mercredi 24 mars 2010

Excès de Vitesse: Chapitre 3


Chapitre 3: Thanksgiving

- "Non, non et non !" Cria Bella.

- "Mais enfin pourquoi ?" Demanda Emmett. Les deux jeunes se trouvaient actuellement dans la chambre de la demoiselle.

- "Il est tout simplement hors de question que je lui demande un truc pareil. Je ne le connais même pas !"

- "Enfin t'as couché avec lui. Bien sur que si, tu le connais."

- "Emmett ! Je t'ai dit non, alors laisse-moi tranquille."

- "C'est pour t'aider que je fais ça Bella." Plaida-t-il.

- "Je n'ai pas besoin qu'on m'aide." Argua-t-elle.

- "Tu sais très bien que si. Thanksgiving est dans une semaine et tu n'as pas le choix."

- "Écoute-moi bien Emmett. Je ne demanderai pas à Edward Cullen de venir pour notre repas de Thanksgiving. C'est clair ?" Emmett se frotta le front. Qu'est-ce que sa sœur pouvait être têtue parfois…

- "Comme tu voudras. Mais je disais simplement ça parce que je sais que Jacob va arriver avec sa copine et que ça aurait été plus facile pour toi, si tu n'avais pas été seule." Belle se raidit. Repenser à Jacob lui faisait mal au cœur.

Jacob et Bella étaient sortis ensembles durant deux ans. Bella était vraiment amoureuse de lui et pensait même qu'elle finirait par se marier avec cet homme. Mais le jour de son anniversaire, elle découvrit en allant faire une surprise à Jacob, que ce jeune indien la trompait depuis longtemps. Elle le retrouva dans un lit avec une fille, et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agissait de sa pire ennemie de l'université. Il n'avait même pas cherché à se défendre. Il lui avait avoué qu'il était tombé amoureux et qu'il n'avait pas encore rompu avec elle par pitié.

Bella ne l'avait toujours pas digéré. Elle se souvenait encore du jour où Emmett était arrivé et l'avait cogné tellement fort, qu'il avait fini aux urgences. Ce fut le pire anniversaire que Bella ait jamais connu. La maîtresse de Jacob était partie depuis bien longtemps, dés que Bella les avait surprit, non sans avoir accordé un sourire victorieux et mesquin à Bella au préalable. Aujourd'hui, Jacob et elle étaient toujours ensembles. Ils vivaient même dans une maison paraît-il. Bella ne les avait jamais recroisés. Elle faisait son maximum pour les éviter, lui et cette peste qui n'avait jamais hésité à la dénigrer de la pire des manières.

Le problème demeurait que Charlie s'entendait merveilleusement bien avec Billy Black, le père de Jacob. Et forcément, lorsqu'on s'entend bien avec quelqu'un, on l'invite au dîner de Thanksgiving. Jacob serait donc là lui aussi, en compagnie de sa petite amie snobinarde. Et bien évidemment, Bella n'avait pas la moindre envie de se retrouver de nouveau face à eux, seule et pitoyable. Emmett avait raison dans un sens. La seule solution pour montrer qu'elle allait de l'avant et qu'elle avait elle aussi, refait sa vie, était d'y inviter quelqu'un.

Mais elle venait de le revoir il y avait quelques heures à peine. Elle ne pouvait décemment pas lui demander quelque chose d'aussi important.

Depuis qu'il étaient rentrés de la pizzeria, Emmett qui avait passé la soirée à parler des invités de Thanksgiving avec Charlie, n'arrêtait pas de lui mettre cette idée dans la tête.

- "Je n'ai qu'à tout simplement pas y aller." Conclut-elle. Emmett rit.

- "Tu oublis que ça a lieu chez nous, et que c'est nous les organisateurs."

- "Rectification. C'est Charlie et toi les organisateurs." Contra-t-elle. "Moi je n'ai rien fait du tout."

A ce moment là, la sonnette de la maison retentît, pour signaler qu'un visiteur était là.

- "Les jeunes !" Cria Charlie du salon. "Allez ouvrir !" Bella soupira de soulagement tandis qu'Emmett soupirait de lassitude. Ils descendirent les escaliers et Bella alla ouvrir la porte.

La personne qui se trouva en face d'elle, la laissa sans voix. Devant elle, se trouvait la fille la plus souriante, drôle et sympathique qu'elle connaissait. Alice Brandon. La Alice qui était sensée se trouver à Seattle. Elle n'eut même pas le temps de réaliser qu'Alice était là, qu'elle était déjà assaillie par ce lutin qui s'était jetée sur elle dans une étreinte.

- "Oh Bella ! C'est dingue comme tu m'as manqué." S'exclama-t-elle après l'avoir relâchée.

- "Alice, on s'est vu il y à peine deux semaines." Dit-elle avec un sourire.

- "Quoi, le petit weekend là ? Tu crois que ça m'a suffit ?" Charlie et Emmett apparurent dans l'encadrement de la porte. Le visage de Charlie se fendit en un sourire.

- "Alice. Ça fait tellement longtemps. Comment vas-tu ma puce ?" Alice sauta sur Charlie et l'embrassa.

- "Alors ça pour aller bien, je suis au top !" Cria celle-ci. Elle se dégagea d'un Charlie qui n'avait rien compris de ce qui lui était arrivé et se dirigea vers Emmett pour lui faire subir le même sort.

- "Alors le lutin, on rentre au bercail ?" Dit-il en souriant.

- "Absolument. Et cette fois, on y reste." Dit-elle avec résolution.

- "Qu'est-ce que tu veux dire ?" Demanda Bella.

Alice se sépara d'Emmett et se retourna pour se munir d'un bagage, que ni Bella, ni les garçons n'avaient remarqué.

- "Surprise !" Fit-elle avec sa valise à la main. Les trois jeunes gens la regardèrent avec étonnement.

- "Pourquoi as-tu ramené une valise aussi épaisse qu'une télévision ?" Demanda Emmett avec amusement.

- "Il faut bien que j'apporte des affaires, si je dois vivre chez vous." Dit-elle comme s'il s'agissait d'une évidence. Ils la regardèrent tous avec les yeux ronds.

- "Pardon ?" Demanda Charlie. Alice se mit à rire.

- "Bah quoi ? Ce n'est pas comme si je n'avais jamais vécu ici. Au fait, ma chambre n'a pas été refaite, j'espère ? Parce que vu les goûts de Bella et Emmett, il est hors de question que je dorme dans une chambre qu'ils ont réaménagé."

- "Je te remercie, lutin des forêts." S'exclama Emmett. "Ça fait toujours plaisir de recevoir des compliments venant de toi."

- "Ne t'inquiète pas Alice. La chambre est telle que tu l'as laissée avant de partir." Dit Bella. "Mais tu pourrais d'abord nous expliquer ce que tu viens faire ici."

- "Pas tant qu'Emmett n'aura pas monté ma valise dans ma chambre. Qu'est-ce que tu attends gros nounours?" Demanda-t-elle à l'intéressé. Charlie se retenait de rire face à cette tornade brune qui débarquait chez eux et faisait son ramdam. Emmett soupira puis s'empara de la valise.

- "Dis donc, elle pèse une tonne !" Hurla-t-il. "T'as mis quoi à l'intérieur ?"

- "Crois moi, tu n'as pas envie de le savoir." Dit Alice avec un air mesquin qui lui était propre. Emmett secoua la tête puis disparut à l'étage. Alice alla dans le salon, suivie par Bella et Charlie qui étaient abasourdis.

- "Alors ? Comment va Forks ?" Demanda-t-elle.

- "Toujours pareil." Répondit Charlie. "Enfin, à part Bella qui a obtenu un travail." Sourit-il.

- "C'est vrai ?" S'exclama Alice. "Et bien il était temps ! Qu'est-ce que tu fais ?"

- "J'enseigne la littérature au lycée. C'est Angela qui m'a recommandé."

- "Mais c'est génial. Tu vas gagner plein d'argents pour faire du shopping." Dit-elle en applaudissant. Bella émit un sourire forcé. Dieu qu'elle détestait cette activité. Emmett redescendit en trombe et les rejoignit.

- "Bon alors, tu nous expliques pourquoi tu débarques à l'improviste chez nous avec ta garde-robe ?" Demanda celui-ci à l'attention d'Alice. Cette dernière soupira et se laissa tomber sur un fauteuil.

