérer.

- "Laquelle t'as fait ça ?" Osa-t-il demander avec peine.

- "Une Denali. Tanya je crois." Il ferma les yeux en se pinçant l'arête du nez.

- "Edward, ça fait vingt minutes que t'es…" Garrett qui venait d'ouvrir la porte s'arrêta net en les voyant tous les deux. Il vit les genoux dénudés de Bella ainsi que la déchirure de sa robe puis croisa le regard d'Edward qui semblait souffrir le martyr. "Oh merde… Je vais chercher Kate, elle… Son manteau doit être assez long pour…" Il laissa sa phrase en suspend et s'en alla.

Bella secoua la tête difficilement et se remit dans les bras d'Edward pour y chercher du réconfort. Il attendit quelques secondes, inerte, puis se décida à l'entourer de ses bras.

Les minutes passèrent et Garrett revint avec sa compagne. Kate qui avait dû être prévenue ne fit aucun commentaire et tendit son manteau à Bella. Par chance il arrivait à la couvrir entièrement.

- "Mais quand est-ce que je pourrai te le rendre ?" S'enquit Bella. Elle lui sourit gentiment.

- "Oh, je suis certaine qu'on peut s'arranger pour prendre un café ensemble, un de ces jours." Bella sourit à son tour.

- "J'en serais vraiment ravie." Kate s'avança vers elle pour une étreinte, à la plus grande surprise de Bella.

- "Prends soin de toi, Bella. Et de lui." Elle sourit.

- "Merci." Fit-elle, à la fois pour le soutien dont elle avait fait preuve toute la soirée, et pour sa gentillesse.

Edward passa un bras autour de ses épaules et ils traversèrent le long couloir, suivis de près par Garrett qui s'assurait qu'ils ne rencontreraient personne de nouveau. Arrivés dehors, Edward le salua.

- "Au sujet de notre discussion de tout à l'heure. Tu sais où me trouver." Garrett hocha la tête pour confirmer ses dires.

- "Passez un bon Noël." Dit-il avant de retourner à l'intérieur.

Edward conduisit Bella jusque vers sa voiture et lui tint la portière. Elle ne semblait pas tenir sur ses jambes alors il la souleva légèrement et l'aida à s'asseoir. Puis il alla s'asseoir à son tour côté conducteur. Il ne démarra pas tout de suite, les images des derniers évènements encore en tête.

- "De quoi tu parlais avec Garrett, tout à l'heure ?" Demanda Bella d'une toute petite voix. Il se tourna vers elle et croisa ses yeux tristes. Il se détestait pour lui avoir fait subir tout ça.

- "Rien d'intéressant." Trouva-t-il la force de répondre faiblement. Bella baissa la tête. Il le remarqua et fronça les sourcils. "Qu'est-ce qui se passe ?" S'enquit-il. Elle secoua la tête.

- "Rien."

- "Bella, à d'autres. Je sais quand quelque chose te perturbe. Dis-moi, je hais te voir comme ça." Bella releva la tête, les yeux humides. Elle était sur le point de pleurer à nouveau. "Bella…" Pria-t-il. Ça le tuait de l'intérieur.

- "Je… Tu vas trouver que ce n'est rien et que j'ai envie de pleurer pour pas grand-chose… Cette robe… C'est Alice qui me l'a créé, de ses propres mains. Elle l'a fait en même pas cinq jours, rien que pour moi. Si je l'avais acheté, ça ne m'aurait pas fait le même effet. Mais c'est ma meilleure amie qui… Ça me fait mal."

Une larme lui échappa et Edward la prit une nouvelle fois dans ses bras et elle se laissa faire, reposant sur lui. Rien que d'avoir ses bras protecteurs sur elle, empêchait ses larmes de couler.

- "Je vais trouver un moyen de réparer ça." Lui murmura-t-il en caressant sa joue d'une main, tandis que l'autre était dans son dos.

- "Comment ?" Demanda-t-elle.

- "J'ai le bras long, tu sais." Lui dit-il en esquissant un sourire. Elle le lui rendit mais il n'atteignit pas ses joues.

- "Rappelle-moi de ne plus jamais suivre mon instinct." Souffla-t-elle.

- "Pas de problème. Tu n'auras qu'à suivre le mien, dorénavant."

Cette fois ci elle lui fit un large sourire. La perspective d'un avenir proche avec lui, lui redonnait du baume au cœur et l'enchantait. Trop pour son propre bien. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux pendant de longues minutes, elle, toujours blottie dans ses bras.

Ce fut à cet instant précis, en ne quittant pas son regard, que Bella décida enfin de détruire les barrières qui la retenaient et de s'avouer enfin ses sentiments. Elle avait toujours refusé de prononcer cette phrase dans sa tête, mais à présent elle ne pouvait plus se voiler.

Elle était complètement amoureuse d'Edward Cullen.

Et bah… Tout ça pour en arriver à cette conclusion… On se demande si Emmett n'est pas plus intelligent que toi, finalement.

Le fait de s'autoriser enfin à prononcer le mot amour et de le mélanger avec le nom Edward lui fit prendre pleinement conscience à quel point son amour pour lui était immense.

Il représentait exactement l'amour décrit dans les romans classiques qu'elle dévorait. Elle avait cru que cet amour n'existait pas, car elle avait osé le comparer à celui qu'elle avait éprouvé pour Jacob. Mais à présent, en le comparant à celui qu'elle éprouvait pour Edward, elle se rendit compte que l'amour véritable et passionnel dont parlent les films et que les livres décrivent, existe bel et bien. Et il était plus incroyable et spectaculaire que tout ce qu'elle avait pu s'imaginer jusqu'à présent.

Bella était amoureuse. Pour la première fois de sa vie, elle était vraiment amoureuse. Cette constatation la fit sourire.

- "Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?" Demanda-t-il. Elle secoua la tête d'une manière enfantine. Même si elle était enfin prête à se l'avouer mentalement, pour le dire oralement, c'était une autre histoire. Se faire rejeter était la dernière chose qu'elle désirait.

- "Je te le dirai un jour." Promit-elle. Il la regarda curieusement, mais n'insista pas.

- "Il est temps de mettre les voiles." Bella fronça les sourcils.

- "Écoute Edward… Je n'ai pas envie qu'ils me voient dans cet état quand je rentrerai."

- "Je ne comptais pas te ramener chez toi." Répliqua-t-il fermement. Elle se redressa vivement.

- "Et où est-ce qu'on va alors ?" Demanda-t-elle surprise.

- "Je t'emmène chez moi." Répondit-il en enclenchant le moteur. Bella écarquilla les yeux en se rendant compte qu'elle ne savait pas du tout où il habitait.

- "Oh mon dieu…" Murmura-t-elle.

- "Quoi ?" Demanda-t-il.

- "Tu passes ton temps chez moi, alors que moi j'ignore toujours où tu vis."

La voiture roula hors du parking extérieur et le portail s'ouvrit sans que Bella ne le remarque.

- "Et bien on va remédier à ça." (N/Sam: et nous?? on peut avoir l'adresse???) (N/A: 8 rue du Paradis, résidence du 7ème ciel)

Ils sortirent de la propriété et il la ramena contre lui à nouveau.

- "Tu vas pouvoir conduire avec moi dans tes bras ?" S'enquit-elle en passant un bras autour de sa taille. Même s'il lui répondait que non, hors de question qu'elle s'écarte.

- "Je suis capable de tout faire." Répondit-il avec une main sur le volant, l'autre autour d'elle. Bella sourit.

- "C'est vrai. Tu es Edward Cullen. T'es encore plus fort que Superman." Il rit de son rire velouté que Bella trouvait incroyablement séduisant.

Le trajet se fit en silence. Edward conduisait très bien avec une seule main, mieux que Bella dans ses meilleurs jours. Soudain elle s'autorisa une question.

- "Dis… J'aimerais savoir… Pourquoi es-tu parti de chez toi ?" Il fronça les sourcils.

- "Je t'ai déjà dit pourquoi j'étais…"

- "Non." Le coupa-t-elle. "Tu m'as dit que c'était parce que tu n'aimais pas ce monde, et que tu en avais marre de toute cette bourgeoisie étouffante. Mais ce n'est pas la véritable raison, n'est-ce pas ?" Il ne broncha pas. "Kate a dit que tu n'avais pas le choix. Pourquoi ?"

Il soupira. Il n'aimait pas parler de ça, mais il consentit à répondre.

- "Ce n'est pas issu de quelque chose en particulier. Il se trouve que mes parents... Ils voulaient régenter ma vie. C'était mon père qui me disait avec qui je devais être ami, avec quelle fille je devais sortir, dans quelle université je devrai aller... Lorsque j'ai entendu qu'il avait l'intention de me forcer à travailler pour lui, j'ai refusé. Évidemment on s'est tous énervé et ça a dégénéré entre ma mère qui prenait parti pour lui, et mon père qui commençait à me faire des menaces, ou plutôt du chantage… J'ai su à cet instant que si je restais, il continuerait à diriger ma vie comme il l'a toujours fait. J'en ai parlé à Garrett et il a été d'accord avec moi. Il m'a même encouragé à mettre les voiles.

"Le truc, c'est que d'un côté, je ne voulais pas. Je refusais de m'en aller car j'avais peur de les abandonner et de les faire souffrir. Alors j'ai décidé de rester. Je me battrai avec lui s'il le fallait, mais il était hors de question que je les laisse tomber et que je leur fasse du mal. Ce sont mes parents tout de même. Donc j'avais pris cette décision le soir où je suis rentré à la maison, et où tu as tout changé. Lorsqu'ils ont parlé de toi comme ça et de la façon dont ils se sont fichus de toi, je me suis rendu compte que si eux aimaient faire du mal aux personnes innocentes comme toi, peut être qu'eux aussi, ils méritaient de souffrir.

"Donc j'ai changé d'avis. C'est pour ça que tu m'as sauvé la vie, Bella. Tu as changé la donne, sans même t'en rendre compte. Tu vas sans doute me trouver horrible de penser ça, mais dans un sens, je suis heureux que tu sois allée les voir. Si tu n'y étais pas allée, jamais je ne serais parti de chez moi. Jamais je n'aurais fait ta connaissance, jamais je n'aurais fait un métier qui me passionne et j'aurais été malheureux toute ma vie car j'aurais refusé de les laisser seuls. Je suis désolé de penser ça, mais je ne peux pas m'en empêcher."