- "J'ai quitté James." Déclara-t-elle. Ils écarquillèrent tous les yeux.

- "Tu as quoi ?" S'étonna Bella.

- "Il était temps!" S'exclama Emmett.

- "Qu'est-ce qu'il a fait encore ?" Demanda Charlie. Alice secoua la tête avec amusement.

- "Ça ne m'étonne pas que vous soyez de la même famille, tous les trois." Dit-elle avec le sourire.

- "Mais enfin Alice, je ne comprends pas." Dit Bella. "Tout avait l'air de bien aller quand je suis venue te voir il y a deux semaines."

- "C'est une longue histoire. Je te l'expliquerai plus tard." Fit-elle avec un clin d'œil.

- "Alors c'est pour ça que tu es là ?" Demanda Charlie. "James t'a virée de la maison ?" Il commençait à s'énerver contre ce salaud qu'il n'avait jamais pu supporter.

- "En réalité, c'est moi qui suis partie. Je lui ai dit que tout était terminé et j'ai fait mes bagages avant de prendre la route jusque chez vous."

- "Et ton boulot à Seattle ? Comment tu vas faire ?" S'enquit Bella. Alice haussa les épaules.

- "J'ai décidé de travailler à mon compte personnel. Comme ça, mes créations seront bien à moi et à personne d'autre." Emmett rit.

- "En gros, tu n'as plus de boulot." Déduit-il.

- "Bien sur que si !" Se défendit-elle. "Seulement je ne gagne rien pour le moment. Et de toute manière, c'est largement mieux que de travailler pour une entreprise hypocrite et corrompue."

- "Là-dessus, je suis bien d'accord avec toi." Fit Charlie. "Tu peux rester ici autant que tu le souhaites."

- "Je sais." Répondit Alice. "Mais merci de me le rappeler." Bella secoua la tête. Alice était vraiment unique en son genre.

La soirée se déroula tendrement. Alice racontait ses déboires de Seattle. Elle n'avait pas vu Charlie et Emmett depuis longtemps alors elle en profitait. La discussion dévia rapidement sur le dîner de Thanksgiving de la semaine prochaine, ce qui entraîna Alice dans un enthousiasme débordant. Emmett jetait des coups d'œil furtifs à Bella, qui lui lançait un regard noir pour lui intimer de ne pas remettre leur ancienne conversation sur la table. Celui-ci ne le fit pas, mais il se promit intérieurement, qu'il ne s'arrêterait pas sur une défaite. Emmett ne s'avouait jamais vaincu et il allait continuer à harceler Bella pour qu'elle fasse ce qu'il voulait qu'elle fasse. De plus, quelque chose lui disait que l'arrivée surprise d'Alice, allait jouer en sa faveur…

Au moment de monter se coucher, Bella et Emmett accompagnèrent Alice dans sa chambre pour l'aider à déballer ses affaires. Alice ne cessait de parler de Thanksgiving, ce qui agaçait fortement Bella.

- "Il faudra arranger le salon. Nous ne pouvons pas accueillir des invités dans un espace aussi restreint."

- "Ou alors, nous pouvons simplement ne pas accueillir d'invité du tout." Fit remarquer Bella.

- "Mais c'est quoi ton problème avec Thanksgiving, Bella ?" Demanda Alice avec exaspération.

- "Je n'ai pas de problème." Contra-t-elle.

- "Tu parles !" S'exclama Emmett. "Elle a peur de se retrouver face à Jacob."

- "Et alors ? C'est normal. La dernière fois que je l'ai vu, il m'annonçait qu'il était resté avec moi par pitié."

- "Rectification." Dit Alice. "La dernière fois que tu l'as vu, il se faisait mettre une raclée par Emmett."

- "C'était le même jour." Répondit Bella.

- "De toute façon, je ne vois pas ce que ça peut te faire. Tu ne l'aimes plus, n'est-ce pas ?"

- "Bien sur que non." S'empressa-t-elle de répondre.

- "Parfait, donc la question est réglée. Il sera avec sa chérie, et tu n'auras qu'à les ignorer. D'ailleurs, pourquoi n'inviterais-tu pas quelqu'un ? Ça leur en boucherait un coin."

Bella devint livide, tandis qu'Emmett souriait de toutes ses dents.

- "Emmett…" Prévint Bella. La dernière chose qu'elle désirait, était que sa meilleure amie apprenne l'idée stupide de son frère. Aucun doute qu'elle serait de son côté et qu'elle obligerait Bella à le faire.

- "Tu vois ? Même elle est d'accord avec moi." Dit Emmett. "En plus, il te plaît ce type."

- "Je t'ai déjà dit non, alors ne remets pas ça sur le tapis."

- "Attendez une minute." Se manifesta Alice. "De qui est-ce qu'il parle ?" Bella se figea.

- "Personne." Dit-elle. Alice ouvrit grand les yeux de surprise.

- "Bella a un amoureux ?" Demanda-t-elle avec excitation. Emmett éclata de rire.

- "Je ne l'appellerais pas son amoureux mais bon…"

- "Arrêtez ça! C'est complètement faux." Contredit-elle.

- "Alors pourquoi est-ce que tu rougis ?" Demanda Alice, tout sourire. Bella s'énerva.

- "Je ne rougis pas." Nia-t-elle, alors qu'elle savait parfaitement que ses joues étaient cramoisies. Alice sautilla et frappa dans ses mains.

- "Je n'arrive pas à le croire. Comment s'appelle-t-il ? A quoi il ressemble ? Est-ce que vous êtes sortis ensembles ? Vous vous êtes embrassés ?"

- "Oh ils ont fait bien plus que ça, pas vrai Bella ?" Sourit Emmett.

- "Ça suffit !" Cria cette dernière. "Petit un, Il est hors de question que j'aie cette conversation tant qu'Emmett sera dans la chambre. Et petit deux, Alice, pour l'amour du ciel, arrête de poser mille et une questions, on n'arrive plus à te suivre !"

Emmett éclata de rire et soupira.

- "D'accord, je vous laisse. Bonne nuit les filles." Il s'avança vers la porte et juste avant de l'ouvrir, se retourna. "Et Alice, essaie de la convaincre." Celle-ci sourît.

Une fois qu'Emmett fut sorti de la chambre, Alice se tourna vers Bella avec des yeux de cocker.

- "Pas maintenant Alice. D'abord, tu m'expliques ce qu'il s'est passé avec James." Argua Bella. Alice soupira.

- "Ce n'est vraiment pas intéressant." Souffla-t-elle. Bella s'assit sur le lit et la regarda avec sérieux.

- "Moi je crois que si, au contraire." Alice regarda Bella, puis se décida à s'asseoir à ses cotés. Elle prit une grande inspiration et se lança.

- "Vous m'aviez tous prévenu que ce mec n'était pas fait pour moi. Seulement moi, comme une idiote, je lui ai fait confiance et j'ai perdu trois années de ma vie. Je pensais qu'il était l'homme de mes rêves. Mais entre lui et moi, j'ai l'impression qu'il n'y a jamais eu d'amour sincère de sa part. Tu vois, lorsqu'il parlait de moi, j'avais toujours cette sensation de n'être rien de plus qu'un trophée à son tableau de chasse. Il me considérait comme sa chose."

Bella la regardait avec peine. James était vraiment un salaud fini pour penser de cette manière.

- "Alice, je suis sincèrement désolée." Dit-elle avec honnêteté. Alice sourit légèrement.

- "Oh, ce n'est pas grave. Je n'ai même pas pleuré une seconde."

- "De toute façon tu ne pleures jamais." Ajouta Bella. Alice rit.

- "C'est juste."

- "Et pourquoi n'avoir décidé de rompre avec lui que maintenant ?"

- "Bien en fait, c'est surtout le fait de l'avoir retrouvé nu dans le bureau de ma patronne Victoria qui m'a donné le déclic." Bella ouvrit la bouche.

- "Mais c'est monstrueux !"

- "C'est à peu prés la même chose que ce qu'il t'était arrivé avec Jacob l'année dernière. Que veux-tu? Les hommes ne savent pas apprécier ce qu'ils ont à la maison." Bella sourit.