Bella sourit contre son torse.

- "Moi aussi, je suis heureuse d'être allée là-bas et de m'être faite humiliée." Répondit-elle. Et c'était le cas.

Le fait que ça ait contribué à son bonheur à lui, faisait également le sien. Elle l'aimait tellement qu'elle ferait n'importe quoi pour lui. Elle se jetterait du haut d'un pont, si c'était ce qu'il voulait.

Là ça devient carrément flippant…

Et surtout, si elle ne l'avait pas fait, elle ne l'aurait jamais rencontré. Elle n'aurait jamais rencontré l'amour de sa vie.

Y a pas trente minutes, tu refusais de parler d'amour et là tu t'arrêtes plus. T'es sure que ton cerveau est toujours là ?

Elle fit taire sa petite voix intérieure qui l'agaçait. D'accord, elle y allait un peu fort, pour une fille qui venait à peine de réaliser ses sentiments et de les accepter. Mais elle n'y pouvait strictement rien. Maintenant qu'elle se l'avouait enfin, elle partait dans les grands mots et exagérait tout. Mais c'était ce qu'elle ressentait. Maintenant tout son monde tournait autour de lui et elle en était heureuse.

Alors c'est à ça que tu vas ressembler maintenant ? Tu vas passer ton temps à nous pomper l'air avec tes sentiments débiles ? Je préférais quand t'étais aveugle. Au moins là, t'étais intelligente…

Comment pouvait-on avoir une voix intérieure aussi agaçante ?

- "Tu as dit que ton père choisissait tes petites amies pour toi ?" Demanda-t-elle pour réduire sa conscience au silence, une bonne fois pour toutes.

- "Il essayait. Mais bon c'était peine perdue. Pourquoi cette question ?" S'enquit-il.

- "Comme ça." Dit-elle en haussant les épaules avec désinvolture. "Je me demandais quels étaient ses critères."

- "Surement pas les mêmes que moi." Dit-il avec un sourire en coin. "Tu vois celle qui t'a déchiré ta robe ?" (N/Anghju : Euh je crois que oui !)

- "Tanya." Répondit Bella.

- "Ouais si tu veux."

- "Pourquoi tu refuses de dire son prénom ?" Demanda-t-elle curieuse.

- "Parce que je le trouve laid." Elle éclata de rire. (N/Alaiena : Trop d'accord avec Edward) (N/Sam: On applaudit toutes Eddy!!)

- "Bon et alors ?"

- "Bah il voulait que je sorte avec cette fille." Bella perdit son sourire et resserra sa prise autour de lui.

- "Et toi ?" Demanda-t-elle dans un souffle. Il fronça les sourcils.

- "Bella… Tu es en train de me poser la question ?" Elle haussa les épaules. C'est vrai qu'il venait de dire qu'il trouvait que son prénom était laid. Et puis la façon dont il parle d'elle…

- "C'est vrai que t'as pas l'air emballé."

- "C'est le cas de le dire !" S'exclama-t-il.

- "Mais elle ? Elle en pensait quoi ?" Il rigola.

- "Je crois qu'au début elle avait rien contre. Mais elle me déteste depuis le jour où je lui ai dit qu'elle était affreuse, et qu'elle était aussi maigre qu'un haricot." (N/Sam: Encore une fois les filles... on applaudit!!)

Bella ouvrit la bouche d'étonnement. Elle se redressa subitement.

- "Edward Cullen, t'es vraiment un goujat !" S'écria-t-elle choquée. Il rigola.

- "Bah quoi ? J'ai dit la vérité non ? Cette fille est monstrueuse." Bella baissa les yeux. Elle se sentait tellement insignifiante comparée à elle.

- "Si elle, elle est monstrueuse, alors moi qu'est-ce que je suis…" Marmonna-t-elle pour elle-même. Malheureusement Edward l'avait entendu.

- "Toi, tu es la fille la plus belle que je n'ai jamais vue. C'est incomparable." Déclara-t-il doucement, en regardant droit devant lui. Bella releva les yeux vers lui, incrédule. Personne ne lui avait encore dit une chose pareille. Elle était émerveillée.

- "Waouh… Alors toi tu sais parler aux femmes…" S'extasia-t-elle sans se rendre compte de ce qu'elle disait. Elle rougit instantanément en entendant son doux rire.

Ça c'est le genre de trucs que tu dois garder pour toi.

- "N'essaie pas de détourner le sujet." Fustigea-t-elle pour lui faire oublier son dernier commentaire. "Ce que tu lui as dit était vraiment irrespectueux. T'es vraiment quelqu'un de méchant." Dit-elle sans y croire une seconde.

- "Mais tu m'aimes bien quand même ?" Sourit-il en tournant rapidement la tête vers elle. Elle le regarda, la bouche entrouverte.

Oh ça oui, elle l'aimait. Elle voulait enlever le mot « bien » et lui déclarer sa flamme. C'était peut être le bon moment après tout. Oui, c'était le bon moment. Il avait allumé la brèche, elle n'avait plus qu'à se lancer.

Mais oui… On y croit tous…

Elle prouva à sa voix pessimiste qu'elle n'était pas une trouillarde, et ouvrit la bouche pour lui dire les deux mots les plus importants de toute sa vie.

- "Je t'…"

- "On est arrivé." Coupa-t-il, sans même s'en rendre compte. (N/Anghju : Bravo...)

Il stoppa la voiture et coupa le moteur tandis que Bella avait encore la bouche ouverte. Elle était paralysée, incapable d'émettre le moindre son, et de faire un seul mouvement. Elle avait été sur le point de lui dire la chose qui comptait le plus pour elle, elle allait enfin surpasser ses peurs et faire preuve de courage, et il avait tout gâché.

Sans le savoir, il avait tout gâché.

Il se retourna vers elle en se rendant compte qu'elle avait voulu parler.

- "Excuse-moi, je t'ai coupé. Tu étais en train de me dire quoi ?" Demanda-t-il repentant. (N/Samy: rah mais qu'il est con celui-là !!!!)

Bella ne réagit pas. Son moment de courage était passé. À présent, il ne restait plus que Bella la poule mouillée, incapable de s'exprimer.

Bon retour parmi nous ! S'enthousiasma sa voix intérieure.

Elle secoua la tête imperceptiblement.

- "Rien. Je… Rien du tout." Elle baissa la tête et Edward se rendit compte de sa boulette.

Si elle avait été sur le point de dire ce qu'il pensait qu'elle allait dire, alors il avait été le dernier des idiots. (N/Samy: c'est le moins qu'on puisse dire !!) Il détourna la tête, se fustigeant mentalement des pires insultes qui existent.

- "Euh… D'accord." Dit-il déçu. Il s'en voulait. Merde, il s'en voulait. Il n'avait plus qu'à prier pour qu'une nouvelle occasion comme celle-là se représente.

Cela dit il avait peut-être eu raison de la couper. Car c'était à lui de se déclarer en premier. Ça le rongeait depuis pas mal de temps et il attendait le bon moment pour le lui dire.

- "Viens." Dit-il en ouvrant la porte, et en se dirigeant vers sa portière. Il lui prit la main et la conduisit vers un immeuble. Bella reconnut aisément le centre-ville de Forks.

- "Dire que tu habites dans le centre-ville et que tu ne m'as jamais emmené…" Songea-t-elle.

- "En même temps, tu ne me l'as jamais demandé." Fit-il remarquer.

- "Une grossière erreur de ma part." Décréta-t-elle alors qu'il la faisait entrer à l'intérieur de l'immeuble. Elle se dirigea vers l'ascenseur mais il lui fit signe de prendre les escaliers. "Pourquoi pas l'ascenseur ?" S'étonna-t-elle.

- "Je n'ai pas envie de me retrouver dans un ascenseur, seul avec toi." Rétorqua-t-il avec un sourire en coin. Bella pâlit. Rien que le fait d'imaginer ce qui pourrait se passer dans cet ascenseur, fit mouiller son intimité.

Mais pourquoi il veut pas ? Il est où le problème ?

- "Je ne vois pas du tout en quoi ça pose problème." Dit-elle avec désinvolture, dans le but de cacher sa frustration. Il rit.

- "Tu ferais mieux de commencer à monter ces fichus escaliers si tu veux être arrivée chez moi plus rapidement."

Bella tiqua au sous-entendu et se mit à sourire de toutes ses dents. Elle lui emboita le pas tandis qu'il secouait la tête amusé. Cependant elle se figea.

- "Euh… Je ne veux pas jouer les plaies… Mais déjà que j'ai du mal à marcher sur une surface plate avec des talons comme ça, je n'imagine pas un escalier." Il soupira.

- "Très bien, dans ce cas tu ne me laisses pas le choix."

Elle s'attendait à ce qu'il se décide à prendre l'ascenseur, mais au lieu de ça il la souleva de terre et la porta à la façon d'une jeune mariée, alors qu'elle poussait un cri de surprise.

- "Mais qu'est-ce qui te prends ?! Redépose-moi à terre tout de suite !" Cria-t-elle. (N/Sam: et elle se plaint en plus???) (N/A: Bella est tarée, cherche pas)

- "C'est toi qui as refusé de monter toute seule." Lui fit-il remarquer avec un sourire en coin.

- "Tout ça parce que monsieur a refusé de prendre cet ascenseur…" Marmonna-t-elle, déçue quand elle y repensait.

- "Bella. Il s'agirait d'un autre jour, je n'aurais pas hésité une seconde à prendre ce fichu ascenseur."

- "Mais pourquoi pas ce soir ?"

- "J'ai envie de faire ça bien." Répondit-il simplement.

- "De toute façon, rien ne dit qu'il se serait passé quoi que ce soit dans cet ascenseur." Dit-elle désinvolte.

Gros mensonge. Même Pinocchio n'aurait pas fait pire.

- "Moi je te le dis." Avoua-t-il. "Jamais je ne me serai retenu."

Elle sourit, heureuse de savoir qu'elle ne le laissait pas indifférent.

- "En tout cas je n'aime pas que tu me portes comme ça." Dit-elle.