- "T'as bien raison. En tout cas, je suis ravie que tu sois de retour."

-" Moi aussi. Si tu savais à quel point Forks m'a manqué. Seattle était tellement terne et ennuyeux."

- "Tu veux rire ? C'est plutôt Forks qui est ennuyeux à mourir." Contra Bella. Du moins, c'était ce qu'elle pensait jusqu'à ce qu'un bel homme n'arrive dans cette ville… Rien que de repenser à leur discussion de l'après-midi, lui donnait envie de sourire.

- "C'est quoi ce sourire ?" Demanda Alice avec indiscrétion. Bella se redressa.

- "De quoi parles-tu ?" Fit-elle l'innocente.

- "Ne te fiche pas de moi Swan. Tu avais un air rêveur sur le visage. C'est en rapport avec le gars dont parlait Emmett? Mais qu'est-ce que t'attends pour m'en parler d'ailleurs ?"

Bella soupira. Que la nuit allait être longue…


Le weekend passa à une allure de folie. Bella dût raconter en détails sa mésaventure avec le bel Edward, comme elle aimait si bien l'appeler. Cela va de soi, Alice se trouva furieusement excitée et enthousiaste après avoir entendu le récit de Bella. Elle qui avait toujours considéré Bella comme une sainte nitouche, une vrai prude en l'occurrence, elle fut extrêmement étonnée et incrédule en apprenant la folle nuit de la belle. Et lorsqu'elle apprît qu'il se trouvait ici même, à Forks, sa seule pensée fut de jouer les cupidons. Cela dit, Bella n'en avait pas vraiment besoin puisqu'elle était déjà passée à l'étape supérieure…

Elle prit parti pour Emmett et passa son weekend à tenter de la convaincre d'inviter cet Edward au repas de Thanksgiving de Charlie. La première raison était surtout qu'elle mourrait d'envie de voir à quoi ressemblait l'homme qui avait transformé sa bonne sœur Bella, en une véritable dévergondée.

Entre Emmett qui la narguait et la traitait de trouillarde parce qu'elle refusait de l'inviter, et Alice qui lui ordonnait de le faire à chaque conversation, Bella ne savait plus du tout où donner de la tête. Devait-elle les écouter et se lancer, au risque de recevoir un refus de sa part? Ou devait-elle se fier à son instinct d'auto préservation qui lui disait de faire profil bas et ainsi, de ne pas risquer de se faire rejeter ?

C'était une véritable épée de Damoclès qui flottait au-dessus de sa tête. D'un côté, elle avait vraiment envie qu'il vienne à ce dîner. Elle savait que s'il était là, cette soirée l'enchanterait beaucoup plus. De plus, elle savait qu'elle ne serait pas totalement pathétique face à Jacob et sa capricieuse de petite amie.

Mais elle venait à peine de le retrouver et le pire, c'est qu'elle n'était absolument pas sûre, si lui, désirait retrouver cette « complicité » qu'ils avaient eu durant cette nuit inoubliable. Si ça se trouve, elle ne l'intéressait plus, maintenant qu'il avait tiré son coup. Peut être même qu'il faisait ça fréquemment. Non, impossible. D'abord, il n'était pas agent de police mais inspecteur, donc il ne s'occupait pas réellement du contrôle routier ou autre. Et puis, il n'avait pas du tout l'air d'être du genre de ceux qui se servent des femmes, comme d'un moyen de soulager leurs pulsions. Du moins, elle essayait de s'en convaincre. Elle espérait qu'il n'était pas ce genre d'hommes.

Elle ne savait vraiment pas ce qu'elle devait faire et cela la torturait. La seule chose qu'elle faisait pour penser à autre chose, était de préparer les cours qu'elle allait donner à ses élèves. Ses élèves. Ça lui faisait drôle de s'imaginer qu'elle avait des élèves. Des lycéens pour être plus correcte. Elle prépara de nombreuses fiches de cours et revit le programme qu'elle devra aborder, pour chaque classe. Elle se demanda tout d'un coup comment elle allait être accueillie, s'ils n'allaient pas la trouver trop jeune pour enseigner. Après tout, ce n'était pas leur problème. Elle était simplement une remplaçante de l'ancien professeur, qui avait déménagé à Boston. Elle devrait arrêter de s'inquiéter. Ils n'allaient tout de même pas la manger.

Elle n'avait de toute manière, plus le temps pour se poser toutes ces questions, car nous étions lundi, et c'était aujourd'hui qu'elle commençait. Mais ce n'était pas cela qui l'affolait le plus. En réalité elle n'y pensait même pas. Ce qui l'angoissait ce matin, était le fait qu'elle devait amener son père au travail, étant donné qu'il avait laissé sa voiture là-bas. Elle se demanda s'il serait là. Est-ce qu'elle irait lui parler ? Après tout, vu l'heure à laquelle Charlie voulait partir ce matin, elle avait tout son temps avant de se rendre au lycée. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi son père, qui pouvait venir à l'heure qu'il souhaitait, décidait d'y aller si tôt. Apparemment, ils étaient surchargés de travail en ce moment. Bella ne s'en préoccupa point car elle avait déjà suffisamment de choses en tête et à penser.

Durant le trajet jusqu'au poste de police, Bella réfléchissait. Elle n'avait toujours pas prise de décision quant à inviter Edward pour Thanksgiving. Elle tentait tant bien que mal de tirer ses pensées au clair, mais c'était bien difficile d'y parvenir aussi tôt le matin. Lorsqu'elle se gara, Charlie la gratifia d'un « Merci », d'un « A ce soir » et d'un « Bonne chance pour ton premier jour », avant de s'extirper du véhicule.

Bella resta silencieuse et méditante pendant quelques minutes. Elle soupira et regarda au loin. C'est là qu'elle le vit.

Il venait d'arriver avec une veste simple et classe à la fois, et était en train de saluer quelqu'un avec une poignée de mains. Probablement un collègue… Pensa-t-elle. Il avait les cheveux aussi indomptés qu'à l'ordinaire, et un irrésistible sourire en coin qui fit chavirer le cœur de la jeune fille. Elle comprit à cet instant, que sa décision était prise. Peu importe si elle devait se faire repoussée et rejetée, elle n'arriverait jamais à dormir sur ses deux oreilles, tant qu'elle n'aurait pas essayé. Il fallait qu'elle lui demande car maintenant qu'elle le voyait, elle en crevait littéralement d'envie. L'homme avec qui il parlait se détourna subitement, et Bella comprit que c'était sa chance et qu'elle devait la saisir. Elle détacha sa ceinture rapidement, et sortit de la voiture.

- "Edward !" Appela-t-elle, sans se préoccuper des hommes aux alentours. Celui-ci se détourna avec une lueur d'étonnement dans ses yeux. Elle s'approcha rapidement et commença à se sentir anxieuse et angoissée une fois arrivée à sa hauteur. Mais qu'était-elle en train de faire ? Elle n'eut pas le loisir de se poser la question car il s'adressa à elle avec un sourire au coin de la bouche.

- "Bella. Tu travailles ici maintenant ?" Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits qui divaguaient complètement.

- "Très drôle. Je suis simplement venue accompagner mon père qui avait dû laisser sa voiture ici."

- "Je vois." Fit-il en la regardant suspicieusement. Bella se sentait profondément ridicule à cet instant. Elle le regardait sans rien dire, tandis que lui faisait pareil. Elle savait que c'était à elle de parler, et il le savait également.

- "Euh…" Commença-t-elle. "J'avais un truc à te demander. Tu n'es pas obligé de répondre oui, étant donné qu'on ne se connaît même pas… Enfin, je trouve qu'on se connaît tout de même assez bien. C'est vrai, ce n'est pas comme si tu étais un étranger, et que j'étais une étrangère et que…" Elle s'arrêta. Il avait l'air véritablement amusé par la situation et elle, avait envie d'aller se cacher au fond d'un puits. "Enfin bref," reprit-elle, "ce que je veux dire, c'est qu'on a quand même partagé… Des moments… Sympathiques…"

- "Sympathiques ?" S'étonna-t-il avec un faux air outré sur le visage.

- "Laisse-moi finir, c'est déjà suffisamment embarrassant comme ça." Se plaignit-elle, les joues rouges écarlates. Il émit un rictus amusé. Belle se sentit fondre à nouveau mais se reprit vainement. La dernière chose qui lui fallait, était de commencer à penser au visage séduisant qu'il arborait… Concentration Bella. S'autoflagella t-elle.