- "Peu importe, on y est." Déclara-t-il en la reposant sur la Terre ferme.

- "Déjà ?" S'étonna-t-elle. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'il se déplaçait. Il sortit des clés de sa poches et en mit une à l'intérieur de la serrure de la porte qui se trouvait en face d'eux. Il faisait noir et Bella ne voyait strictement rien. La porte finit par s'ouvrir et il lui pria d'entrer. Il alluma les lumières et Bella regarda autour d'elle avec émerveillement.

L'appartement était simple, moderne et soft. Un canapé en cuir, un écran plat, une table en verre, des étagères noires... Juste ce qu'il fallait. Le salon faisait office de salle à manger et il y avait une cuisine américaine. Tout était ouvert.

- "C'est drôle." Avoua-t-elle en se tournant vers lui. "Normalement, les mecs sont désordonnés et ne font aucun rangement ni rien. Toi en revanche, c'est tout le contraire. Je n'ai jamais vu un appart aussi bien rangé." Il fit un sourire en coin.

- "Qui te dit que je n'ai pas engagé une femme de ménage ?" Elle secoua la tête.

- "Non, je suis certaine que ce n'est pas le cas."

- "Et qu'en sais-tu ?" Elle sourit.

- "Ça ne te ressemblerait pas." Murmura-t-elle en se rapprochant.

- "Je suis ici depuis seulement un mois et demi. Je n'ai pas eu le temps de déballer toutes mes affaires. Et puis…" Il s'arrêta.

Il allait dire qu'il ne voulait pas déballer ses affaires au cas où il devrait repartir, mais ce n'était certainement pas le moment de parler de choses aussi fâcheuses. Il savait que son séjour à Forks n'était que provisoire, le temps qu'il finisse cette enquête. Mais il avait trop tendance à l'oublier depuis quelques temps. Cela venait surtout du fait qu'il ne voulait pas s'en rappeler. Il était bien avec Bella. Penser à ça lui plomberait le moral.

- "Et puis ?" Demanda Bella en voyant qu'il ne continuait pas.

- "Laisse-tomber, aucune importance." Réfuta-t-il. Bella fronça les sourcils mais ne se permit aucun commentaire. Elle regarda autour d'elle, afin d'imprégner la pièce dans sa tête.

Soudain elle remarque un piano classique noir, trônant au fond de la pièce, près d'une porte.

- "Tu as un piano ?" S'exclama-t-elle en se dirigeant vers l'instrument. Il passa la main dans ses cheveux, embarrassé.

- "Ouais."

- "Et… Tu en joues ?" Demanda-t-elle curieuse. Il sourit. (N/Sam: non, la dame de ménage inexistante en joue! hihi)

- "J'avais des cours particuliers de piano quand j'étais enfant. C'est d'ailleurs la seule chose dont je leur suis reconnaissant. J'adore le piano." Bella le regarda éblouie et fascinée.

- "Tu joueras pour moi ?" Demanda-t-elle avec espoir.

- "Avec plaisir." Répondit-il en souriant.

Ils se regardèrent longuement avant qu'Edward ne l'attire vers lui avec une main.

Il lui défit son manteau – ou plutôt celui de Kate – lentement et l'envoya valser quelque part, sans qu'elle ne sache où. Elle était trop subjuguée par lui pour regarder ailleurs que ses yeux. Il prit ses bras et les passa autour de son cou, puis déposa ses propres mains sur sa taille, en la collant à lui, de sorte à ce qu'il n'y ait aucun espace entre leurs deux corps. Bella se laissait faire sans montrer de résistance.

Leurs fronts se touchaient et leurs yeux ne se quittaient pas. Ils ignoraient combien de temps ils étaient comme ça, mais ça n'avait aucune importance. Pour eux, c'était comme si le monde s'était arrêté. Sans même s'en rendre compte, leurs pieds bougeaient maladroitement. Ils dansaient. Cela pouvait paraître idiot, mais même en faisant du sur place, ils dansaient. Bella commença à paniquer quand elle s'en rendit compte.

- "Mais qu'est-ce que tu fais ?" Chuchota-t-elle. Elle ignorait pourquoi elle parlait tout bas. Sans doute à cause de l'ambiance bien alourdie.

- "Ça ne se voit pas ?" Murmura-t-il avec un léger sourire flottant sur ses lèvres. "On danse."

Elle le regarda incrédule.

- "Mais c'est ridicule. Il n'y a même pas de musique." Fit-elle remarquer.

- "Et alors ? Est-ce qu'on en a vraiment besoin ?"

Elle réfléchit quelques secondes. En regardant profondément dans ses yeux à lui, elle se rendit compte qu'effectivement, aucune musique n'était nécessaire. Tant qu'elle était avec lui, enfermée dans leur bulle qui les séparait du monde, tout était absolument parfait. Ils n'avaient pas besoin de détails insignifiants, ni d'en faire trop. Tout ce qui comptait était qu'ils étaient deux. Ils avaient leur propre musique, leur propre monde bien à eux.

- "Alors ça ne te dérange pas de danser avec une fille à la robe complètement déchirée ?" S'enquit-elle.

- "Pas du tout, tant que cette fille c'est toi." Murmura-t-il.

Bella entrouvrit la bouche, les yeux grands ouverts. Il ne se rendait pas compte à quel point ses paroles la touchaient en plein cœur. Il le disait avec tellement de conviction qu'elle avait envie de croire qu'il était sérieux. Elle avait envie d'y croire. Et quand elle le regardait dans le fond des yeux, elle y croyait.

Les minutes passèrent, la magie de ce moment était toujours présente. Elle était même plus forte à mesure que les secondes défilaient. Ils continuaient à danser sur place, très légèrement, et à se regarder intensément. Bella avait l'impression de se trouver dans un rêve éveillé. Elle était au paradis. Il était son paradis. (N/Samy: là c'est le moment !!!)

Lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler, elle prononça les deux mots qui allaient sceller son destin.

- "Je t'aime Edward." Murmura-t-elle à l'aveuglette, sans avoir pu s'arrêter. Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu'elle ne le veuille, alors qu'il avait été sur le point de parler.

Il la regarda étonné et s'écarta d'elle, incrédule. En voyant sa réaction, Bella se mit à paniquer.

- "Quoi ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?" Elle se surprit à avoir envie de pleurer.

Quelle pleurnicheuse, non mais je vous jure… Comment ça se fait que t'as pas encore vidé ton stock de larmes depuis le temps ?

Heureusement, il eut la bonté de se reprendre avant qu'elle ne se mette à fondre en larmes.

- "Non… Pas du tout…" Répondit-il, encore abasourdi par ce qu'elle venait de dire. "Seulement… C'est juste que… Tu m'as volé ma réplique." S'exclama-t-il avec agacement.

Bella écarquilla les yeux.

- "Ta… Ta réplique ?" S'étonna-t-elle, n'arrivant pas à le croire.

- "J'étais sur le point de te le dire, au moment où tu te mets à parler. Ça fait des jours que j'ai envie de te le dire, que j'attendais le bon moment. Et au moment où je me décide enfin à ouvrir la bouche, tu me coupes." Dit-il avec déception.

- "Tu m'as bien coupé dans la voiture, quand je voulais te le dire." Répliqua-t-elle. Il cligna des yeux plusieurs fois, pour être sûr d'avoir bien entendu.

- "Alors j'avais raison ? C'était bien ça que tu allais me dire dans la voiture ?" Elle haussa les épaules.

- "Tu as toujours raison." Répondit-elle avec énervement. Il sourit.

- "Et bien heureusement que je t'ai coupé dans la voiture. Il était hors de question que tu me le dises à ce moment-là. Je voulais être le premier à me déclarer."

- "De toute façon, ça ne sert à rien d'en discuter puisque c'est moi qui l'aie dit la première." Rétorqua-t-elle.

- "Parce que tu m'as devancé, au moment où j'étais en train de te le dire." Contra-t-il.

- "Ce n'est pas ma faute !" Se défendit-elle. "Le moment était parfait et je…"

- "C'est justement parce que le moment était parfait que j'avais choisi ce moment-là !"

- "Oui et bah en attendant, je te rappelle que tu ne me l'as toujours pas dit." Fit-elle remarquer.

Il la regarda amusé. Il secoua la tête avec un sourire.

- "De tous les scénarios que je m'étais imaginé dans ma tête, je n'aurais jamais cru que ça se passerait de cette façon." Elle rit brièvement.

- "Et bah qu'est-ce que t'attends ? Dis-le moi, qu'on puisse s'embrasser une bonne fois pour toutes."

Il sourit et se rapprocha d'elle en réduisant l'espace qu'il avait instauré entre eux en se reculant précédemment. Il prit ses joues en coupe, délicatement, comme si elles étaient faites en porcelaine, et colla à nouveau son front contre le sien. Il planta ses yeux dans les siens, et rapprocha ses lèvres des siennes. Elles se touchaient presque. Puis il murmura.

- "Je t'aime Isabella Swan."

Bella souriait radieuse et heureuse, et sans plus attendre, leurs lèvres se trouvèrent pour un baiser passionné.

Ce baiser était à la fois doux, tendre, et mouvementé. Il y allait avec une lenteur désespérée, ce qui la désarçonnait. Mais il y mettait toute la passion et les sentiments qu'il éprouvait pour elle, afin qu'elle puisse se rendre compte de la profondeur de ce qu'il ressent à l'intérieur de son être. Leurs lèvres bougeaient comme deux personnes qui dansaient la valse.

Bella fourrageait dans ses cheveux et son désir pour lui commença à se manifester.

Ne fais pas genre qu'il vient d'arriver. Il a toujours été là. En fait il s'en va jamais… (N/Samy: Mais pire! Genre elle ne l'a pas désiré depuis le début de la soirée mdr!!)

Sa bouche s'entrouvrit et leurs langues de rencontrèrent pour ne plus se lâcher. Il n'y avait aucune précipitation, tout se déroulait à un rythme normal et régulier. Leurs langues jouaient, tournoyaient, faisaient toutes sortes de choses qui amplifia encore plus le désir de Bella d'en avoir plus. Beaucoup plus. Toujours plus…

Elle s'accrochait à son cou comme à une bouée de sauvetage tellement elle avait besoin d'être proche de lui. Elle le sentit étouffer un grognement et ne put supporter plus. Elle se recula prestement et s'éloigna, presque avec une brulure dans son cœur. Ça la faisait réellement souffrir de s'éloigner de lui, ne serait-ce que d'un millimètre. Il la regarda surpris et elle lui fit un sourire malicieux avant de reculer en tendant la main vers lui. Il sourit et prit sa main, avant de la conduire lui-même vers la chambre.