"Donc, là où je voulais en venir, c'était qu'étant donné le passé… Commun qu'on a pu avoir ensemble… Nous sommes assez… Proches pour se rendre… Quelques services ?" Finit-elle avec hésitation. Le jeune homme la regarda avec curiosité.

- "Des services ?" Demanda-t-il avec un sourire. Bella baissa les yeux vers le sol. Elle était vraiment pathétique.

- "Le truc, c'est que… Voila, mon père organise un traditionnel dîner pour Thanksgiving, et je me demandais si tu…Accepterais de venir ?" Elle releva les yeux pour trouver un visage étonné. Edward sourit légèrement avant de prendre la parole.

- "Et en quoi, cela te rendrait service ?" Bella rabaissa les yeux à nouveau vers ses pieds.

- "Et bien… Il y aura mon ex-petit ami, avec sa copine. Et je n'avais pas envie de paraître pathétique, tu comprends ?" Elle releva soudainement la tête en se rendant compte de ses paroles. "Mais ne crois surtout pas que je me sers de toi." S'empressa-t-elle d'ajouter." Non, parce que tu dois probablement te dire que je te demande de venir parce que j'ai besoin de toi et que je veux t'utiliser. Mais ce n'est pas le cas du tout. Je serais vraiment ravie que tu viennes…"

Apparemment, Bella était toujours aussi bavarde, lorsqu'elle lui adressait la parole. Edward semblait se délecter de la voir ramer. Elle aurait pu s'en formaliser et se vexer, mais elle était tellement angoissée par la réponse qu'il allait donner, qu'elle oubliait complètement tout le reste.

- "Tu sais," Commença-t-il. "A aucun moment je n'ai pensé que tu pourrais te servir de moi." Dit-il avec un sourire qui ravagea Bella. Mais lorsque son sourire s'effaça pour laisser place à une mine contrite et désolée, Bella comprit qu'elle n'allait pas tarder à pleurer, une fois qu'elle aurait entendu sa réponse. Elle décida de le prendre de court, pour ne pas avoir à entendre son « non » sortir de sa bouche.

- "Laisse tomber. C'était une mauvaise idée. Je n'aurais pas du te demander de venir alors que nous nous connaissons à peine. Et puis tu dois avoir des plans beaucoup plus intéressants, ce jour là." Dit-elle en regardant ses pieds pour cacher sa peine.

- "Bella…" Elle releva la tête et vit que lui aussi avait l'air peiné. "J'aurais vraiment aimé accepter de venir… Mais je dois travailler ce soir là." Elle écarquilla les yeux. Ce n'était certainement pas la réponse qu'elle attendait.

- "Tu travailles le soir de Thanksgiving ? Mais enfin personne ne travaille à Thanksgiving." S'exclama-t-elle. Il sourit faiblement.

- "Je n'ai pas le choix. Tout le monde passe Thanksgiving en famille et il faut bien quelqu'un pour rester ici en cas d'urgence."

- "Et toi ? Tu ne vas pas célébrer ça avec ta famille ?" Demanda-t-elle. Il soupira.

- "J'aime autant mieux rester ici." Déclara-t-il. Bella mourrait d'envie de lui demander pourquoi il avait dit ça, mais elle réalisa que le temps lui manquait et qu'elle devait se mettre en route pour le lycée.

- "C'est dommage. Tu serais venu, si tu avais pu ?" Demanda-t-elle avec espoir. Il sourit.

- "Assurément." Elle lui rendit son sourire, le cœur un peu plus léger.

- "Tout va bien dans ce cas. Il faut que j'y aille. Je n'ai absolument pas envie d'être en retard pour mon premier jour."

- "Fais tout de même attention à ne pas rouler trop vite." Plaisanta-t-il.

- "Tu ne seras pas là pour m'arrêter." Dit-elle en s'éloignant. Elle lui fit un bref geste de la main, puis se détourna vers sa voiture. Elle s'engouffra à l'intérieur, et s'accorda un dernier regard dans son rétroviseur pour admirer une toute dernière fois, ce beau brun aux yeux verts qui hantait ses nuits…


La journée se déroula étonnement bien pour Bella. Elle arriva pile à l'heure - et ce sans rouler trop vite - et à sa plus grande surprise, les cours se passèrent extrêmement bien. Elle se trouvait même très pédagogue. Peut être avait-elle finalement trouvé sa voie. Elle croisa plusieurs fois Angela qui était professeur d'histoire, et elles discutèrent longuement. Bella n'oublia pas d'ailleurs, de la remercier pour lui avoir obtenu cet emploi. Les deux anciennes amies de lycées ne s'étaient jamais perdues de vues depuis et lorsqu'Alice est partie vivre avec James à Seattle, elle avait trouvé en Angela, une très bonne amie, discrète et gentille.

Bella et Alice préparaient le dîner, tandis qu'Emmett sirotait une bière sur le canapé, lorsque Charlie rentra. Il demanda brièvement à Bella comment son travail s'était passé et entreprît de rejoindre Emmett en attendant le repas.

Ils étaient tous installés à table lorsqu'Emmett lança le sujet sur le tapis.

- "Alors Bella, tu n'as rien d'intéressant à nous faire partager ?" Celle-ci leva les yeux au ciel.

- "Non, tout va parfaitement bien."" Cette fois ce fut Alice qui s'y mit.

- "Ce n'est pas vrai! Alors, tu ne lui as toujours pas demandé? Mais enfin qu'est-ce que t'attends ? Le déluge ?"

- "De quoi vous parlez ?" Demanda Charlie.

- "De rien du tout." Éluda Bella.

- "Bella doit demander à Edward Cullen de venir pour Thanksgiving." Annonça Emmett. La jeune fille en laissa tomber sa fourchette. Son frère allait lui payer ça.

- "C'est vrai ça ?" S'étonna Charlie. Elle regarda son père avec gène.

- "C'est Emmett qui n'arrête pas d'insister pour que je l'invite."

- "Et pourquoi tu ne l'as pas fait ?" Demanda-t-il. La jeune fille le regarda avec des yeux incrédules.

- "Tu aurais été d'accord ?" Demanda-t-elle. Il haussa les épaules.

- "C'est un bon gars. Je commence à le connaître." Bella était abasourdie. Jamais son père ne réagissait comme ça. Elle en profita pour saisir cette opportunité.

- "Je lui ai demandé." Déclara-t-elle. Alice et Emmett la regardèrent ébahis.

- "Tu as eu le courage de le faire ?" Demanda Emmett.

- "Qu'est-ce qu'il a répondu ?" Demanda Alice. Elle soupira.

- "Il a dit qu'il aurait aimé venir mais qu'il travaillait."

- "Le soir de Thanksgiving ?" S'étonna Alice.

- "Beaucoup de gens travaillent ce jour-là Alice. Ce n'est pas nouveau." Fit remarquer Charlie.

- "C'est dommage." Dit Emmett. "Tu n'aurais pas été toute seule pour affronter le grand méchant loup."

- "Au moins, elle lui a demandé. Et puis ce n'était pas totalement un refus. Il serait peut être venu s'il n'avait pas dû travailler."

- "Je sais." Répondit Bella. "Il me l'a dit." Alice tapa dans ses mains.

- "Bella a un amoureux !" Plastronna-t-elle. Cette dernière grogna. Elle détestait être le centre de l'attention.

- "Tu te trompes. Nous ne sommes rien du tout, pour le moment."

- "Mais ça ne saurait tarder." Sourit-elle. Bella abandonna. Objecter contre Alice était comme si une mouche tentait d'abattre un mur de pierres. Autant dire impossible.

- "En parlant de Thanksgiving…" Aborda Charlie, pour changer de sujet. "Les Clearwater ont finalement décidé d'être là."

- "Je croyais qu'ils avaient refusé car ils ne s'étaient toujours pas remis de la mort d'Harry ?" Questionna Bella.

- "Seth et Leah ont finalement convaincu leur mère de sortir de la maison." Répondit-il.

- "Génial." S'exprima Emmett. "Je vais pouvoir draguer Leah. Il parait qu'elle a changé."