Lorsqu'ils entrèrent, Bella ne prit même pas la peine de l'admirer car elle avait autre chose de beaucoup mieux en tête. Ils se dévisagèrent de longues secondes, anticipant de qui était sur le point d'arriver.

Non pas qu'ils ne l'avaient jamais fait et que c'était leur première fois. Mais parce que cette fois-ci était beaucoup plus importante que les autres.

Elle représentait l'accomplissement des sentiments qui venaient de s'être dévoilés. Après cette nuit, il n'y aurait plus aucun retour en arrière possible. Ils ne pourraient pas reculer d'un cran et reprendre ce qui avait été donné à l'autre. Ils donnaient leur indépendance, pour devenir pleinement dépendant de l'autre. Ils s'engageraient véritablement dans une relation qui aurait un impact dans leur vie. Et ils seraient beaucoup trop impliqués dans cette relation pour reculer et prendre leurs distances.

Tout en la scrutant avec intensité, il s'approcha d'elle, ce qui l'irradia de toutes parts et incendia son bas ventre. Il mit ses mains sur ses épaules, les caressa doucement, et sans la quitter des yeux, il fit glisser sa robe au sol, avec une lenteur infinie. Elle était désormais complètement dévêtue face à lui, lui et son regard transperçant.

Il la dévisageait, mais pas dans le mauvais sens du terme. C'était un regard plein d'admiration, d'émerveillement et également d'amour. Bella ne put même pas rougir sous l'intensité de son regard, tellement elle appréhendait.

- "Tu es magnifique." Murmura-t-il. Il avait la voix rauque car son souffle était coupé. Bella était vraiment à couper le souffle, au sens propre du terme.

Il se baissa, glissa sa culotte lentement le long de ses jambes, puis prit l'un de ses pieds dans ses mains. Il lui retira délicatement sa chaussure, sous son regard fasciné et ensorcelé. Il fit la même chose avec son autre pied, puis se releva, sans jamais la quitter des yeux. Il caressa l'une de ses joues, et elle s'empara de ses lèvres avec avidité.

Elle était peut être complètement dénudée, mais bizarrement, elle avait vraiment chaud. Elle était même brûlante.

Tiens, en effet c'est bizarre… Tu n'aurais pas de la fièvre par hasard ?

Elle caressa son cou de haut en bas, jusqu'à s'arrêter au col de sa chemise. Quand est-ce qu'il avait enlevé sa veste ? Elle ne s'en était même pas rendu compte. Elle le regarda et commença à défaire un à un, les boutons qui la séparaient de son corps majestueux. Arrivée au dernier bouton, elle planta ses yeux dans les siens avec une intensité sans pareille, et fit glisser sa chemise, de la même façon qu'il lui avait ôté sa robe.

Elle caressa son torse en l'observant, complètement hypnotisée. Dieu avait peut-être créé la misère et la famine dans le monde, mais il avait créé Edward Cullen. Et rien que pour ça, elle le bénissait. Il était absolument parfait. Divin même. Et ce qui l'étonnait plus encore, c'est que cet homme lui appartenait. Elle ignorait ce qu'elle avait pu faire dans une ancienne vie pour mériter un tel cadeau, mais elle n'allait certainement pas s'en priver. Elle approcha sa tête et commença à l'embrasser dans le cou, puis sur le sternum, tout en continuant à caresser son torse. Il avait les yeux fermés et soupira. Il tentait tant bien que mal de réfréner son désir pour elle mais c'était peine perdue. Elle le tenait à sa merci, rien qu'en l'embrassant.

Ses mains descendirent vers sa ceinture, tandis que ses lèvres ne quittaient pas son corps. Elle la défit sans la regarder, et il l'écarta de lui, sous son regard incrédule et déçu. Il prit ses joues en coupe et la scruta avec un regard brûlant et incandescent.

- "Allonge-toi." Lui murmura-t-il avec douceur.

Bella n'argumenta pas. Elle était tellement sous son emprise, tellement esclave de lui, qu'elle s'exécuta et s'allongea sur le lit avec la respiration saccadée. Son cœur battait à une vitesse affolante. Elle respirait par la bouche, tellement sa respiration était forte. Elle le regardait enlever le reste de ses vêtements, et une fois qu'il fut nu, elle eut la bouche à moitié ouverte. Elle l'avait déjà vu, ce n'était pas nouveau. Mais à chaque fois, elle en avait le souffle coupé.

Il la rejoignit alors sur le lit et se plaça entre ses jambes. Il s'allongea sur elle en prenant soin de ne pas l'écraser. Il mit ses mains de chaque côté de son visage, et ancra son regard fiévreux dans le sien, qui n'était guère mieux. Ses mains vinrent se placer sur ses joues et il l'embrassa avec fièvre. Le baiser s'approfondit, devint plus dense, augmentant le désir de chacun qui était déjà à son paroxysme.