- "Depuis quand aimes-tu les brunes Emmett ?" Demanda Alice.

- "Oh, je ne les aime pas. Seulement toutes les blondes de Forks y sont déjà passées. Du coup, je suis obligé de me rabattre sur ce qui reste." Bella secoua la tête avec désespoir. Son frère ne changerait apparemment jamais.


La semaine défila sans que Bella ne l'ait vu arriver. Le point positif, était que les cours au lycée se passaient tous très bien, et aucun incident ne s'était encore déclaré pour le moment. Alice et elle avaient passé beaucoup de temps ensemble et avaient rattrapé pas mal de temps perdu. Les deux points négatifs de cette semaine, étaient que d'un, Thanksgiving était arrivé, et de deux, elle n'avait pas du tout revu Edward depuis ce matin là. Elle n'avait aucune excuse pour aller rendre visite à son père à son travail. De plus, elle n'avait pas osé aller le déranger, surtout après que son père lui ait apprit qu'ils avaient plein de boulot en ce moment. Qui aurait cru que Forks aurait pu donner autant de soucis à la police ?

Mais après tout pourquoi s'intéresser autant à un homme qu'elle ne connaissait pas ? Ils avaient simplement couché ensemble. Beaucoup de gens le faisaient sans se revoir après. Pourquoi voulait-elle le revoir ? Pour recommencer… Lui insuffla sa petite voix intérieure.

Oh que oui, elle voulait recommencer. Elle y pensait à chaque minute de la journée. Mais elle savait que cela ne se reproduirait malheureusement pas. Il ferait son boulot puis repartirait. Pourquoi s'intéresserait-il à une fille paumée comme elle ? Une fille ennuyeuse qui s'était offerte à lui dés le début? Non, Bella ne referait pas l'amour avec Edward. Et c'était bien ce qui la déprimait. Mais elle n'eut pas vraiment le temps de s'apitoyer sur son sort car avec les derniers préparatifs du dîner poisseux qu'elle allait devoir supporter, Alice était intenable.

Nous étions donc le fameux jeudi soir de Thanksgiving et Bella se sentait terriblement anxieuse. Revoir Jacob et sa peste qui lui servait de copine n'était franchement pas une bonne idée. La soirée allait mal tourner, elle le sentait. Si seulement Edward avait pu venir… Dommage pour Bella, celui-ci ne s'intéresse pas du tout à elle. C'est ainsi qu'elle se trouvait, dans une tenue décontractée, dans le salon, prête à accueillir des invités qu'elle méprisait. Emmett était hilare de voir Bella angoisser à ce point, et Alice courir dans tous les sens. Cette fille était carrément devenue l'organisatrice de la soirée que Charlie avait préparée.

Bella jouait avec ses doigts lorsqu'Emmett lui fit une remarque.

- "Arrête de t'angoisser, tu veux ? Je vais faire pareil, si ça continue."

- "Et comment veux-tu que je ne sois pas nerveuse ? J'ai toutes les raisons d'être nerveuse. Cette soirée va être un fiasco total."

- "Mais arrête ! C'est juste un dîner. De plus, c'est nous qui invitons, alors personne ne va faire quoi que ce soit."

- "Parce que tu crois que c'est-ce qui va l'arrêter ?" Contredit Bella.

- "De qui tu parles ? La copine de Jacob Black ?"

- "Elle me déteste Emmett. Elle m'a fait vivre un véritable enfer à l'université. Et après elle m'a piqué tout ce que j'avais."

- "Désolé de te contredire, mais Jacob n'était pas une grosse perte."

- "Je ne parle pas de Jacob, mais de ma fierté. Elle m'a pris ma dignité en me piquant mon petit ami. Et maintenant elle vient chez moi. Pourquoi vient-elle à chaque fois empiéter sur ma propriété ?"

- "C'est sûr qu'elle a trouvé un excellent moyen de se venger." Remarqua Emmett.

- "Tout ça à cause d'un stupide vêtement tâché. Non mais tu te rends compte?" S'exclama-t-elle atterrée.

Bella s'en souvient encore. Elle était à l'université depuis longtemps, et n'avait jusque là, rencontré aucun problème. Mais le fait est qu'un matin, alors qu'elle se baladait en buvant son café, elle ne fit pas attention - comme souvent - et bouscula une fille qu'elle ne connaissait pas. Le café a éclaboussé la jeune fille de partout et la scène monstrueuse qu'elle lui avait faite, était mémorable. Elle l'avait insulté des pires noms qui puissent exister pour avoir ruiné son nouvel ensemble Dior. Bella s'était confondue en excuses mais apparemment, cela n'avait eu aucun effet. La jeune fille, après avoir passé ses nerfs, jura qu'elle se vengerait avant de partir.

Vengeance qu'elle avait obtenue en lui dérobant son petit ami.

- "Ce n'est pas du tout étonnant. Vous, les filles, vous vous bagarrez toujours pour des pois chiches." Bella rit. "Mais crois-moi, dans l'affaire, c'est toi qui en ressort gagnante. Elle t'a rendu un fier service en sortant avec Jacob Black." Bella soupira.

- "Ça, c'est sûr…"

La sonnette de la porte mit un terme à leur conversation. Bella prit une grande inspiration et s'en alla ouvrir.

- "Bella, comme tu es belle." Salua chaleureusement la veuve Sue Clearwater. Bella sourit gentiment.

- "Bonsoir Sue. Ravie que vous soyez finalement venue."

- "Oh, je ne pouvais pas rester cloîtrée chez moi." Répondit celle-ci. "Harry n'aurait pas été content de là haut. Surtout que c'est Thanksgiving." Bella hocha la tête.

- "Entrez donc." Sue ne se fit pas prier et entra à l'intérieur, suivie de ses deux enfants.

- "Salut Bella." Lança le jeune Seth avec aplomb.

- "Bonsoir Seth. Alors, la forme ?" Demanda-t-elle. Elle avait toujours bien aimé celui-ci.

- "Et comment. Je viens enfin de finir le lycée. Plus de prof, plus de devoir, que de la détente." Sourit-il.

- "Bienvenue dans la vraie vie !" S'exclama Emmett qui les avait rejoints. Seth s'empressa de retrouver Emmett et ils partirent dans le salon en discutant avec entrain, laissant ainsi, Bella seule avec la fille des Clearwater.

- "Leah." Salua-t-elle simplement.

- "Bella." Répondit Leah avec froideur.

Inutile de préciser que ces deux-là ne se supportaient pas. Non pas qu'elles aient déjà eu des différents par le passé. D'ailleurs, elles ne s'étaient même jamais battues, ni disputées. Elles étaient juste exaspérées par la présence de l'autre. Ça avait toujours été comme ça depuis leur tendre enfance. Elles restaient polies l'une avec l'autre, mais faisaient très bien comprendre dans leur ton, qu'aucune amitié n'était envisageable. Elles ne discutaient jamais entre elles et même s'il n'y avait aucune animosité émanant des deux filles, Bella ne pensait pas moins de Leah qu'elle était une vipère fouineuse, glaciale et hypocrite, tandis que Leah ne pensait pas moins de Bella qu'elle était une pauvre coincée, manipulatrice et fausse.

Bella laissa Leah passer sans lui dire quoi que ce soit, et les deux brunes rejoignirent les autres. Emmett se dirigea vers Leah et la salua sur un ton enjôleur.

- "Et bien Paul avait raison. Tu t'es drôlement embellie." Fit-il avec une voix suave et des yeux doux qui désespérèrent Bella.

- "Euh… Merci." Balbutia Leah, apparemment conquise par la drague incorrigible d'Emmett. En voilà une qui va finir dans son lit à la fin de la soirée. Ça ne dérangeait pas Bella qu'Emmett sorte avec cette fille. Tant qu'il ne se mariait pas avec elle, il pouvait faire tout ce qu'il voulait avec cette demoiselle. Un nouveau coup de sonnette se fit entendre et Bella alla, une fois de plus, ouvrir la porte dans l'espoir de ne pas tomber nez à nez avec de mauvaises connaissances. Heureusement pour elle, il s'agissait de deux amis à son père. Joshua Uley et Billy Black, actuellement en fauteuil roulant.

- "Bonsoir Billy. Monsieur Uley." Fit-elle avec un sourire.

- "Bien le bonjour Bella. Et joyeux Thanksgiving." Répondit Billy.

- "Vous aussi."

- "Jacob m'a dit qu'il était en route pour venir." Bella déglutit.

- "Parfait. Sam et Emily ne sont pas avec vous ?" Demanda-t-elle au père de Sam. Celui-ci secoua la tête.

- "Ils ont eu un empêchement. Ils m'ont dit de vous dire qu'ils étaient désolés de ne pas être là."

- "Oh." Fit Bella déçue. Elle pensait que la présence d'Emily lui faciliterait la tache, étant de très bonnes amies. Mais si en plus celle-ci ne venait pas, Cela rendait la soirée encore plus barbante. Heureusement qu'Alice était là, car Bella se serait déjà jetée d'une falaise. Joshua emmena Billy dans le salon et ils furent accueillis par tout le monde.

- "Emmett." Lança Billy. "Alors comme ça, ton père ne t'a toujours pas fichu à la porte ?" Plaisanta-t-il.

- "Toujours pas." Répondit Emmett sur le même ton.

- "Mais ça ne saurait tarder !" Cria Charlie de la cuisine. Emmett éclata de rire.

- "Cause toujours." Rétorqua-t-il. Bella secoua la tête d'exaspération lorsque la sonnette d'entrée émit un nouveau coup, qui fit frémir Bella. Cette fois ci, il n'y avait aucun doute possible quant aux personnes qui se trouvaient derrière la porte. Alice sortit de la cuisine pour jeter un coup d'œil à Bella.

- "J'y vais." Fit cette dernière en hochant la tête vers Alice pour lui certifier qu'elle allait bien. Alice repartit dans la cuisine, pas rassurée pour un sou, alors que Bella retourna une dernière fois dans l'entrée pour accueillir les derniers invités.

- "Je viens avec toi." Dit Emmett avant de la rejoindre. Elle tourna la tête vers lui et lui fit un sourire pour le remercier d'être là. Sourire qu'il lui rendit. Elle ouvrit la porte et se figea. Devant elle, se trouvait l'homme qui l'avait lâchement laissé tomber, et qui l'avait fait pleurer toutes les larmes de son corps. Elle se remémora la scène comme si elle venait d'avoir eu lieu…

- "Espèce de Salaud !" Criait-elle en se levant, les larmes coulantes. "Comment as-tu osé me faire ça ? Je ne t'ai jamais rien fait qui justifie cet acte de tromperie et de trahison."

- "Du calme Bella." Répondait l'indien de façon détachée. "Cette fille me plaisait alors j'ai fait ce que j'avais envie de faire. Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans des états pareils. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un accident et que c'était la première fois que cela se produisait." Bella écarquilla les yeux.

- "Parce qu'en plus de ça, tu m'as trompé plusieurs fois ?" Elle n'arrivait pas à croire ce que Jacob, son Jacob, était en train de lui avouer. Et le pire était qu'il ne s'en voulait même pas. Au contraire, il avait même l'air de trouver ça normal. "ça fait longtemps ?" Osa-t-elle demander.

- "Quelques mois." Bella secoua la tête en expirant.

- "Mais enfin on est ensemble depuis plus de deux ans. Deux ans Jacob. Deux foutues longues années !" Cria-t-elle. "N'as-tu donc aucune estime envers moi ?"

- "Bien sur que si." Se défendit-il. "Là n'est pas la question." Bella ouvrit la bouche, complètement abasourdie.

- "Tu… Tu ressens quelque chose pour elle ?" Demanda-t-elle sanglotante. Il haussa les épaules.

- "Je crois bien." Fit-il. Un nouveau sanglot éclata. Son cœur était en train de se briser en mille morceaux.

- "Pourquoi… Pourquoi n'as-tu pas rompu avec moi ? Si tu étais attiré par une autre fille, tu aurais déjà dû me quitter et ne pas attendre que je découvre ça de façon aussi horrible. C'est cruel de ta part."

- "Mais enfin je ne pouvais pas te quitter comme ça." Contra-t-il. "D'abord, je m'amusais bien avec toi. Et puis… Si je l'avais fait, je t'aurais fait de la peine, tu aurais pleuré et j'aurais dû passer la nuit à te consoler. Bonjour le cadeau. Alors j'ai eu pitié de toi et j'ai préféré te laisser dans ton petit monde tout gentil. Là au moins, tu étais heureuse et je pouvais en profiter."

Bella s'arrêta soudainement de pleurer. Avait-elle sérieusement entendu ce qu'elle croit avoir entendu ? Elle regarda longuement l'homme avec qui elle sortait et à qui elle avait consacré sa vie depuis deux ans, et se traita mentalement d'imbécile. Elle avait honte. Honte d'avoir accordé son entière confiance à ce type affreux. Était-elle sérieusement tombée amoureuse de cet homme-là ? Comment avait-elle pu tomber aussi bas ? Comment avait-elle pu ne pas se rendre compte de l'être monstrueux qu'il était ? Elle s'avança lentement vers lui, puis lui administra une gifle magistrale.

- "Tu es un être abject Jacob Black !"

Puis elle s'enfuyait retrouver son frère pour pleurer dans ses bras…

Oui, Bella s'en rappelait comme si c'était hier. Et c'était cela qui lui faisait le plus mal, car elle aurait de tout cœur aimé oublier ce triste moment de sa vie. Mais elle ne le pouvait malheureusement pas et ne le pourrait jamais.

Ainsi elle était là, face à lui, qui semblait autant mal à l'aise qu'elle, ce qui d'un côté la réconfortait.

- "Bonsoir Bella." Fit-il penaud. Bella prit son courage à deux mains et trouva la force de lui répondre calmement, alors que son cerveau lui disait de lui en coller une.

- "Bonsoir Jacob."

C'était tout ce qu'elle pouvait faire. Qu'on attende rien d'autre d'elle car elle ne le pourrait pas. Jacob ne s'occupait pas vraiment d'elle lorsqu'il entra. Il regardait Emmett avec appréhension, ayant peur de quelconques représailles. En effet, vu comment a fini leur dernière rencontre, il n'était pas étonnant de la part de Jake d'avoir peur. Mais par chance pour lui, Emmett ne lui accordait pas une once d'importance, puisqu'il était trop occupé à dévorer des yeux la personne qui l'accompagnait. Cela fit tourner la tête de Bella vers la personne qu'il regardait. C'est-à-dire, l'ancienne maîtresse et la nouvelle petite amie officielle de Jacob Black, Rosalie Hale.

Rosalie était grande, blonde, resplendissante… Tout le contraire de Bella en somme. Après le coup du café renversé sur son tailleur prestigieux, elle s'était amusée à faire vivre un véritable calvaire à Bella chaque jour, à l'université. Elle avait un caractère bien trempé et quiconque se trouvait sur son chemin - comme dans le cas de Bella - finissait plus bas que terre, comme Bella ici présente. Rosalie n'avait d'ailleurs pas hésité à coucher avec un professeur de Bella pour lui faire obtenir une mauvaise note à ses partiels. Elle s'était bien évidemment arrangée pour que Bella l'apprenne et quand ceci fut fait, Bella entra dans une colère noire. Elle avait plaqué Rosalie contre un mur et lui avait arraché une manche de son tee-shirt. Rosalie était liquéfiée et horrifiée. Elle aurait voulu contre-attaquer et se battre avec elle, mais elles se trouvaient dans l'enceinte de la fac. De plus, il fallait qu'elle se change au plus vite.

Ce fut ce jour-là que Rosalie décida intérieurement qu'elle déroberait à Bella la chose auquel elle tenait le plus. Elle avait pensé effectuer des recherches sur la jeune fille, mais lorsqu'elle l'avait vu se jeter dans les bras d'un bel indien et l'embrasser à la fin de la journée, Rosalie s'était dit que finalement, elle n'avait pas vraiment besoin de faire de quelconques recherches sur Bella. Elle avait tout ce qu'il lui fallait sous la main…

Rosalie entra dans la maison avant même que Bella ne l'ait saluée. Elle ne l'aurait point fait de toute manière. Jacob lui retira son manteau et le tendit ainsi que le sien à Bella. La blonde regarda Bella avec dédain et hauteur, puis alla dans le salon suivi de son compagnon. Bella souffla tandis qu'elle accrochait les manteaux. Ils étaient les seuls invités à les lui avoir confiés.