Ses mains se déplacèrent sur ses épaules, sa poitrine, ses seins. Il les pétrit avec force et Bella gémit contre sa bouche. Puis il lui embrassa la mâchoire, le cou, tandis que ses mains descendaient vers son ventre. Sa bouche se déplaça jusque vers sa poitrine et embrassa ses seins durcis, alors qu'elle avait le cerveau complètement déconnecté. (N/Alaiena : gloug) (N/A: Très pertinente ta remarque^^)

C'est vrai que c'est désert ici… Bella t'es toujours là ?

Les caresses et les baisers que son amoureux lui administrait la rendaient folle. Elle gémit son prénom plusieurs fois, sans même s'en rendre compte. Il descendit alors sa bouche vers son ventre, embrassa son nombril, puis enfin, remonta vers son visage. Ses mains étaient sur ses cuisses et il écarta ses jambes un peu plus. Il prit l'un de ses bras et l'amena jusqu'à lui, avant d'embrasser son poignet. Puis il passa ce même bras derrière la tête de Bella, en se collant contre elle davantage. Elle était totalement envoûtée. Il la regarda pour lui demander silencieusement le signal et elle lui fit un sourire timide pour lui indiquer que la voie était libre.

Il l'embrassa tendrement avant de poser son front contre le sien.

- "Je t'aime Bella." Elle hocha la tête.

- "Je sais."

Et c'était vrai. À cet instant précis, elle le savait. Elle savait qu'il l'aimait profondément, de par les gestes qu'il faisait et la tendresse dont il faisait preuve. Elle ne savait pas pourquoi il s'intéressait à elle, ça c'était certain. Elle ignorait aussi si elle serait toujours aussi convaincue de ses sentiments pour elle le lendemain. Mais à ce moment là, elle ne pouvait point ne pas se rendre compte de ce qu'il ressentait pour elle. Ce n'était pas une question de confiance en elle, elle n'en avait pas et n'en aurait probablement jamais. C'était une question de confiance en lui.

On dit que les yeux sont la fenêtre de l'âme. Et là en somme, ses yeux parlaient pour lui. Tout comme les siens parlaient pour elle et lui faisaient savoir à quel point elle était amoureuse.

Alors doucement, il lui donna le coup de grâce et leurs corps ne firent plus qu'un.

Il ne bougea pas au début, profitant simplement du fait d'être en elle, comme elle profitait du fait de l'avoir en elle. Lorsqu'elle se mit à rouler des hanches pour lui intimer plus de contact, il commença ses va-et vient. Il se mouvait lentement, puis l'embrassa pour étouffer ses grognements. Bella gémissait même dans leur baiser. Il accéléra le mouvement, puis la pièce commença à leur tourner. Les bras de la jeune fille étaient maintenus derrière sa tête, fermement par l'une des mains de son amant. Lorsqu'il ôta sa bouche de la sienne, elle se mit à crier, puis ce fut son tour.

Ils roulèrent sur le lit, jusqu'à faire un tour complet, puis il sortit d'elle pour la pénétrer plus violemment. Bella hoqueta, avant qu'il ne recommence, un nombre incalculable de fois, toujours plus ardemment.

Elle était proche de la fin. Lui aussi. Ils étaient connectés. Leur désir s'amplifiait en même temps, et exploserait en même temps.

Lorsqu'elle sentit ses parois sur le point de se resserrer, elle lui murmura un « je t'aime », avant qu'ils n'atteignent tous deux le septième ciel, exactement au même moment, à la seconde près.

Bella venait de comprendre pourquoi il n'a pas voulu prendre cet ascenseur avec elle. Il avait voulu que tout soit parfait, comme si ça avait été leur première fois. Et il avait eu raison de faire cela, car tout avait été parfait.

Il s'allongea sur elle, complètement à bout de souffle, tandis qu'elle haletait. Puis sans crier garde, elle mit à rire. Il la regarda étonné et elle se passa une main sur le front pour s'essuyer, tout en riant.

- "Excuse-moi." Dit-elle sans s'arrêter de rire. "C'est juste que je viens de réaliser que depuis le temps qu'on se connait, c'est la première fois qu'on fait l'amour dans un vrai lit."

Il la regarda amusé, avant de l'embrasser délicatement. Elle passa ses bras derrière sa nuque pour le coller encore plus à elle, sans se départir de son sourire, qui n'était pas près de disparaître de sitôt.

- "Dis-le." Murmura-t-il contre ses lèvres. Son sourire s'élargit, en devinant très bien de quoi il voulait parler. Il adorait l'entendre et ça tombait bien, car elle adorait le prononcer.

Elle écarta son visage pour le regarder droit dans les yeux, le sourire aux lèvres.

- "Joyeux Noël inspecteur."

Il lui sourit amoureusement et replongea vers ses lèvres qu'il aimait tant.

Malgré tous les évènements qui avaient pu se produire, la soirée catastrophique qu'ils avaient vécu et les mauvaises rencontres qu'ils avaient faites, ils étaient tous les deux d'accord pour dire que cette nuit resterait à jamais gravée dans leur mémoire comme étant la nuit la plus belle et la plus magique de toute leur vie...