- "Alors, c'est elle, Rosalie ?" Demanda Emmett avec un air étrangement triste et fasciné à la fois. Bella se retourna vers lui et soupira de dégoût.

- "Oui, c'est bien elle." Elle prit une inspiration et alla rejoindre le monde qui n'attendait plus qu'eux, tandis qu'Emmett attendit quelques minutes de pouvoir remettre ses idées en place avant d'y aller.

Le monde de Lucifer avait ouvert ses portes, l'Enfer allait pouvoir commencer…


Et Bella avait raison. Cette soirée fut un désastre. La discussion durant la dégustation de la dinde fut animée uniquement par les parents, ainsi qu'Alice qui bavardait avec Seth amicalement. Tous les deux étaient très enthousiastes et de bonne humeur, ce qui faisait qu'ils s'entendaient très bien. Rosalie et Jacob quant à eux, ne parlaient pas, mais s'affichaient clairement de façon grotesque et déplacée. Ils n'arrêtaient pas de s'enlacer, même à table, et lorsqu'ils s'embrassaient, ils n'y allaient pas de main morte.

Seuls trois personnes restaient silencieuces durant tout le dîner et désiraient que cette soirée de Thanksgiving s'achève. La première était Leah. Elle s'ennuyait considérablement et n'attendait qu'une chose, que les vieux finissent leurs assiettes.

Les deux autres qui n'avaient pas une fois ouvert la bouche de tout le repas, y compris pour demander du pain ou de l'eau, étaient bien entendu Emmett et Bella.

Pour Bella, la soirée était abominable, elle préférait encore se faire rôtir et charcuter à la place de cette dinde, plutôt que de voir Jacob et Rosalie s'échanger leurs amygdales. Elle savait que Rosalie faisait cela pour l'anéantir toujours plus profondément qu'elle ne l'avait déjà fait.

Mais le plus étonnant des trois restait Emmett. Si Bella n'avait pas été trop occupée à tenter de contenir sa haine, son dégoût et ses pleurs, elle aurait sans aucun doute remarqué que, pas une seule fois son frère n'avait dit quelque chose de drôle pour alléger l'atmosphère, comme il avait l'habitude de faire. Elle aurait remarqué que pas une seule fois, il n'avait sourit, et que pas une seule fois, il n'avait adressé la parole à Leah avec qui, il comptait passer la nuit. Et enfin, elle aurait incontestablement remarqué qu'à l'inverse d'elle, qui tentait tant bien que mal de faire abstraction du jeune couple, lui en revanche, n'avait cessé de les épier, de les regarder, surtout lorsqu'ils s'embrassaient goulûment.

Car durant toute la soirée, le regard d'Emmett avait tourné autour de la belle blonde. Ce que Bella aurait vraiment dû remarquer à ce moment-là, c'est que le regard de son frère, était principalement composé de dépit. Emmett était dépité et même lui, ignorait pour quelle raison.

Malheureusement tout cela, Bella ne le remarqua pas. Elle assistait impuissante, au pire repas de Thanksgiving de toute sa vie et n'avait pas du tout l'esprit à observer les gens qui l'entouraient, comme elle aimait si bien le faire habituellement. Elle ne pouvait pas rester dans cette maison une minute de plus, elle savait qu'elle n'arriverait pas à tenir jusqu'à la fin. Il fallait qu'elle parte, qu'elle s'en aille loin d'ici, loin de tout. Elle avait besoin d'oublier le monde qui l'entourait, besoin d'oublier qui elle était et d'où elle venait. Et elle ne connaissait qu'un seul endroit pour oublier tout ça. Elle tenta de se raisonner quelques secondes, mais sa conscience était aux abonnés absents. Sa décision était déjà prise et elle n'allait pas perdre une seconde de plus à supporter cet enfer.

- "Papa ?" Appela-t-elle. Celui-ci stoppa sa conversation illico. Sa fille venait de parler pour la première fois de la soirée. Il aurait voulu filmer cet instant. Dés qu'elle fût assurée d'avoir toute son intention, elle se lança dans un mensonge éhonté. "Angela vient de m'envoyer un texto." Dit-elle en montrant le téléphone portable qu'elle avait dans les mains. Heureusement qu'elle l'avait depuis le début, elle avait passé la quasi-totalité du dîner à pianoter dessus sans raison pour ne pas avoir à regarder autour d'elle, et pour faire croire qu'elle était occupée. "Apparemment, il y a un problème avec un élève. Cela t'ennuie-t-il si je vais dehors quelques instants pour lui téléphoner ?"

Charlie soupira. Évidemment, c'était pour s'éclipser qu'elle l'avait interpellé. Il ne fallait pas rêver.

- "Pas de problème." Haussa-t-il les épaules.

- "Merci." Fit-elle. Ni une ni deux, elle se leva rapidement, prit une veste avec ses clés dans sa poche, et s'engouffra dehors.

A peine eut-elle refermé la porte qu'elle courut vers sa voiture le plus rapidement possible et démarra. Elle ne roula pas pendant très longtemps, sachant parfaitement où elle allait, et connaissant la route comme sa poche. De plus, aucune voiture ne roulait car tout le monde était chez soi, à déguster une délicieuse dinde, entouré de la famille et des amis… Tout le monde sauf Bella. Elle soupira. Plus que quelques mètres et elle se sentirait enfin libre et sereine.

Elle se gara avec une vitesse démesurée car elle ne tenait plus, et sortit de la voiture en trombe. Elle marcha au pas de course et s'engouffra à l'intérieur du bâtiment.


Un coup à la porte retentit.

- "Entrez !" Fit une voix de façon autoritaire mais toujours aussi séduisante. Bella entra doucement. Le jeune homme releva subitement la tête et afficha un visage étonné. Heureux mais surpris.

- "Bella ? Mais qu'est-ce que tu fais au poste ?" La jeune fille sembla soudainement complètement penaude et idiote.

- "Euh… Je te dérange ?" Demanda-t-elle avec crainte.

- "Oh que non. Au contraire." Sourit-il. Elle sourit à son tour.

- "Comment se passe ton Thanksgiving ?" S'enquit-elle.

- "Ennuyeux à mourir. Travailler ce soir là n'est franchement pas amusant. Et toi ? Comment ça s'est passé ?" Demanda-t-il avec inquiétude.

Elle lui avait parlé de la présence de son ancien petit ami qu'elle ne voulait pas revoir et Edward devait s'avouer qu'il avait angoissé pour elle toute la soirée. Il attendit qu'elle réponde mais elle ne le fit pas.

A la place, elle entra lentement à l'intérieur du bureau, et à son plus grand étonnement, ferma la porte en tournant le verrou. Puis elle s'approcha doucement de lui, telle une prédatrice et s'arrêta à quelques millimètres de lui. Elle le scruta attentivement puis lui murmura.

- "Embrasse-moi."

Edward la regarda abasourdi et impressionné. Bella ignorait d'où lui venait cette soudaine confiance d'elle-même. En réalité, elle était venue sans imaginer une seconde qu'elle pouvait se faire rejeter. Mais non, il était hors de question qu'elle s'arrête là. Il aurait beau la rejeter, elle ne s'arrêterait pas tant qu'elle n'aurait pas eu ce qu'elle voulait et ce dont elle avait besoin. Elle s'accrocherait à lui désespérément, ne lui laissant pas d'autre choix que d'assouvir les pulsions de cette demoiselle.

Une chance pour elle qu'il ne la rejeta pas. Dés lors où elle lui avait demandé de l'embrasser de façon aussi sensuelle, Edward avait su qu'il était perdu.

Il s'exécuta donc, à l'embrasser avec toute la ferveur et la passion dont il avait rêvé depuis des semaines. Dés l'instant où Bella sentît la soudure de leurs lèvres, elle se sentit entière, pour la seconde fois de sa vie. Elle était enfin libre et heureuse. Elle plaqua ses mains sur le visage de son partenaire et tira son visage vers elle avec force. Elle en avait besoin, et lui aussi. Edward enleva la veste de Bella puis descendit ses mains près de ses cuisses et les maintint fermement. Bella ouvrit la bouche et la langue d'Edward vint jouer avec la sienne. Leur baiser devint rapidement enflammé.

Il la souleva de terre, lui arrachant un gémissement de surprise au passage, et la serra prés de lui, d'où Bella put sentir son intimité grandissante et durcissante. Les mains de Bella passèrent derrière sa nuque de sorte à obtenir un meilleur équilibre, tandis que les lèvres d'Edward glissaient le long de sa joue, jusque dans sa nuque. La respiration de Bella devint beaucoup plus saccadée. Elle le voulait. Ici, dans ce bureau, sans jamais s'arrêter. Edward se déplaça et positionna Bella en position assise sur le bureau. Il se mit entre ses jambes et susurrait dans son cou.

- "Si tu savais depuis combien de temps je rêve de faire ça à nouveau…" Bella pencha la tête en arrière et ferma les yeux.

- "Et moi donc…"

Edward commença à déboutonner le chemisier de Bella et embrassa chaque parcelle de peau qu'il rencontrait. Bella se mordit la lèvre inférieure pour ne pas gémir honteusement. Il lui enleva son vêtement délicatement mais avec empressement tout de même. Pour la deuxième fois de son existence, Bella se retrouvait en soutien-gorge devant lui et n'en ressentait aucune gêne. Même lorsqu'elle était avec Jacob, elle éprouvait toujours une certaine pudeur et n'aimait pas se découvrir. Là en revanche, elle n'avait qu'une envie au contraire, qu'il la déshabille complètement.

Il ne se fit pas prier puisqu'il passa ses mains dans son dos et, avec un doigté de pianiste, dégrafa son sous-vêtement avant de le laisser tomber par terre. Il se recula quelques minutes afin de la contempler. De toute sa jeune vie, il n'avait jamais vu de femme aussi belle. Il se rapprocha à nouveau, ne pouvant supporter l'éloignement plus longtemps, replaça ses lèvres dans son cou. Ses mains glissèrent de ses épaules jusque vers sa poitrine qu'il effleura doucement.

La jeune fille se cambra lorsque ses mains se firent plus fermes et qu'il empoigna ses deux seins d'un seul coup. Elle soupira de bien être quand sa bouche effectua un tracé électrique au creux de sa poitrine, jusque vers son nombril, tandis que ses mains continuaient de serrer ses seins avec force. Les décharges de désir que Bella recevait, la traversaient de par en par.

Edward s'arrêta aux extrémités de la jupe. Ses mains descendirent vers sa taille et il se baissa. Bella n'était plus vraiment assise car son dos touchait presque le bureau mais lorsqu'elle sentit les mains de son amant soulever sa jupe, puis glisser doucement son sous-vêtement jusque vers ses mollets, elle se redressa d'un seul coup. Elle savait ce qu'il s'apprêtait à faire, et ne l'ayant jamais essayé auparavant, elle ne pût s'empêcher d'appréhender. Edward passa sa tête sous sa jupe, et s'approcha de son intimité.

- "Edward…"

Elle murmura son prénom mais à l'instant où les lèvres de celui-ci entrèrent en contact avec ses lèvres intimes, toute pensée cohérente quitta son cerveau et un léger cri lui échappa. Il l'embrassait délicatement et elle se laissa aller. Cet homme la contrôlait entièrement. Il pouvait exiger d'elle n'importe quoi, s'il voulait, elle s'exécuterait immédiatement.

Soudainement il passa sa langue à l'intérieur et Bella gémit puissamment. On ne lui avait peut être jamais fait ce traitement, mais elle savait qu'il s'évertuait incroyablement bien, et qu'elle n'aurait jamais éprouvé un tel plaisir avec quelqu'un d'autre que lui. Il s'appliquait à effectuer plusieurs coups de langue, tous plus orgasmiques les uns que les autres, provoquant le resserrement des parois de Bella. Dans l'intensité et la puissance de son orgasme, elle cria - hurla presque - le prénom de son partenaire. Elle avait serré les poings sur la table et arqué le dos, les yeux fermés.

Edward remonta et plongea son regard empli de désir vers elle. Elle ouvrit les yeux et lorsqu'elle vit les siens, brillants de luxure, elle se jeta sur ses lèvres sans lui laisser le temps d'analyser quoi que ce soit.

- "Achève-moi." Souffla-t-elle contre sa bouche avant de l'embrasser à nouveau. Ses mains se baladèrent dans ses cheveux cuivrés tandis que celles d'Edward quittèrent la taille de la demoiselle et entreprirent de défaire sa ceinture. Il déboutonna le bouton de son jean et se débarrassa de son pantalon et de son caleçon dans un même mouvement. Bella écarta les jambes elle-même, ne pouvant plus attendre, ce qui fit rire Edward contre sa bouche. Il releva à nouveau la jupe qui était légèrement redescendue, et sans que Bella ne l'ait vu venir, il la pénétra d'un coup de rein habile.

Dés lors que leur intimité était en contact avec celle de l'autre, la symbiose entre eux était parfaite. Ils ne faisaient plus qu'un. Lentement au début, le rythme de leur ébat devint rapidement effréné. Ni Bella ni Edward ne s'en rendait compte car ils étaient transportés dans un monde parallèle. Un autre univers complètement oublieux du monde extérieur où régnait une véritable orgie de plaisir.

Leurs gémissements plaintifs étaient à peine audibles à cause de leur baiser qui ne s'était toujours pas estompé. Cependant à mesure que leur plaisir prenait de l'ampleur, ils durent séparer leurs lèvres pour respirer et reprendre leur souffle à plusieurs reprises, mais finissaient toujours par se ressouder. Lorsque les parois de Bella se contractèrent à nouveau et qu'elle fut frappée par son second orgasme de la soirée, Edward se déversa en elle et ils gémirent avec force. Edward avait fait ce que Bella lui avait demandé de faire. Il l'avait achevée.

Elle posa sa tête sur son épaule en respirant bruyamment, totalement essoufflée, et il la serra tendrement contre lui, tentant lui aussi, de reprendre son souffle. Les minutes passèrent mais aucun d'eux ne bougeait l'once d'un pouce. Ils étaient biens, sereins.

Malheureusement la dure réalité dû les rappeler à l'ordre lorsque le portable de Bella qui se trouvait dans la poche de sa veste vibra, troublant le paisible silence qui régnait dans la pièce, uniquement interrompu jusqu'alors, par leur respiration saccadée. Ils soupirèrent de déception en même temps. Bella s'écarta à contre cœur et il se recula pour la laisser passer. Elle descendit du bureau où elle était perchée et s'activa à ramasser ses vêtements éparpillés sur le sol. Edward la regardait faire, totalement ébloui par cette fille qui venait frapper à sa porte, perturber son monde, et qui s'apprêtait à repartir comme elle était venue.

Bella se mit à rougir violement car elle sentait le regard du jeune homme dans son dos. Elle s'empressa de se rhabiller, ne comprenant pas pourquoi elle se trouvait gênée. Elle remit sa veste et se tourna vers celui qui l'avait emmenée au septième ciel.

- "Tu ne regardes pas qui t'as appelé?" Demanda-t-il. Elle sourit et secoua la tête.

- "J'en ai une vague idée." Répondit-elle.

Elle se rappelait à peine avoir quitté le dîner de Thanksgiving que son père et Alice - surtout Alice - avaient organisé. Cependant elle savait que son départ précipité avait dû étonner tout le monde. Mais elle s'en fichait éperdument. Elle aurait largement le temps de s'en occuper plus tard.

Elle s'approcha d'Edward et passa ses bras autour de sa nuque en le regardant souriante. Il souriait aussi et mit ses mains sur sa taille. Puis ils s'embrassèrent tendrement. Ce baiser faisait parti de ces moment d'après l'ébat. Il représentait la fin d'un moment unique et parfait, et prouvait à l'autre qu'il n'y avait aucun regret d'éprouvé. Il dura longtemps, aucun d'eux ne voulait se séparer mais il le fallait. Doucement, Bella rompit le contact et lui sourit gentiment.

- "Joyeux Thanksgiving inspecteur."

Elle se recula vers la porte en marche arrière, de façon à l'observer. Elle défit le verrou, toujours dos à la porte, puis l'ouvrit, avant de quitter la pièce, laissant son bonheur ici, avec cet homme qui en prendrait soin, elle en était persuadée.

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